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– I’D RATHER SOMETHING AMBIGUOUS. MAIS PRÉCIS À LA FOIS.
Jason Simon, Vera, 2003. Image tirée de la vidéo. Avec l'aimable concours de l'artiste et de Callicoon Fine Arts
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Un projet d’exposition de Sophie Bélair Clément et Marie Claire Forté avec Chantal Akerman, Philippe Hamelin, Simon Guibord, K8 Hardy, Raphaël Huppé-Alvarez, Alanna Kraaijeveld, Catherine Lalonde, Isabelle Pauwels, Jason Simon, Robin Simpson, Elisabeth Subrin, Michèle Thériault et une contribution anonyme

Réalisé dans le cadre du Programme de soutien à la production artistique Leonard & Bina Ellen

Impulsées par une invitation de Michèle Thériault, Sophie Bélair Clément et Marie Claire Forté réfléchissent ensemble à ce qui génère le mouvement, à partir du contexte local de l’exposition et au-delà, à la notion d’interpellation, aux transformations et clivages des subjectivités reliés à l’impératif de performance. Elles s’attardent à la notion de visibilité et à ses seuils dans un projet d’exposition qui engage une constellation de voix, d’œuvres et d’événements grâce à la contribution d’invités.

Ce projet est une réponse qui prendrait une forme différente si elle se déployait ailleurs, changeait d’adresse ou de contexte. Privilégiant le mode du dialogue entre une communauté réduite de pairs et d’ami(e)s, les œuvres regroupées s’articulent dans l’expérience vivante. Rendre compte de soi est une tâche qu’il faut sans cesse reconcevoir et mettre à jour.

BIBLIOGRAPHIE

Al-Kassim, Dina. On Pain of Speech: Fantasies of the First Order and the Literary Rant. University of California Press, 2010.

Akerman, Chantal. Ma mère rit. Mercure de France, 2013.

Butler, Judith. Giving an Account of Oneself, Fordham University Press, 2005.

———. Antigone’s Claim: Kinship Between Life and Death. Columbia University Press, 2000.

Butler, Judith et Catherine Malabou. « Sois mon corps: Une lecture contemporane de la domination et de la servitude chez Hegel. » Bayard, 2010.

Brennan, Teresa. The Transmission of Affect. Cornell University Press, 2004.

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Davey, Moyra. Burn the Diaries. Dancing Foxes Press, 2014.

Federici, Silvia. Caliban et la sorcière : Femmes, corps et accumulation primitive. Trad. par le collectif Senonevero. Entremonde, 2014.

Felman, Shoshana. Le scandale du corps parlant : Don Juan avec Austin ou la séduction en deux langues. Éditions du Seuil, 1980.

Foucault, Michel. Histoire de la sexualité : La volonté de savoir. Gallimard, 1994.

Lacan, Jacques. Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Éditions du Seuil, 1973.

Laplanche, Jean and J.-B. Pontalis. Vocabulaire de la psychoanalyse. Presses universitaires de France, 1992.

Moten, Fred. « the gramsci monument. » Social Text 118 32.1 (Spring 2014) <http://socialtext.dukejournals.org/content/32/1_118/117.full.pdf>.

Muñoz, José Esteban. « From surface to depth, between psychoanalysis and affect. » Women & Performance. 19.2 (2009): 123-129.

Nelson, Maggie. The Argonauts. Graywolf Press, 2015.

Ngai, Sianne. Ugly feelings. Harvard University Press, 2005.

Perrault, Pierre. La bête lumineuse. Nouvelle optique, 1982.

Silverman, Kaja. The Threshold of the Visible World. Routledge, 1996.

Terada, Rei. Feeling in Theory: Emotion after the “Death of the Subject.” University Press, 2001.

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Un des angles d’approche possibles de cette exposition concerne la présence et les notions d’écrans et de projections. Partant d’une simple étude formelle des œuvres qui composent l’exposition, on pourrait noter :

Un écran, plié reposant contre le mur. Une partition en cuir. Une paire de télévisions à écran plat. Un trio d’affiches. Une nuit au cinéma. Une projection vidéo. Un livre exposé. Une table mise, avec de l’eau, du vin et du thé.

Cet inventaire n’articule de façon immédiate ni l’historique qui sous-tend ces œuvres – les conversations, les liens et les collaborations possibles entre les artistes –, ni la façon dont elles vinrent à être rassemblées en une exposition. Il offre en effet peu de contenu pour chaque œuvre. Mais en nous attardant sur cette libre affiliation formelle entre les œuvres, nous pouvons commencer à construire un vocabulaire de base pour envisager l’exposition. Décrivons les œuvres à nouveau, cette fois-ci avec un peu plus de détails :

Un écran articulé dont les panneaux sont disposés à différentes hauteurs. Un écran similaire à une cloison de séparation pour chambre ou bureau fait de cuir étiré. Une vidéo guidée par une narration disjonctive. Un monologue vidéo. Des affiches avec un motif de bandes de couleurs recouvert de texte. Être face à l’écran au cinéma. Regarder une projection vidéo dans la galerie. Étudier la mise en page d’un livre page par page. Une nuit de lecture à table.

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En termes d’intimité – que ce soit à travers la dissimulation, le retrait ou la division –, les écrans peuvent être soit concrets soit psychologiques, ou les deux à la fois. Les écrans peuvent constituer des objets formels ou un type de comportement qui s’interpose entre divers éléments ou qui attire l’attention. Il est toujours question de médiation avec les écrans qui, tour à tour, exposent, soutiennent, trahissent, interrompent ou dissimulent du contenu et des positions subjectives :

L’écran comme structure opaque ou semi-opaque qui cache ou bloque l’accès à quelque chose. L’écran s’interposant entre les objets ou les individus. L’écran comme une surface ou un corps qui émet ou qui reçoit des images. Filtrer afin de tester quelque chose, de faire un essai. Passer au crible pour sonder, classer ou exclure. Faire écran au moyen d’un monologue. Maintenir un écran par le silence.

La constitution d’un vocabulaire exclusivement centré sur les écrans pourrait éventuellement bloquer ou restreindre notre accès à l’exposition. Or, les écrans s’accompagnent également de projections. Tout comme le mot « écran » (screen) peut être utilisé comme un nom ou comme verbe (to screen, qui signifie entre autres « faire écran »), le mot « projection » peut s’insérer entre les deux, quoique de façon quelque peu maladroite. Envisageons les rapports entre les écrans et la projection comme des points de réception et de transmission, comme des actes d’obstruction et de projection, ou encore, considérons l’écran et le projet comme des objets et des processus. Dès lors, plusieurs questions pourraient surgir à propos de l’exposition. Par exemple :

Quelles sont les différentes façons dont nous projetons ? Comment projetons-nous vers l’extérieur dans le monde ? Comment nous projetons-nous dans ou sur quelque chose ou quelqu’un d’autre ? Qui ou quoi soutient ou reçoit ouvertement nos projections ? Comment projetons-nous, c’est-à-dire comment travaillons-nous sur un projet ? Et avec qui projetons-nous ? Comment la projection psychologique est-elle entremêlée dans ces projets ? Que soutiennent et que rendent visible nos projets et projections ? Qu’est-ce qui se trouve derrière l’écran ? Qu’est-ce qui est divisé, dissimulé, interrompu ou isolé ? Comment faisons-nous écran afin de devenir privés, opaques, renfermés, déflectifs ou autoréflexifs ? Comment faisons-nous écran afin de devenir réceptifs, réflexifs et publics ? Comment les écrans et les projections sont-ils mutuels et à quels moments sont-ils inégaux ? Qu’est-ce qu’un acte de possession de soi ? Et qu’est-ce qu’un acte de dépossession ?

Réfléchir aux manières dont nous faisons écran et nous projetons nous amène également à questionner notre statut de médium, que ce soit à travers l’incarnation ou la voix, et ce qui émerge dans les interstices entre les actes et les paroles :

Les études techniques que Marie Claire Forté et Alanna Kraaijeveld font des correspondances entre leur histoire et leur formation en danse. Le dialogue psychanalytique relayé par Sophie Bélair Clément en même temps que la transmission d’un témoignage final et d’une cession d’effets personnels. La narration polyvocale d’Isabelle Pauwels qui entremêle les échanges commerciaux de l’actrice à temps partiel Slash Dominatrix, les déclarations faites par la ville ventriloque de New Westminster, et des lectures des éléments formels du scénario. Jason Simon écoutant silencieusement Vera parler, alors qu’elle pense tout haut à sa pulsion pour le magasinage compulsif. La mise en page réalisée par Simon Guibord d’un livre bilingue contenant séparément des textes en français et en anglais de Bélair Clément, Forté et invités. Chantal Akerman skypant avec sa mère à Bruxelles. K8 Hardy documentant tout ce qu’elle a porté pendant onze ans. Catherine Lalonde lisant tout ce qu’elle a écrit.

Y a-t-il quelque chose d’étonnant à répéter : je projette. Rédigé en amont de l’exposition, ce texte est nourri d’une multitude de sources – des œuvres existantes, des propositions, des textes reliés à celles-ci – qui, lorsque rassemblées, ne reflètent pas l’exposition elle-même. Le texte présenté ici n’est qu’un des écrans possibles à travers lequel ou sur lequel l’exposition qu’il me reste à voir peut être vue.

– Robin Simpson, Coordonnateur, Programmes publics et éducatifs

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Artistes et œuvres

- I’d rather something ambiguous. Mais précis à la fois., 2016

2016-11-16-ellen_ambiguous-07Opuscule en production
Édité par Marie Claire Forté en collaboration avec Sophie Bélair Clément
Français, English

Contributions de K8 Hardy et Elisabeth Subrin, Isabelle Pauwells, Robin Simpson, Michèle Thériault et une contribution anonyme. D’autres pourraient s’y ajouter

Design de Simon Guibord

Simon Guibord est un designer graphique indépendant qui œuvre principalement dans le milieu culturel. Il se spécialise dans le développement d’identités graphiques et dans le domaine de l’édition. Son travail est caractérisé par une approche rationnelle et sensible, une démarche qui favorise la recherche et l’expérimentation.

Le montage d’une constellation de voix dévoile et reprend certains dialogues du projet d’exposition – des œuvres mêmes, des réflexions autour des œuvres et des échanges qui ont nourri leur production. Monologues croisés et conversations partiellement oblitérées s’accumulent au cours de l’exposition.

EXPLOREZ

  • L’acte d’exposer une œuvre inachevée.
  • Les façons dont cette méthode d’exposition révèlent la présence du concepteur.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Portfolio <http://www.simong.ca/>

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Chantal Akerman

Une des visionnaires cinématographiques les plus audacieuses du dernier quart de siècle, Chantal Akerman (1950-2015) adopta une approche profondément personnelle et esthétiquement idiosyncrasique envers la forme du cinéma afin d’explorer la géographie et l’identité, l’espace et le temps, la sexualité et la religion. Ayant abandonné ses études en cinéma et ayant été influencée par le cinéma structurel auquel elle fut exposée quand elle arriva à New York de sa Belgique natale en 1970 à l’âge de vingt ans (œuvres d’artistes tels Michael Snow, Yvonne Rainer et Andy Warhol), Akerman fit sa marque pendant la décennie qui suivit, jouant avec de longues prises et des répétitions formelles dans ses films, dont la méditation architecturale Hotel Monterey (1972), le portrait obsessif de la séparation Je tu il elle (1975), l’élégie autobiographique new-yorkaise News from Home (1976), et l’anti-romance austère Les rendez-vous d’Anna (1978). Sa plus grande réussite fut cependant son film expérimental épique Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles de 1975, une étude hypnotique de la routine étouffante d’une veuve d’un certain âge, largement reconnu comme un des grands films féministes.

no-home-movie-2No Home Movie, 2015
Vidéo, couleur, son
Format 16:9, 112 min
Français avec sous-titres anglais

Réalisation, scénario, image et son : Chantal Akerman
Montage : Claire Atherton
Assistance au montage : Clémence Carré
Mixage : Eric Lesachet
Étalonnage : Peter Bernaers
Direction de postproduction : Julien Melebeck
Produit par Patrick Quinet, Serge Zeitoun & Chantal Akerman

Avec l’aimable concours de Doc & Film international © Chantal Akerman

Projection, précédée d’une introduction de Krista Geneviève Lynes
Lundi 28 novembre, 21 h
Cinémathèque québécoise
335, boul. De Maisonneuve Est

Parce que ce film est avant tout un film sur ma mère, ma mère qui n’est plus. Sur cette femme arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions. Cette femme qu’on ne voit que dans son appartement. Un appartement à Bruxelles. Un film sur le monde qui bouge et que ma mère ne voit pas.

EXPLOREZ

  • Le dialogue entre la mère et la fille. Observez comment Akerman situe ses conversations avec sa mère et comment elle documente la vie de sa mère dans sa maison.
  • Les prises extérieures du paysage aride et les vues intérieures de l’appartement de la mère d’Akerman. Le jeu de présence et d’absence dans ces espaces.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

De Akerman

Ma Mère rit, Mercure de France, 2013. « Le frigidaire est vide. On peut le remplire. » Autoportrait en cinéaste : Chantal Akerman. Éd. Claudine Paquot. Cahiers du Cinéma /Centre Pompidou , 2004. 9-167

Une Famille à Bruxelles, Editions de l’Arche, 1998.

Un Divan à New York, Editions de l’Arche, 1996.

Sur Akerman

Davies, Jon. «Every Home a Heartache: Chantal Akerman.» C Magazine, 130, 2016. Web. <http://cmagazine.com/issues/130/every-home-a-heartache-chantal-akerman>

Lynes, Krista Geneviève. «Chantal Akerman’s films call for a different mode of viewing.» Concordia News, 8 octobre 2015. Web. <http://www.concordia.ca/cunews/main/stories/2015/10/08/chantal-akerman-obituary-krista-lynes-ridm-fnc-memoriam.html>

Schmid, Marion. Chantal Akerman. Manchester University Press, 2010. Imprimé.

Foster, Gwendolyn Audrey, éd. Identity and memory: The films of Chantal Akerman. Flicks Books, 1999. Imprimé.

Margulies, Ivone. “Nothing Happens”: Chantal Akerman’s Hyperrealist Everyday Duke University Press, 1993. Imprimé.

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Sophie Bélair Clément

Les projets d’exposition de Sophie Bélair Clément se développent dans une forme dialogique – par collaborations et invitations – entre disciplines et médias. Je trouve cet exercice par lequel il faut rendre compte de soi dans une forme brève et promotionnelle particulièrement difficile et cela me porte à réfléchir aux limites de l’autodétermination et à la question éthique dans les discours liminaires. Doctorante en études littéraires et intermédiales à l’Université de Montréal et professeure adjointe en arts visuels à l’Université du Québec en Outaouais, elle a conçu notamment les projets 2 rooms equal size, 1 empty, with secretary (Artexte, 2012) et Qu’est-ce qui vous fait croire que je puisse m’occuper de cet espace ? (Galerie des arts visuels de l’Université Laval, 2014) avec Raphaël Huppé Alvarez, Vincent Bonin, Francine Delorme, Marie Claire Forté, Philippe Hamelin, Sébastien Pluot, Eduardo Ralickas et David Tomas. – I’d rather something ambiguous. Mais précis à la fois s’inscrit dans la séquence de ces dialogues amorcés.

2016-11-16-ellen_ambiguous-34She has a wonderful leather top desk, but she constantly has to lotion it, 2016
Installation vidéo à 3 canaux, couleur, son; bois et cuir et panneau perforé
37 min 23 s; 26 min 27 s; 43 min 17 s, français

Caméra : Pavel Pavlov
Opérateur du moteur hors-bors : Bernard Clément
Écrans : Raphaël Huppé-Alvarez
Remerciements : Philippe Hamelin, Vincent Leduc, et Karina Pawlikowski.

Avec l’aimable concours de l’artiste

EXPLOREZ

  • Comparez l’utilisation que fait Clément des écrans à celle qu’en font Forté et Kraaijeveld.
  • Les actes d’écouter et de parler. Ce que transmet le langage, ce qu’il dissimule, et où ça achoppe.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Sophie Bélair Clément: 2 rooms equal size, 1 empty, with secretary,(1). Exposition à Artexte, Montréal, 27 septembre, 2012  – 26 janvier, 2013. <http://artexte.ca/sophie-belair-clement2-rooms-equal-size-1-empty-with-secretary1/lang/fr/>

Marie Claire Forté: Continuous Show. Performance dans le cadre de l’exposition Sophie Bélair Clément: 2 rooms equal size, 1 empty, with secretary,(1) à Artexte, Montréal, 27 septembre, 2012  – 26 janvier, 2013. <http://artexte.ca/marie-claire-forte-spectacle-continuel/lang/fr/>

Qu’est-ce qui vous fait croire que je puisse m’occuper de cet endroit ? Exhibition at Galerie des arts visuels, Université Laval, 16 octobre – 16 novembre, 2014. <https://www.art.ulaval.ca/galerie-archives/quest-ce-fait-croire-puisse-moccuper-endroit.html>

Barbara Clausen. « Staging the Institution and the Politics of the Performative / La mise en scène de l’institution et des politiques de l’art performance. » esse arts + opinions 81, 2014, p. 22-31<https://www.erudit.org/culture/esse045/esse01363/71644ac.pdf>

Thériault, Michèle. « David Tomas, Sophie Bélair Clément. » esse arts + opinions 81, 2014, p. 32-3

Après, David Tomas, Sophie Belair Clément, David Jacques, Université du Québec à Montréal, avril 6 2011 <https://vimeo.com/28596534>

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Marie Claire Forté et Alanna Kraaijeveld

Marie Claire aime penser qu’on peut toujours élargir notre champ perceptuel; inclure plus, comprendre plus, jouir plus… Choreographer and dancer, she leads projects and has recently been working with Sophie Bélair Clément, Alanna Kraaijeveld, PME-ART, Louise Bédard, Martin Bélanger and Projet bk, amongst others. Elle a dansé quatre saisons pour le défunt Groupe Lab de danse (Ottawa) où elle s’entraînait auprès de Peter Boneham. Alongside and through her artistic practice, she translates, writes and teaches dance. Marie Claire has been supported and inspired by people and institutions, namely k.g. Guttman, Lynda Gaudreau, the Leonard & Bina Ellen Art Gallery, Michèle Thériault, Catherine Lalonde, Ame Henderson, Public Recordings, Katya Montaignac, Et Marianne et Simon, Catherine Lavoie-Marcus, Toronto Dance Theatre, Noémie Solomon, Jody Hegel, Adam Kinner, Tangente, Circuit-Est, Studio 303, the Casino Luxembourg, Artexte, WP Zimmer and the RQD. Elle sera interprète en résidence à l’Agora de la danse de 2017 à 2019.

Interprète, enseignante et improvisatrice, Alanna Kraaijeveld aime le dynamisme, la rigueur, le jeu, l’efficacité et l’endurance. Actuellement, elle participe à des projets de Louise Bédard Danse, Dave St-Pierre, Justine A. Chambers et Marie Claire Forté. Elle apporte son style chimérique et son humour à des projets divers, de Susanna Hood à l’Opéra de Québec.  Sa pratique est beaucoup influencée par son travail au sein du Groupe Lab de danse, compagnie maintenant défunte, sous la direction de Peter Boneham. Alanna continue à investir et explorer le mouvement et l’enseignement. Elle étudie avec Linda Kapetanea et Jozef Frucek dans leur technique, Fighting Monkey et mène un groupe de travail où elle expérimente avec des formes d’entrainement moins traditionnelles.

dsc_0551Collections de danses de Christian Rizzo, Gene Kelly et Stanley Donen, Édouard Lock, William Forsythe, Merce Cunningham, Saburo Teshigawara, Trisha Brown; Jeffrey Daniel, Michael Jackson et Vincent Patterson, Mats Ek, Dana Michel; Dana Foglia, Chris Grant et JaQuel Knight, Crystal Pite, Pina Bausch, Lloyd Newson, Tedd Robinson, Hofesh Shechter, Bob Fosse, Anne Teresa de Keersmaeker, Daniel Linehan, Amanda Acorn, Jiři Kilyán, Akram Khan, Stijn Celis, Deborah Hay, Liz Santoro et Pierre Godard, Meg Stuart et Philipp Gehmacher, Marie Claire Forté, Trajal Harrell, k.g. Guttman, Benoît Lachambre, Jerome Robbins, Louise Lecavalier, Solange et d’autres, 2016

Marie Claire Forté en collaboration avec Alanna Kraaijeveld et avec l’aide de Sophie Bélair Clément, Hugues Dugas, Claudia Fancello, Yves Forté, Nadège Grebmeier Forget, k.g. Guttman, Kelly Keenan et Michèle Thériault

Horaire des performances :

Mardi 15 novembre, 17 h – Samedi 19 novembre, 16 h – Samedi 26 novembre, 16 h – Mardi 29 novembre, 17 h – Samedi 3 décembre, 17 h – Samedi 10 décembre, 16 h – Mardi 13 décembre, 17 h – Jeudi 15 décembre, 17 h

Mon amie et collaboratrice de longue date Alanna Kraaijeveld et moi avons cherché des enregistrements de danses que nous apprécions, les avons apprises et les avons redéployées pour notre propre plaisir. Le matériel – une série d’extraits chorégraphiques enchaînés les uns après les autres sans cérémonie – exige que nous utilisions notre vaste formation en danse, à laquelle nous avons si peu eu à faire appel tout au long de nos carrières respectives. Nous célébrons la technique sans cibler la virtuosité. Nous sommes heureuses d’offrir l’énergie de la danse dans la galerie, même si, comme le dit Alanna, nous ne pouvons pas toute l’épandre. Une série d’écrans bloque et déconstruit nos corps de danseuses en mi-carrière, de femmes qui ne sont plus jeunes. La collection révèle le travail que nécessitent la danse et la mémoire, la spécificité aléatoire du vocabulaire du mouvement, la répétition, le processus et l’amitié. Nous présenterons huit prestations pendant la durée de l’exposition et notre répertoire continuera de s’accroître au fur et à mesure que nous poursuivrons notre apprentissage et ajouterons de nouveaux extraits.

EXPLOREZ

  • Considérez les façons dont l’incarnation est utilisée comme moyen d’exploration d’une éducation et d’une histoire partagées. Observez le rôle de l’écran comme dispositif qui interrompt une vue nette des danseuses.
  • La recherche de Forté et Kraaijeveld qui sous-tend leur collection en devenir s’alimente principalement de sources disponibles en ligne. Considérez la vie vernaculaire de cette documentation à mesure qu’elle se déploie dans l’assemblage « sans cérémonie » de leurs danses.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

<https://vimeo.com/85245355>
<https://vimeo.com/6616683>
<http://www.ubu.com/dance/la-la_amelia.html>
<http://www.ubu.com/dance/forsythe_flat.html>
<http://www.ubu.com/dance/cunningham_beach.html>
<https://www.youtube.com/watch?v=AzTEt5s7B8A>
<http://www.ubu.com/film/brown_watermotor.html>
<https://www.youtube.com/watch?v=h_D3VFfhvs4>
<https://www.youtube.com/watch?v=S-lvUWD8U_k>
<https://vimeo.com/19464542>
<http://www.numeridanse.tv/fr/video/4279_yellow-towel>
<https://www.youtube.com/watch?v=LrCHz1gwzTo&list=PL-E79MQ72MqVQWkmv0BEYOwXMc-hCTqHg&index=2>
<https://www.youtube.com/watch?v=FRm6WLxUoJE>
<https://www.youtube.com/watch?v=4e2Vh7lB3m0>
<http://www.ubu.com/dance/bausch_muller.html>
<http://www.ubu.com/dance/dv8_achilles.html>
<https://vimeo.com/716625>
<https://www.youtube.com/watch?v=3ItaESaGWMk&list=PLPDrDUnW-u2Mqan-RZJRI_WQO_sdP8ywN&index=2>
<https://www.youtube.com/watch?v=ouYiTiiY3vg>
<http://www.numeridanse.tv/fr/video/1323_being-together-without-any-voicehttps://vimeo.com/120094600>
<http://www.numeridanse.tv/fr/video/470_blackbird>
<http://www.numeridanse.tv/fr/video/569_gnosis>
<https://www.youtube.com/watch?v=D-m2ARLHbTg>
<https://www.youtube.com/watch?v=bDU8X6VgZbA>
<https://www.youtube.com/watch?v=huSQ1kb3rJg>
<https://www.youtube.com/watch?v=HyWwmHrmpxM>

Marie Claire Forté: Continuous Show. Performance dans le cadre de l’exposition Sophie Bélair Clément: 2 rooms equal size, 1 empty, with secretary,(1) à Artexte, Montréal, 27 septembre, 2012  – 26 janvier, 2013. <http://artexte.ca/marie-claire-forte-spectacle-continuel/lang/fr/>

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Philippe Hamelin

Philippe Hamelin s’intéresse à ce qui lie effets spéciaux et affects. À travers le montage vidéographique ou spatial, il tente de créer des agencements poétiques entre l’humain et les médiums technologiques, tout en questionnant les relations que l’on développe avec et à travers la technologie. Ses œuvres furent présentées en galerie de même que dans de nombreux festivals, au Canada et à l’étranger. Après des études cinématographiques à l’Université de Montréal, il a complété une maîtrise en Beaux-Arts à l’Université Concordia. Il vit à Montréal et enseigne à l’UQO et au Cégep de l’Outaouais.

2016-11-16-ellen_ambiguous-55Follow Spot (Moving Head II), 2016
Lampe rotative
Animation de lumière conçue pour l’espace de l’exposition

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K8 Hardy

K8 Hardy (née en 1977, à Fort Worth, au Texas) est une artiste et cinéaste basée à New York. Ses performances, photographies, fanzines autodistribués, vidéos (dont des clips pour Le Tigre, Lesbians on Ecstasy et Men) et ses films ont été exposés, entre autres, au Whitney Museum of American Art/Whitney Biennial 2012 ; au MoMA PS1, New York ; au Dallas Contemporary, Dallas, Texas ; au Tate Modern, Londres ; à Reena Spaulings Fine Art, New York ; et à la Künstlerhaus, Halle für Kunst und Medien à Graz, en Autriche. Son exposition solo récente « Docudrama » a servi inauguré la Galerie Lagagareena à Los Angeles.

K8 Hardy a étudié au Smith College, au Milton Avery Graduate School for the Arts du Bard College, et au Whitney Independent Study Program.

Outfitumentary est son premier long métrage. Le film a été montré en première au Festival international du film de Rotterdam en février 2016, puis a été diffusé à Doc Fortnight au MoMA, à New York ; à Outfest à Los Angeles ; à Era New Horizons à Wroclaw, en Pologne ; et au ICA, à Londres.

outfitumentary-by-k8hardy_prod-still_at-mirrorOutfitumentary, 2016
Vidéo, couleur, son
82 min, anglais

Réalisation, photographie et montage : K8 Hardy
Coproduction : Madeleine Molyneaux
Conception sonore : Lynne Trepanier
Montage en ligne/ Étalonnage : Drew Bolton
Produit par Hardy Studio, États-Unis

Copyright K8 Hardy; avec l’aimable permission de l’artiste, Hardy Studio et Picture Palace Pictures

Projeté en galerie : samedi 19 novembre à 17 h 30 et mardi 13 décembre à 18 h 30

En 2001, j’ai entrepris un voyage structuraliste qui est devenu Outfitumentary, mon premier long métrage. J’avais nommé le projet dès le départ, le considérant comme un document pour la postérité, une trace importante des codes vestimentaires d’une contre-culture lesbienne radicale. Les règles que je m’étais imposées étaient simples : faire tourner ma caméra vidéo et saisir une prise de moi, de la tête aux pieds, puis me tourner pour capturer l’avant et l’arrière. En fin de compte, je ne me suis pas trop souciée de mes propres règles, mais je suis néanmoins restée fidèle à mes premières intentions.

Le film sert à exprimer le principe fondamental qui traverse l’ensemble de mes œuvres et de ma pratique – les façons dont le corps devient son propre médium. D’abord et avant tout, le film est un exercice formel et structurel. Il concerne moins le narcissisme – narcissisme que l’on pourrait présupposer puisque je suis dans toutes les prises du film – que l’identité et la façon dont la matérialité du corps et son « habillement » subséquent – dans la vie privée comme publique – servent à raffiner, définir et questionner la nature même du corps politique.

Pendant que je tournais ce projet, ma pratique artistique s’est élargie de façon tangentielle pour inclure la performance en direct, souvent liée à un signal vidéo. Par coïncidence, peut-être – ou non – j’ai arrêté de tourner Outfitumentary au début de l’année 2012, quand ma caméra s’est finalement brisée. C’était pendant cette même période que j’ai été incluse dans la Whitney Biennial.

Au cours des dernières années, je me suis repenchée sur les séquences que j’avais tournées, et j’ai commencé à confectionner le projet pour en faire un long métrage. Je décris Outfitumentary comme un gesamtkunstwerk.

La vidéo comme médium démocratique…

Mes années de formation artistique furent consacrées à la réalisation d’art vidéo et de films expérimentaux en Super-8. Je m’intéressais à l’art du cinéma ainsi qu’à ma propre performance. Je m’intéressais également à la vidéo comme médium démocratique et à sa capacité à circuler si facilement sur des cassettes. Je me suis plongée dans le tournage et le traitement à la main de films en Super-8, rassemblant mes films à la main, et travaillant aussi en 16mm.

J’ai découvert l’art vidéo à travers le punk rock et riot Grrrl, et à travers des artistes et groupes musicaux dans cet environnement qui tournaient des vidéos. La vidéo était la façon la plus facile pour moi de m’affirmer, de me représenter en jeune femme en colère, et de diffuser mon travail. Avant cela, je créais de petits fanzines et les envoyais à travers les États-Unis. Je ressentais une pulsion de raconter mon histoire. Ceci représentait une façon d’aller plus loin.

La vidéo m’a également permis d’exprimer mon identité queer et d’articuler mes idées à propos du genre comme performance. Je reliais la politique sexuelle à l’expérientiel. Et je liais le processus expérimental à la politique queer.

– K8 Hardy, New York, décembre 2015

EXPLOREZ

  • La politique de la mode et du façonnement de soi
  • L’acte quotidien de garder une trace et un inventaire, la façon dont des histoires multiples peuvent être inscrites et suivies à travers ce que nous choisissons de porter et comment nous identifions, rendons public et communiquons notre appartenance à ces compositions

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Hardy, K8. Entretien avec Ariana Reines. Bomb, 119, printemps 2012. Web. <http://bombmagazine.org/article/6429/k8-hardy>

Marcus, Sara. « Durational Fashion. » Texte zur Kunst, 102, juin 2016. Web. <https://www.textezurkunst.de/102/durational-fashion/>

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Raphaël Huppé-Alvarez

Mon grand-père maternel, Paul, était un de ces cultivateurs qui faisaient tout dans les règles de l’art. Il était boucher, cultivateur, menuisier, charpentier. C’est lui qui m’a transmis l’amour du bois. Plus tard, mon papa m’a appris à construire des maisons. J’ai développé le goût de l’architecture et de l’ébénisterie. Un jour, j’ai été fasciné par la précision avec laquelle Jean-Pierre Bourgault aiguisait ses couteaux. Étant un de ses étudiants, il m’avait prêté quinze gouges professionnelles. C’est à partir de ce moment que j’ai compris que je travaillerais le bois dans le futur. Ça fait maintenant quinze ans que je gagne ma vie avec le métier d’ébéniste. Et très bientôt, je compte me procurer des gouges professionnelles

Voir la section sur Sophie Bélair Clément pour plus d’informations sur l’oeuvre

EXPLOREZ

  • Les façons dont Alvarez situe sa pratique au sein de son histoire familiale, et comment celles-ci interagissent avec l’utilisation que fait Clément de la conversation dans un milieu familial et de l’échange psychanalytique.
  • L’utilisation de matériel et la forme générale des écrans.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Documentation d’une collaboration précédente avec Sophie Bélair Clément <http://www.bebelle.design/sophiebc/>

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Catherine Lalonde

Catherine Lalonde a reçu sa formation en théâtre et en danse. Comme interprète, elle travaille actuellement avec le chorégraphe Jean-Sébastien Lourdais. En tant que poète, son troisième recueil Corps étranger (Québec Amérique/La Passe du vent) lui a valu le Prix Émile-Nelligan 2008. Elle est aussi reporter à la culture et critique de danse au quotidien Le Devoir.

Relire, relier: une lecture sèche

Mardi 6 décembre, 18 h – 22 h

La poète et performer Catherine Lalonde entreprendra ici une lecture-marathon en voix sèche de tous ses textes publiés. Sans effets ni de corps ni de dramaturgie, elle lira en rafale, par ordre chronologique de publication, Jeux de brume (1991), Cassandre (2005), Corps étranger (2008) et le manuscrit, en cours de travail, La Dévoration des fées (titre provisoire). Ça prendra le temps que ça prend. Ça s’interrompra pour jaser s’il y a lieu, le temps d’une pause. Ça bafouillera quand ça bafouillera. Sur la table, des inspirations et des notes; du vin, du thé, de l’eau. Les visiteurs sont invités à arriver et repartir quand ils le veulent, à potasser les carnets, ou à se livrer à l’épreuve d’endurance de l’écoute complète. La lecture, elle, se poursuivra, de la première page du premier livre à la dernière du quatrième, encore inédit. Cette lecture est présentée dans le cadre de I’d rather something ambiguous. Mais précis à la fois.

EXPLOREZ

  • Ce qui se passe lorsque la poésie est déclamée de façon systématique. Considérez la redistribution des rythmes autour de la table et au cours de la soirée : les allées et venues, le passage du temps, la consommation de vin, d’eau et de thé, la conversation parmi les invités.
  • Comment cette lecture élargie de la poésie peut permettre l’ouverture du temps ou faciliter la rencontre et la sociabilité.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Lafleur, Annie. « Lecture sous pilgrim influence. » Spirale, 9 décembre 2016.  Web. <http://www.magazine-spirale.com/article-dune-publication/lecture-sous-pilgrim-influence>

Lalonde, Catherine. Corps étranger. Québec Amérique, 2008

Lalonde, Catherine. Cassandre. Québec Amérique, 2005.

Lalonde, Catherine. Jeux de brume : vertiges. Québec Amérique, 1991

Critiques et comptes rendu pour Le Devoir <http://www.ledevoir.com/auteur/catherine-lalonde>

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Isabelle Pauwels

Isabelle Pauwels est basée à New Westminster, en Colombie-Britannique. Travaillant principalement dans l’installation vidéo, elle allie performance et réalisme documentaire pour explorer la relation tendue entre les conventions narratives et les interactions sociales quotidiennes.

2016-11-16-ellen_ambiguous-61Whatever You’re Feeling, 2016
In Case The Americans, 2016
Long Clean Semis, 2016
Collages numériques, impressions numériques en couleur sur papier

Avec l’aimable concours de l’artiste

2016-11-16-ellen_ambiguous-17,000,, 2016
Vidéo haute définition, couleur, son
58 min 30 s, anglais

Avec l’aimable concours de l’artiste

,000, est une vidéo monobande traitant des fausses façades, travaux de peinture, fins heureuses, commerce, pourriture, et service à la clientèle. Ou bien, dit de façon plus simple : images, maïs soufflé et graines de vérité. À l’origine, cette œuvre était une performance multimédia commandée par le Experimental Media and Performing Arts Centre de Troy à New York en 2014. Le public était sur la scène avec vingt-sept canaux d’audio pré enregistrés, neuf canaux de vidéos, de la sculpture, et de la lumière chorégraphiée. Toute une fantasmagorie. En 2016, j’ai aplati l’œuvre. J’ai enlevé le plaisir sensoriel de l’immersion audio multicanal, et vous ai laissés avec… les vicissitudes de la narration. Et les plaisirs de la trame sonore de Paul Kajander.

Je pourrais dire que la narration explore l’impact psychologique des rapports commerciaux (y en a-t-il d’autres sortes ?) entre les gens. Mais je n’aime pas les explications, et surtout pas les miennes. Peut-être que l’histoire est tout simplement une taquinerie et un déni. Taquinerie : tu ne peux pas être la même personne à la fin que tu étais au début. Parce que c’est la règle. Mais je ne peux pas vraiment dire que je me sois transformée. Peut-être que je n’y crois pas assez ? Parfois, je pense que ,000, traite de l’échec de la narration de nous délivrer de la vie. Ou que la communication est tellement incroyable, et qu’on ne devrait pas lui faire confiance. Comme quand en prématernelle quand j’ai regardé avec émerveillement les bouches de deux fillettes qui faisaient les sons de l’anglais – une scène éblouissante. Si vous n’aimez pas les mots, restez pour la musique.

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  • Les différents types de dialogues et de textes, en quoi correspondent-ils et s’entrecroisent-ils, où s’interrompent-ils, où parlent-ils plus fort les uns que les autres ? Quelles sont leurs sources : les paroles d’un personnage ? Le cadre ou l’action tels que décrits dans le scénario ? La conversation vernaculaire ? Le matériel publicitaire ? Les déclarations officielles ? Non identifiable ?
  • Le rôle du capital dans la narration. Comment les protagonistes et leur dialogue sont-ils affectés, guidés et positionnés par le capitalisme ? Tiennent-ils tête ? Brouillent-ils leurs mots ?

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Audio play

Pakasaar, Helga and Jonah Gray, eds. Isabelle Pauwels. Presentation House Gallery, 2013.

Ritter, Kathleen. Compte rendu : « Isabelle Pauwels: B and E, Presentation House Gallery, Vancouver, January 31 – March 22, 2009. » esse arts + opinions 66, printemps 2009. Web. <http://esse.ca/en/compte-rendu/66/presentation-house>

Or Gallery – Or Channel. Post-Studio Visit Podcast (Episode 8): Isabelle Pauwels. Web. <http://channel.orgallery.org/post/147258548535/post-studio-visit-podcast-episode-8-isabelle>

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Jason Simon

Jason Simon (né en 1961) est un artiste qui vit et travaille à New York et qui enseigne à la College of Staten Island de la City University of New York. Parmi ses expositions solo récentes, nommons Request Lines are Open, à Callicoon Fine Arts, New York, et In and Around the Ohio Pen, Sismografo, Porto Portugal, toutes deux en 2015 ; et à Artexte, Montréal, en 2014. Il a récemment participé à des expositions de groupe à Azkuna Zentroa, Bilbao ; Mumok, Vienne ; Dazibao, Montréal ; Yale Union, Portland ; et Ibid, Londres. Les vidéos de Simon sont distribuées par The Video Data Bank et Icarus Films ; ses écrits ont paru dans Arforum, Parkett Frieze, Springerin et Afterimage. Les dix ans du One Minute Film Festival organisé par Simon et Moyra Davey a été diffusé au Mass MoCA en 2013. Simon est membre fondateur de la galerie coopérative Orchard (2005 à 2008) et a créé le centre de résidence en cinéma Art & Tech à la Wexner Center for the Arts. L’édition de l’été 2016 de Bomb Magazine a présenté une conversation entre Simon et Claire Pentecost.

2016-11-16-ellen_ambiguous-29Vera, 2003
Vidéo, couleur, son
24 min 42 s, anglais

Avec l’aimable concours de l’artiste et de Callicoon Fine Arts

La protagoniste du documentaire captivant de Jason Simon est une jeune femme attirante et vibrante aux prises avec la transition entre un historique de dette accablante – due à son habitude de collectionner des vêtements et accessoires hauts de gamme de façon pathologique (ce qu’elle considère comme l’ « art de l’acquisition ») – et son nouveau comportement plus restreint qui reflète son désir de contrôler ses dépenses et regagner le contrôle sur sa vie (« Il s’agit maintenant d’escapades d’un jour plutôt que d’un mode de vie »).

Au début de Vera, Simon pose des questions hors du champ de la caméra, guidant avec douceur le monologue rapide de la protagoniste Vera Saverino consistant de phrases souvent inachevées. Les questions de Simon se taisent après les premières minutes. Le cinéaste ne présente aucun spectacle visuel de l’accumulation matérielle de Vera, mais se concentre plutôt sur son verbiage abondant – un flot d’auto-observation impressionnant, et qui est aussi remarquablement bon-enfant qu’il est réfléchi de façon critique. Dans le traitement qu’en fait Simon, l’excès obsessif compulsif de Vera prend une forme verbale, se substituant métaphoriquement pour les dizaines de milliers de dollars qu’elle raconte avoir dépensés afin de satisfaire sa faim d’acquisition. L’affection de Vera envers son magasinage trop complaisant, ainsi que sa lutte contre celui-ci, semblent partagées par Simon, qui, en tant que réalisateur, exerce une touche légère qui semble dépourvue de jugement. Le mode utilisé par Simon permet essentiellement à Vera de parler en son propre nom ; il facilite simplement son autoportrait.

Les prises de vue de la tête et des épaules de Vera ont lieu dans un espace générique qui pourrait être le salon de la maison de ses parents, où elle continue de vivre par nécessité financière, ou bien les murs lambrissés du bureau d’un psychiatre. La présentation de Vera rappelle une séance de thérapie libre saisie sur film, avec la protagoniste éponyme se psychanalysant sans cesse. Le désir fluctue alors que Vera articule sa lutte interne, annonçant de façon excitée qu’elle veut toujours être capable d’acquérir ce qu’elle veut, mais sans succomber à la ruine financière.

– Julie Ault

EXPLOREZ

  • Les différents modes d’autoprésentation discutés et considérés. Vera s’interrompt pour faire l’observation que son monologue ressemble peut-être à une séance de thérapie. Son appréciation de la grande mode et sa compréhension des demandes de la culture de consommation et comment celles-ci nourrissent son magasinage compulsif.
  • La présence de Simon, mais son silence relatif pendant l’autoanalyse de Vera.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Chris, Cynthia. Compte rendu : Jason Simon, Vera, Orchard, New York. 21.4.2006 – 14.5.2006. Springerin, 3, 2006. Web. <http://www.springerin.at/dyn/heft_text.php?textid=1824&lang=en>

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