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AKOMFRAH | BOWEN | MCNEIL
Projection / Conférence
AKOM130003_The Stuart Hall Project_8

© Smoking Dogs Films ; Avec l’aimable concours de la Lisson Gallery

Dimanche 11 février de 16 h 30 à 19 h 30

Lieu : Cinéma J.A. de Sève, 1400 boul. De Maisonneuve O.

Programme vidéo
John Akomfrah, The Stuart Hall Project, 2013
Deanna Bowen, sum of the parts: what can be named, 2010

Avec une conférence de Dr Daniel McNeil (professeur en histoire et en études sur la migration et la diaspora à l’Université Carleton)

La Galerie présente un programme vidéo composé de sum of the parts: what can be named, de l’artiste torontoise Deanna Bowen et de The Stuart Hall Project, de l’artiste britannique John Akomfrah, qui examine comment les formes biographiques, autobiographiques et documentaires, ainsi que la recherche sur la longue durée doivent passer par l’enchevêtrement de la mémoire, des lacunes, de l’événement et de l’expérience.

Jetant un pont entre ces deux œuvres, Daniel McNeil discute la manière dont Bowen et Akomfrah nous invitent à jouer plus prudemment avec l’histoire, la mémoire et les politiques culturelles. Ce faisant, il traite leurs actes de plaisir imprégnés politiquement comme des ressources critiques au sein d’une archive vivante de la diaspora et de la dissidence – des œuvres provocantes, suggestives et exploratoires qui offrent non seulement des outils pour aborder comment le racisme et la résistance s’articulent dans des contextes translocaux, mais apportent aussi du contenu et un regard pointu sur les luttes continues contre la violence des états-nations et des corporations qui ont vendu de “l’huile de serpent multiculturelle” au monde entier pendant de nombreuses années.

En anglais

Une vidéo de la conférence de Daniel McNeil peut être visionnée dans la section Audio | Vidéo.


John Akomfrah, The Stuart Hall Project, 2013
95 min, DCP, couleur, son, anglais

The Stuart Hall Project propose un portrait intime et captivant de Stuart Hall, intellectuel né en Jamaïque et cofondateur de la New Left Review, dont la contribution aux études culturelles a eu une influence considérable dans le paysage politique et universitaire. Une vie qui a traversé les moments politiques décisifs du XXe siècle.

Entrelaçant l’archéologie musicale de Miles Davis et les récits politiques du XXe siècle, le réalisateur John Akomfrah agence avec soin des séquences d’archives historiques rares, oubliées, ou que l’on n’a pas vues depuis longtemps.

Un film révolutionnaire qui propose une nouvelle approche archivistique et sonore, appliquée à des récits et des idées oubliés, ainsi qu’aux histoires jamais racontées des politiques du changement.
– Smoking Dog Films


Deanna Bowen, sum of the parts: what can be named, 2010
18 min, vidéo HD, couleur, son, anglais

sum of the parts: what can be named est la performance d’un récit oral de vingt minutes qui raconte le voyage oublié de la famille Bowen à partir de sa plus ancienne histoire documentée à Clinton, dans le comté de Jones, en Géorgie, en 1815. La narration est faite par Bowen elle-même. Inspirée par l’article d’Eli Wiesel paru dans le New York Times en 1989, qui portait sur l’art, l’holocauste et la banalisation de la mémoire, cette œuvre fait la chronique de la vie des membres de la famille qui ne pouvaient pas parler en leur propre nom en creusant dans l’inconnu afin de retracer ce qui avait été caché et de récupérer des récits de la perte.
– Lisa Steele, Vtape


John Akomfrah, né en 1957 à Accra, au Ghana, est un artiste et réalisateur extrêmement respecté dont les travaux se caractérisent par leur enquête au cœur de la mémoire, du post-colonialisme, de la temporalité et de l’esthétique, explorant souvent l’expérience de la diaspora africaine en Europe et aux États-Unis. Akomfrah fut l’un des membres fondateurs du Black Audio Film Collective, groupe influent créé à Londres en 1982 avec les artistes David Lawson et Lina Gopaul, avec qui il collabore encore aujourd’hui. Leur premier film, Handsworth Songs (1986), examinait les événements reliés aux émeutes de 1985 à Birmingham et à Londres à travers une dense composition de séquences d’archives, de photographies et d’actualités. Le film a reçu plusieurs prix internationaux et a établi un style visuel multicouche qui est devenu une marque distinctive de la pratique de Akomfrah. Ses travaux récents incluent l’installation à trois écrans The Unfinished Conversation (2012), un portrait émouvant du théoricien de la culture Stuart Hall, de sa vie et de son travail; Peripeteia (2012), un drame imaginaire mettant en scène la vie de personnages représentés dans deux portraits peints par Albrecht Dürer au XVIe siècle; et Mnemosyne (2010), qui relate l’expérience de migrant.e.s venu.e.s au Royaume-Uni, mettant en question l’image de la Grande-Bretagne comme terre promise en révélant la réalité éprouvante de la survie économique et le racisme systémique. En 2015, Akomfrah a créé son installation filmique à trois écrans Vertigo Sea (2015), qui explore ce que Ralph Waldo Emerson appelle « les mers sublimes ». En fusionnant du matériel d’archives, des lectures de textes classiques et des séquences récemment tournées, cette œuvre de Akomfrah met l’accent sur l’anarchie et la cruauté de l’industrie de la pêche à la baleine et juxtapose cette vision à des scènes de plusieurs générations de migrant.e.s effectuant des traversées épiques de l’océan en quête d’une meilleure vie.
smokingdogsfilms.com

Deanna Bowen est une artiste interdisciplinaire torontoise dont la pratique porte sur la race, la migration, la narration historique et la création. Bowen se fonde sur un répertoire de gestes artistiques dans le but de définir le corps noir et de tracer sa présence et son mouvement dans l’espace et le temps. Au cours des dernières années, le travail de Deanna a impliqué un examen rigoureux de sa généalogie et des liens de ses ascendant.e.s avec les pionniers.ières noir.e.s de l’Alberta et de la Saskatchewan, les « Creek Negroes » et les villes noires de l’Oklahoma, les immenses migrations des « Exodusters » au Kentucky et au Kansas, et le Ku Klux Klan. Sa vaste pratique, à la fois artistique et pédagogique, étudie l’histoire, le récit historique et les moyens par lesquels les avancées artistiques et technologiques affectent la création individuelle et collective. Elle a reçu plusieurs prix en soutient à sa pratique artistique, dont des subventions du programme Nouveau Chapitre du Conseil des arts du Canada et du programme de production en Arts médiatiques du Conseil des arts de l’Ontario en 2017, une bourse Guggenheim en 2016 et le prix William H. Johnson en 2014.
deannabowen.ca

Daniel McNeil a été engagé par l’Université de Carleton en 2014 dans le cadre d’un plan stratégique de recrutement visant à intensifier la recherche, le développement d’un programme et l’enseignement en études sur la migration et la diaspora. Avant son arrivée à Carleton, il a occupé le poste de professeur Ida B. Wells-Barnett d’Études de la diaspora noire et africaine à l’Université DePaul de Chicago et a enseigné les Études médiatiques et culturelles à l’Université de Hull et à l’Université de Newcastle au Royaume-Uni.

Les recherches primées de McNeil contribuent à l’analyse multidisciplinaire, transdisciplinaire et antidisciplinaire de la diaspora noire et africaine. Son livre Sex and Race in the Black Atlantic: Mulatto Devils and Multiracial Messiahs, premier volume de la série de Routledge consacré à la diaspora noire et africaine, s’appuie sur un vaste éventail de matériaux archivistiques et théoriques afin de produire une lecture critique des représentations qui font des sujets de « sang-mêlé » des objets pathologiques ou de « nouveaux » icones nationaux pour le XXIe siècle.

Ses projets de recherche actuels étudient le travail suggestif, provocateur et exploratoire de membres de la diaspora et de dissident.e.s qui vivent dans le Nord global, mais n’en sont pas toujours issu.e.s. Son projet de livre à venir, A Tale of Two Critics: A Living Archive of Diaspora and Dissidence, contribuera aux débats universitaires et extra-universitaires en examinant le parcours des découvertes intellectuelles effectuées par deux critiques qui ont résisté à la Scylla de la scholastique restreinte et à la Charybde du journalisme simplificateur. Plus précisément, il s’agira de la première analyse historique substantielle de Armond White – un intellectuel reconnu qu’on décrit toujours comme un anticonformiste américain et le critique de cinéma le plus célèbre de l’ère numérique – et Paul Gilroy – un des universitaires les plus cités dans le domaine des humanités et des sciences sociales, et sans doute l’intellectuel dont les écrits sont les plus influents au Royaume-Uni.

L’enseignement de McNeil complète son profil de recherche et son développement de programme en étudiant l’« Atlantique noir » comme un réseau extranational (outernational network) de pouvoir, de communication et de conflit, tout en situant les combats pour la libération des Noir.e.s dans leurs contextes translocaux. Son enseignement cherche à susciter des environnements d’apprentissage où les étudiant.e.s bénéficient des instruments et de la confiance nécessaires afin de produire une synthèse matérielle avec soin et rigueur, de débattre d’un travail provocateur, stimulant et exploratoire avec élégance et style, et de se pencher avec attention sur des enjeux qui provoquent la controverse et le désir.

Bio complète : carleton.ca/history/people/daniel-mcneil

Traduction : André Lamarre