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HARUN FAROCKI : « ONE IMAGE DOESN’T TAKE THE PLACE OF THE PREVIOUS ONE »
Harun Farocki, Sorties d’usines en onze décennies / Workers Leaving the Factory in Eleven Decades, 2006. Vidéo numérique en noir et blanc et en couleurs, son, en boucle. Installation avec 12 moniteurs. 36 min durée cumulée.
Image tirée de la vidéo.
Avec l’aimable concours de l’artiste.
Harun Farocki, Œil/Machine III, 2003. Vidéo numérique en couleurs, son Installation avec double projection. 25 min.
Image provenant d’un vidéo numérique.
Avec l’aimable concours de Harun Farocki.
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Du 19 octobre au 1 décembre 2007, la Galerie Leonard & Bina Ellen présentera six installations filmiques de Harun Farocki dont plusieurs en première nord-américaine. L’apparition des échaffaudages filmiques de Farocki dans l’espace muséal, alliant subtilement le document visuel au commentaire dit, a permis à son exploration incisive de l’image, de ses exigences et de son imbrication profonde dans les conditions d’existence et de production de l’être, d’accéder à un nouveau déploiement spatial à multiples vecteurs, qui suscite auprès du regardeur « en mouvement », un autre rapport à la pensée et à la temporalité à l’œuvre dans ses films. Dans Section (Schnittstelle) sa toute première installation, il expose sa manière de travailler où l’écriture et l’image documentaire, inséparables, se croisent à la table de montage. Section sera accompagnée de quatre autres installations notamment : Oeil/Machine III (2003), Contre-Chant (2004), Sorties d’usines en onze décennies (2006) et Synchronisation (2006). À cet ensemble s’ajoutera la projection en galerie du film en 16 mm Feu inextinguible (1969) dans lequel il pose les jalons de son cinéma d’essai.

EXPLOREZ

  • Les divers liens entre la guerre, l’industrie et les médias. Étudiez les moyens que Harun Farocki utilise pour examiner ces liens dans son travail.
  • Les façons dont le spectateur est invité à réexaminer le familier et à potentiellement parvenir à une nouvelle compréhension des images grâce à la récupération, au redécoupage et au recadrage d’images existantes que fait Farocki.
  • L’impact dans notre vie de l’image cinématographique en termes de redécouverte du monde sous des angles totalement nouveaux.
  • Les recoupements entre cinéma, photographie, art vidéo, médias numériques et vision mécanisée dans l’oeuvre d’Harun Farocki.

 

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QUELQUES QUESTIONS

  • Comment nos expériences de la guerre et de la mort sont-elles façonnées tant par l’image photographique que l’image filmée ?
  • Comment Farocki utilise-t-il le son dans ses oeuvres et comment cet usage du son lui sert-il à donner forme aux récits qu’il construit ?
  • Dans un monde saturé de visuel, nous sommes continuellement confrontés aux mêmes récits et images, à tel point qu’on peut finir par les ignorer. En quoi l’utilisation que Farocki fait des images ralentit-elle les choses et attire-t-elle notre attention ?
  • Comment le mode de présentation influe-t-il sur notre réception, notre réponse et notre réaction à l’oeuvre de Farocki ?
  • Notre capacité à reconnaître des images et séquences de films empruntées modifie-t-elle les façons dont nous réagissons au travail de Farocki ? Est-il nécessaire d’être capable d’identifier les images et leurs sources pour pouvoir les comprendre ?
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Commissaire : Michèle Thériault

Exposition produite par la Galerie Leonard & Bina Ellen avec l’appui du Conseil des Arts du Canada et la collaboration du Goethe-Institut Montréal, du Centre Canadien d’Études Allemandes et Européennes de l’Université de Montréal et de la Agnes Etherington Art Centre, Queen’s University.

L'Artiste

Harun Farocki

Harun Farocki est né en 1944 à Neutitschein, dans l’actuel République tchèque. Depuis la fin de ses études au Deutsche Film-und Fernsehakademie de Berlin en 1966, il réalise plus de 90 films incluant des longs métrages, des documentaires et des émissions de télévision. Il est aussi scénariste, acteur et producteur. Ses films ont fait l’objet de rétrospectives au Museu d’Art Contemporani de Barcelona en 2004 et au Filmmuseum de Vienne en 2006. Il a participé à plusieurs événements internationaux tels que le Carnegie International 2005 et Documenta XII en 2007. Outre son travail de cinéaste, il a occupé des postes de professeur à la University of California Berkeley de 1993 à 1999 et depuis 2004 à l’Akademie für Bildende Künste à Vienne. Harun Farocki est théoricien et écrivain, et fut rédacteur de l’importante revue de cinéma Filmkritik de 1974 à 1984. Il vit et travaille à Berlin.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Ehmann, Antje, and Harun Farocki, Kino wie noch nie / Cinema like never before. Vienna, Generali Foundation; Cologne, Verlag der Buchhandlung Walther König, 2006.

Elsaesser, Thomas, Harun Farocki : Working on the Sight-Lines, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2004.

Farocki, Harun, Films, Courbevoie, Theâtre Typographique, 2007.

Farocki, Harun, Nachdruck / Imprint. Texte / Writings, Berlin/New York, Lukas & Sternberg, Berlin, Verlag Vorwerk, 2001.

Farocki, Harun, Reconnaître et poursuivre, Courbevoie,Theâtre Typographique, 2002.

Harun Farocki Filmproduktion, site visité le10 octobre 2007, http://www.farocki-film.de/

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LES ŒUVRES

Liste des oeuvres

Feu inextinguible, 1969, 25 min
(Nicht löschbares Feuer)
16 mm, noir et blanc, son
Avec le concours de Harun Farocki

Dans Feu inextinguible, Farocki s’abstient de tout rapport à l’émotion et cherche, par-dessus tout, à représenter la construction de la pensée ou des idées à la manière d’un photomontage. L’oeuvre est une critique politique directe, une dénonciation de la production de napalm B par Dow Chemical pour la guerre du Viêtnam, de même que de l’implication allemande dans les activités de cette multinationale. Elle met en question la façon dont un contrôle démocratique des processus de production pourrait mettre fin à la production d’armement.

Section, 1995, 23 min
(Schnittstelle)
Vidéo en couleurs, son
Installation avec double moniteurs
Collection Fondation Generali, Vienne

Section se penche sur les enjeux d’un travail à partir d’images existantes plutôt que la production de nouvelles images. Il sert d’introduction à la pratique de Farocki, sa vision du cinéma et son utilisation des images d’archives.

Œil/Machine III, 2003, 25 min
(Auge/Machine III)
Vidéo numérique en couleurs, son
Installation avec double projection
Avec le concours de Harun Farocki

Œil/Machine III structure le matériel autour du concept d’image opérationnelle. Ce sont des images qui ne représentent pas un processus, mais qui en font elles-mêmes partie. Dès les années 1980, les missiles de croisière utilisaient une image enregistrée d’un paysage existant, puis prenaient une véritable photographie en cours de vol; le logiciel combinait les deux vues en une comparaison entre idée et réalité, une confrontation entre une guerre modélisée et les aléas du réel. Cette confrontation est également un montage et ce dernier porte toujours sur les similitudes et les différences.

Contre-Chant, 2004, 23 min
(Gegen-Musik)
Vidéo numérique en couleurs, son
Installation avec double projection
Avec le concours de Harun Farocki

L’installation Contre-Chant est une double projection qui combine des textes de sources diverses et du « métrage trouvé » provenant autant de caméras de surveillance que de films des cinéastes pionniers Dziga Vertov et Walter Ruttmann. Farocki considère l’obsession moderne de la surveillance, la disparition de l’industrie et la production d’images, particulièrement au nom de la sécurité, comme des préoccupations majeures de nos sociétés contemporaines.

Sorties d’usines en onze décennies, 2006, 36 min durée cumulée
(Arbeiter verlassen die Fabrik in elf Jahrzehnten)
Vidéo numérique en noir et blanc et en couleurs, son, en boucle
Installation avec 12 moniteurs
Avec le concours de Harun Farocki

L’installation Sorties d’usines en onze décennies, qui présente des scènes d’ouvriers sortant de l’usine de diverses époques de l’histoire du cinéma, est diffusée simultanément sur 12 moniteurs. En cinématographie, perception et concept divergent. En fait, le premier film de l’histoire, La sortie des usines Lumière, des frères Lumière, fait voir un bâtiment qui ne ressemble pas du tout à une usine, mais plutôt à une ferme. Lorsqu’il est question de conflit social, le fait de filmer « devant l’usine » est très significatif; lorsqu’on aborde la vie privée d’un personnage de film, qui commence véritablement après le travail, l’usine est reléguée à l’arrière-plan. Usines et vedettes de l’écran ne sont pas compatibles. Les usines – et l’ensemble de ce qui touche le travail – sont en marge de l’histoire du cinéma.

Doublage, 2006, 3 min
(Synchronisation)
Vidéo numérique en couleurs, son, en boucle
Installation sur écran ACL
Avec le concours de Harun Farocki

Dans Doublage on voit et entend la célèbre séquence « Are you talking to me? » (C’est à moi que tu parles?) tirée de Taxi Driver en une boucle sans fin qui comprend des versions doublées en cinq langues différentes, accompagnées de sous-titres. Vidéo réalisé en collaboration avec Antje Ehmann.

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POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Bibliographie

Bluminger, Christa, « Harun Farocki : Stratégies critiques », Parachute, no III, juin – août, 2003, p. 112-25.

Farocki, Harun, « Influences Transversales », Trafic, no 43, 2002, p. 19-24.

Farocki, Harun. « Phantom Images », Public. no 29, 2004, p. 12-24.

Fischli, B. « Qui est Harun Farocki? », La Revue de la Cinémathèque, no 15, 1992, p. 14-15.

Foster, Hal. « Vision Quest : The Cinema of Harun Farocki », Artforum International, vol. 43. no 3, 2004, p. 156-161, 250.

Griffin, Tim. « Viewfinder », Artforum International, vol. 43. no 3, 2004, p. 162-163.

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