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IGNITION 18
Vinicus de Aguiar Sanchez, Mnemonics of Creations, When the Moon Calls, Answer, 2022-2023. Encre sur papier. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Rixt de Boer, Toys on the Rise, 2022-2023. Épreuves à jet d’encre et broderie. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Mylène Boisvert, Ta mémoire est mon souffle, 2022. De la série Lignes mémorielles. Encre et konnyaku sur papiers de lin et de kozo, fils de papier fabriqués à la main, photo d’archives. Photo: Laurence Petit. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Camille Charbonneau, Sister Elder Charbonneau, 2016. Image numérique. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Jonathan Inksetter, The key to remembering is forgetting who you are, 2023. De la série I've been meaning to tell you. Image numérique, cadre numérique. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Rhyt Kesselring, Web of Connections, 2022-2023. Épreuves numériques de l’installation avec fils de lin, peinture à la chaux et argile en collaboration avec 44 arbres Larix / Mélèzes Laricins. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Po B. K. Lomami, Force and Form – Part IV, 2022. Projection vidéo à 2 canaux, structure en acier, écrans vinyles et plastiques, son stéréo, 12 min. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Alli Melanson, I [wish to] Know Everything, 2023. Épreuves numériques à jet d’encre sur papier d’archive. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Pablo Pérez Diaz, De la série Igual pero diferente. Épreuve à développement chromogène. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Paras Vijan, Honestly, 2023. Dyptique, épreuve numérique à jet d’encre sur papier d’archive. Avec l’aimable concours de l’artiste.
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19 avril – 3 juin 2023

Vinicius de Aguiar Sanchez, Rixt de Boer, Mylène Boisvert, Camille Charbonneau, Jonathan Inksetter, Ryth Kesselring, Po B. K. Lomami, Alli Melanson, Pablo Pérez Díaz, Paras Vijan

Traduction : André Lamarre et Luba Markovskaia
Préparé grâce à l’assistance de Caroline Stewart (Stagiaire curatorial, 2023)

Produit avec l’appui du Frederick and Mary Kay Lowy Art Education Fund

L’œuvre I [wish to] Know Everything d’Alli Melanson dynamise la vitrine de la galerie grâce à la juxtaposition de deux images dans le cadre d’une installation s’inscrivant dans la durée. Dans ce diptyque conceptuel, une photo se succède au fil du temps, en fonction des heures d’ouverture de la galerie. Celles-ci représentent les vitrines d’une église et d’une boutique érotique, dont les enseignes se reflètent dans leurs fenêtres respectives. Melanson ajoute une troisième couche à ce palimpseste, situant les spectateur·rice·s dans un espace mitoyen au sein de l’institution : entre la galerie et le vestibule de l’université.

Les parties III et IV de l’œuvre Force and Form de Po B. K. Lomami se déroulent également dans l’interstice entre différents espaces institutionnels. L’artiste offre, avec cette installation multimédia, une performance au cours de laquelle iel moule son corps à l’architecture de l’édifice des Forces armées canadiennes et à celle du poste du SPVM, situés non loin de la galerie. Les passant·e·s s’intègrent à l’enregistrement de la performance, tout comme le regard passif des spectateur·rice·s les fait entrer dans l’œuvre lorsqu’ils ou elles apparaissent sur les écrans.

La politique des corps passifs trouve également un écho dans Igual pero diferente [Le même, mais différent], un projet de portrait documentaire réalisé par Pablo Pérez Díaz, qui examine les conditions de vie d’une génération de jeunes hommes espagnols. Pérez Díaz décrit une « ère du soi » à travers ses sujets, qui luttent pour leur individualité, aux prises avec la précarité, le chômage et l’ennui, dans un contexte d’homogénéisation généralisée et de crises financières et sociales récurrentes à l’échelle internationale. L’autoportrait est au cœur de I’ve been meaning to tell you et de The key to remembering is forgetting who you are, deux œuvres de Jonathan Inksetter qui se penchent sur les rapports entre le traumatisme crânien, les changements de personnalité et la perte d’identité en lien avec la pratique artistique, la mémoire et l’histoire personnelle.

Mnemonics of Creations de Vinicius De Aguiar Sanchez rassemble différents univers atemporels à travers une pratique alliant animation et gravure. S’inspirant de la mythologie précolombienne, l’artiste fait imaginer un avenir post-pandémique aux spectateur·rice·s par le biais d’un récit séquentiel. Camille Charbonneau réagit également aux institutions et aux systèmes de croyances, en particulier au regard que pose la religion mormone sur la communauté LGBTQIA+, tout en examinant sa propre identité religieuse. En collaboration avec son père, l’artiste a créé pour l’exposition l’œuvre textile « The Family: A Proclamation to the World » Church of Jesus Christ of Latter-Day Saints (LDS) document à partir d’un énoncé sur la famille produit par l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours en le repensant par le biais de la structure du tissage.

Au sein de la cohorte, on peut constater une récurrence des démarches alliant textiles et photographie. Web of Connections, de Rhyt Kesselring, consiste en la documentation d’une installation textile dans la forêt, accompagnée d’une trame sonore qui emploie l’électromyographie pour traduire des signaux électriques en textures sonores donnant lieu à une écoute écosophique. Pour sa part, dans Ta mémoire est mon souffle, Mylène Boisvert prend pour point de départ une photographie familiale, qui la mène vers une œuvre textile. Pour reprendre les mots de l’artiste, cette œuvre « capture la correspondance affective issue de l’écoute d’un souvenir heureux raconté par ma mère ».

Avec Toys on the Rise, Rixt de Boer puise dans ses promenades quotidiennes et son activité de triage de photographies de graffiti, auxquelles elle ajoute par la suite de la broderie. La vidéo Looking at photographs de Paras Vijan est à la fois une performance et une documentation du travail de l’artiste. Ses photographies Honestly et Story-teller témoignent de la fonction dialogique de sa pratique, qui reflète le geste photographique.

– Eli Kerr

Eli Kerr est basé à Montréal. Depuis 2014 il a créé et dirigé divers lieux d’art et contextes pour la mise en exposition. Il a participé à des résidences curatoriales à l’International Studio and Curatorial Program (New York, E.-U. 2017), à Rupert (Vilnius, Lithuanie, 2018), et à Fogo Island (Terre-Neuve, 2019) dans le cadre du Programme de résidence de la Fogo Island Arts pour jeune commissaire de la Fondation Hnatyshyn. Kerr a obtenu une maitrise en études visuelles de l’Université de Toronto en 2021 et un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia en 2015. Au cours de l’été 2020, il a inauguré Parc Offsite, un espace de 18 m2 sur l’avenue du Parc à Montréal qui met en valeur le potentiel qu’offre les expositions à petite échelle et une expérience plus intime de l’art. Il est actuellement commissaire en résidence au HKS Hordaland Kunstsenter à Bergen en Norvège.

IGNITION est une exposition annuelle mettant en valeur le travail d’étudiant·e·s terminant leur maîtrise en Studio Arts et au doctorat en Humanities à l’Université Concordia. Cette manifestation est une occasion pour une génération d’artistes en devenir de présenter des œuvres ambitieuses et interdisciplinaires dans le contexte professionnel d’une galerie au profil national et international. Ces étudiant·e·s travaillent en collaboration avec l’équipe de la Galerie afin de produire une exposition qui rassemble des œuvres qui ont une dimension critique, innovatrice et expérimentale menant à une réflexion sur les médias et la pratiques de l’art. IGNITION est d’intérêt pour toustes les étudiant·e·s et leurs enseignant·e·s, la communauté artistique et le grand public.

Projets sélectionnés par Eli Kerr, commissaire, auteur et directeur de Parc Offsite et Michèle Thériault, directrice, Galerie Leonard & Bina Ellen.

ARTISTES ET ŒUVRES

Vinicius de Aguiar Sanchez

Ma pratique inclut l’animation, les médias imprimés, la sculpture, le dessin et l’art sonore. À travers le croisement de ces médias, je poursuis ma recherche sur les imaginaires récurrents de la mythologie, du folklore latinoaméricain, de la science-fiction et de la technologie. Évoquant une diversité de personnages et d’êtres, je rends manifestes les perspectives incarnées dans la stratification de l’expérience immigrante.

ŒUVRE

Mnemonics of Creations, 2022–2023
Encre sur papier
Dimensions variées

Avec l’aimable concours de l’artiste

Mnemonics of Creations est une cartographie image-texte-mémoire qui présente une histoire au passé, au présent et au futur. En racontant un mythe de la création du Boto, un dauphin rose du fleuve Amazone qui prend forme humaine à la pleine lune, je pense les transformations vécues dans la diaspora, la migration entre les mondes, ainsi que les forces de la nature à la reconquête de la terre à l’ère de l’Anthropocène. Les participant·e·s sont invité·e·s à voyager à travers l’image et le texte et à établir leurs propres liens.

EXPLOREZ

À partir de ce que vous voyez dans l’œuvre de de Aguiar Sanchez, qu’est-ce qui définit, selon vous, un récit épique ? Quels événements, quels personnages et quels autres éléments interviennent dans le cours de l’histoire ?

De Aguiar Sanchez définit son travail comme un dispositif mnémonique ou mémoriel. Quels sont les oublis ou les négligences que cette suite d’œuvres tente de rappeler et de garder en mémoire ? Quel est son fonctionnement, quelle lecture en faites-vous et comment pourriez-vous relayer ou raconter à nouveau son contenu ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

“From Prints to Film Stills: An Interview with SMFA Alumni Vinicius Sanchez,” The Evolving Critic, October 14, 2015 https://theevolvingcritic.wordpress.com/2015/10/14/from-prints-to-film-stills-an-interview-with-smfa-alumni-vinicius-sanchez/

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Rixt de Boer

Axée surtout sur la photographie et le film, ma pratique se concentre sur des processus de collection, de recadrage et de juxtaposition. Mon travail explore la linguistique du lieu en mettant en relief des éléments de notre environnement quotidien qui symbolisent nos façons de nous relier au paysage. Mes œuvres documentent des lieux et des objets transitoires qui contiennent un champ de tensions entre les environnements humains et les processus naturels.

ŒUVRE

Toys on the Rise, 2022–2023
Épreuves à jet d’encre sur papier d’archive, broderie et étagères en aluminium
12,7 x 17,78 cm chacune

Avec l’aimable concours de l’artiste

Toys on the Rise appartient à une enquête en cours sur le paysage urbain conçu comme palimpseste. Ces images fixes sont des documents permanents de surfaces transitoires, comportant des formes récurrentes bien qu’éphémères et des éléments caractéristiques de la ville. Mon travail d’altération des tirages photographiques s’ajoute à la distorsion de l’image, utilisant ses formes comme motifs pour la création de nouvelles couches visuelles.

EXPLOREZ

Pensez à l’acte de broder — percer une image, passer à travers la photographie, s’insérer en dessous, revenir à la surface et la percer encore. Peut-on penser ce processus comme une extension du regard ? Est-ce une forme de dessin? Une forme d’écriture ? Qu’y voyez-vous d’autre en jeu ?

Par son assemblage de photos de graffitis, De Boer compose une typologie — une étude de types — et une topographie — une étude du lieu. Quelle forme de recherche une collection comme celle-ci permet-elle ? Quelles informations apparaissent au premier plan? Grâce à sa vision focalisée, comment cette collection informe-t-elle votre compréhension de l’ensemble de l’environnement urbain ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Site web de l’artiste www.rixtdeboer.com

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Mylène Boisvert

À travers différents projets, j’évoque les histoires collectives associées aux savoir-faire textiles, à la mémoire d’espaces domestiques perdus et aux gestes de bienveillance qui se manifestent en travaillant la matière papier. Ce matériau que je transforme en fils constitue le pivot d’exploration de ces thèmes. De ces fils de papier, je crée des dessins spatiaux tout en établissant un lexique textile distinct que j’applique minutieusement lors de la conception.

ŒUVRE

Ta Mémoire est mon souffle, 2022
De la série Lignes mémorielles
Encre et konnyaku sur papier de lin et Kozo, fils de papier fabriqué à la main et photo d’archive
Dimensions variées

Avec l’aimable concours de l’artiste

L’oeuvre capture la correspondance affective issue de l’écoute d’un souvenir heureux raconté par ma mère. Elle fit émerger d’une photo qui la représente, sa mémoire vive des couleurs d’une robe qu’elle a portée durant sa jeunesse. Une pulsion créative tire son origine de cette évocation chromatique. Je conflue ce moment d’intimité familiale avec d’autres possibles en animant symboliquement le détail de la photo sur lequel elle a dirigé mon regard et qui depuis me captive.

EXPLOREZ

Boisvert traite son papier avec de la poudre konnyaku pour lui conférer les caractéristiques d’un tissu. Gardant à l’esprit cette transformation matérielle et cette approximation, pensez à la valeur habituelle des textiles et des photographies, ainsi qu’à leurs différentes manières de transporter, de transmettre et de faire passer le savoir.

Boisvert évoque le fait d’utiliser un vocabulaire spécifique à sa pratique. Quels mots pouvez-vous associer au dessin et au tissage ? Comment pouvez-vous les utiliser afin de décrire le souvenir et la mise en relation ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Beaudet, Pascale. « Transmission des arts textiles : Matrilinéaire et historique ». Vie des arts, no. 265 (Winter 2022) https://viedesarts.com/dossiers/dossier-ramifications-textiles/transmission-des-arts-textiles-matrilineaire-et-historique/

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Camille Charbonneau

En tant qu’artiste queer interdisciplinaire soumis à une éducation mormone, je travaille sur les relations entre l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours et la communauté LGBTQIA+. En collaboration avec mes parents, qui sont des ex-Mormons, j’explore les nuances de l’orthodoxie mormone et la pratique qui se soulève à cette intersection. Ce partenariat nous permet de transformer concrètement notre passé religieux tout en ouvrant l’espace à des conversations intergénérationnelles réparatrices dans un travail organique, lent et adapté au processus.

ŒUVRES

Sister Elder Charbonneau, 2016
Épreuve numérique
122 x 92,5 cm

“The Family: A Proclamation to the World” Church of Jesus Christ of Latter-Day Saints (LDS) document, 1995, 2023
En collaboration avec Guy Charbonneau
Crayons de couleur sur lin et coton
182 x 140 cm

Avec l’aimable concours de l’artiste

Cet ensemble d’œuvres s’affiche comme une révision des rôles imposés par l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours et des documents qui excluent ou invalident les expériences queer mormones. Dans le dessin, je reproduis la déclaration homophobe de l’Église : « The Family: A Proclamation to the World » (La Famille : Une proclamation au monde) sur un panneau tissé par mon père. J’ai dissous les pigments dans les fibres avec un solvant et tiré sur chaque fil de la chaîne, ce qui a tendu le tissage et déplacé l’image.

EXPLOREZ

Charbonneau explore des processus de rejet et de réconciliation en explorant les tensions et les actualisations de l’identité. Comment tenez-vous compte des forces internes et externes qui donnent forme à votre sentiment du moi ?

Au cours de son travail collaboratif de tissage avec leur père, Charbonneau arrache les fils qui matérialisent un texte clé de la pensée mormone. Le portrait permet à l’identité queer d’émerger d’une position de pouvoir strictement genrée au sein de l’Église. Réfléchissez et comparez les façons de faire de Charbonneau pour modifier, sans les ignorer, la doctrine religieuse et ses représentations.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

« Cet artiste transforme le symbolisme mormon en œuvres d’art ». Vice Video, 2018. https://video.vice.com/fr_ca/video/cet-artiste-transforme-le-symbolisme-mormon-en-oeuvres-dart/5b33b752be407750286e8411

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Jonathan Inksetter

Ma pratique a recours à l’autothéorie et à l’autofiction comme méthodes pour penser l’expérience neurodivergente. Mon travail se penche particulièrement sur des thèmes populaires contemporains, l’État policier et la relation transformatrice entre le traumatisme crânien et une pratique soutenue de la création. Née d’une méthode générative de reconsidération des archives — privées, publiques, institutionnelles et universitaires —, ma recherche et ma pratique créatrice se transforment en une constitution d’archives cumulatives autonomes là où l’œuvre existe comme artéfact et trace du processus.

ŒUVRES

The key to remembering is forgetting who you are, 2023
Images numériques, cadres numériques
30,5 x 206 cm

I’ve been meaning to tell you, 2023
Images numériques, cadres numériques
108 x 138 cm

Avec l’aimable concours de l’artiste

Cette œuvre étudie la figure comme lieu de l’identité, en particulier la manière dont nous regardons les images et dont nous les lisons, comme moyens d’accéder à la mémoire et à notre sentiment du moi. En éliminant ou en reconstruisant la figure, je suspens la pulsion d’identification comme but ultime de la lecture de l’image. La figure devient un portail ouvert aux expériences sensorielles et neurologiques par une relecture et une nouvelle expression du moi.

EXPLOREZ

Puisqu’une figure effacée ou stylisée peut susciter la projection, permettez aux images de Inksetter de devenir des portraits. Qu’attendez-vous des effets habituels d’un portrait et qu’est-ce qui émerge d’une rencontre avec les portraits qui procèdent autrement ? Quelles formes d’identification Inksetter rend-il possibles ?

Les photographies rétroéclairées de Inksetter apparaissent comme des écrans. Pensez aux façons de voir et aux manipulations que les images numériques permettent. Qu’est-ce qu’un dispositif d’écrans peut suggérer, si on le compare aux montages de photos familiales exposés à la maison ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Portfolio Vimeo
https://vimeo.com/showcase/8171874

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Ryth Kesselring

Ma pratique interdisciplinaire établit des parallèles entre le potentiel archivistique des objets textiles et les souvenirs qui émergent à l’audition de matériaux sonores. À travers des installations interactives, je pense les textiles comme marqueurs culturels et la cadence sonore des rythmes de l’œuvre comme une modulation des questions de tradition, de politique et d’environnement. Mes matériaux de base sont des fibres naturelles et des nouveaux médias, ces derniers incluant des éléments électroniques et sonores. Mon travail s’accorde à l’urgence écologique des écosystèmes naturels et numériques et il met en relief l’évidence matérielle de l’Anthropocène.

ŒUVRE

Web of Connections, 2022–2023
Épreuves numériques, son et fils
Installation extérieure in situ en collaboration avec 44 mélèzes laricins (larix laricina) avec fils de lin, peinture à la chaux et argile
Dimensions variées

Avec l’aimable concours de l’artiste

Web of Connections est une installation in situ constituée d’un réseau de lignes produisant des formes géométriques dans un paysage organique accidenté. Dans la galerie, des photographies de cette intervention extérieure sont présentées accompagnées de nouvelles formes géométriques constituées des mêmes fils de lin. Inspirée par les voix inaudibles de la flore, mon installation met au défi les perceptions simplistes de la pensée occidentale portant sur les systèmes de communication non humains. Le paysage sonore et l’installation illustrent des réseaux d’intersections, un faisceau d’interdépendances au sein des écosystèmes naturels.

EXPLOREZ

Kesselring nous invite à écouter les voix apparemment inaudibles de la végétation ainsi que le bruit ambiant de son atelier de tissage. Comment les paysages sonores se comparent-ils aux paysages visuels ? Quelles façons de se relier à l’environnement et de le sentir rendent-elles possibles ?

Dans Web of Connections, les fils tissés forment des lignes rigides qui entrent en contraste avec les formes naturelles de la forêt, mettant en lumière les interconnexions et obscurcissant du même coup les lignes de la vision. Comment cette interaction d’opposés — souple et rigide, naturel et non naturel, visible et invisible — produit-elle une vision écologique globale ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Site web de l’artiste www.rytha-kesselring.com

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Po B. K. Lomami

Mes interventions consistent à performer, à installer et à déplacer le travail et l’échec dans un temps, un corps, un esprit et un espace malléables. Dans mon étude de la super-performativité, chaque projet commence par des performances interventionnistes qui deviennent le matériau de base pour les installations qui créent ensemble des super-archives. Ces installations n’immobilisent pas le moment de la performance dans le processus habituel d’une documentation. Au contraire, elles déploient la performativité comme une possibilité de sentir la présence d’une personne ou d’un objet qui n’est plus là.

ŒUVRE

Force and Form – Part III et IV, 2022
Installation vidéo à 4 canaux, installation vidéo à 2 canaux, acier, vinyle, documents, 12 min 23 s, 5 min 33 s, couleur, son

Avec l’aimable concours de l’artiste

Je travaille mon corps handicapé et noir contre la présence de la surveillance policière et militaire. L’installation s’élabore à partir de l’interrelation de la peur, de la frustration et de la méfiance en affrontant leur existence dans l’espace public et leur relation dans les discussions de la vie privée, des médias et sur la rue. Dans la coprésence du public, j’explore la coexistence d’éléments contrastants. Super-présence du corps et dissociation de l’esprit. Douleur et silence. Regard et absence de contact. Danger et lenteur.

EXPLOREZ

Observez les passant·e·s dans les documents exposés par Lomami et pensez à votre rôle de témoin de son action. Comparez les rencontres faites sur la rue à la documentation présentée dans la galerie.

Observez la matière et la forme de la structure mise en place par Lomami. Quelles propriétés les écrans ont-ils ? Comment affectent-ils l’image? Qu’arrive-t-il aux images du corps de Lomani lorsque les écrans se joignent pour former un coin ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Bechetoille, Marie. « Entretien avec Po B. K. Lomami.” La belle revue (2019)
https://labellerevue.org/fr/dossiers-thematiques/avec-ou-sans-engagements/entretien-avec-po-b.-k.-lomami

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Alli Melanson

Mon travail en cours consiste en une série de tentatives d’établir la communication. En puisant dans la phénoménologie et le concept d’expérience comme processus de réciprocité, je réfléchis à la distance et aux seuils comme sites de négociation, de risque et d’une possible transcendance. Je travaille avec des médias qui s’informent l’un l’autre, soit l’installation, la sculpture, l’impression et la vidéo, en les reliant par une méthode de collage en stratification.

ŒUVRE

I [wish to] Know Everything, 2023
Cadre en aluminium, épreuves numériques à jet d’encre sur papier d’archive
51 x 41 cm

Avec l’aimable concours de l’artiste

L’image dans le cadre sera changée périodiquement par l’artiste au cours de l’exposition.

I [wish to] Know Everything porte sur la convergence linguistique et spatiale. Dix photographies opèrent une rotation dans la vitrine de la galerie pendant le temps de l’exposition, captant l’apparition répétée d’une vitrine d’église — sa signalisation commandant au passant ou à la passante « Arrêtez de souffrir » — ainsi que le reflet de la façade de Séduction, un sex-shop de l’autre côté de la rue. Ces surfaces transparentes et réfléchissantes concourent à dévoiler le paradoxe des désirs, amplifié par la fenêtre qui sépare la galerie de l’atrium de la bibliothèque.

EXPLOREZ

L’œuvre de Melanson positionne l’artiste et le public entre deux sites opposés, attirant l’attention sur leur convergence imprévue. Pensez à la façon dont Melanson rend compte de la sensation d’être pris·e entre les choses. De votre angle de vision à l’extérieur de l’espace de la galerie, comment réagissez-vous à ce sentiment ?

Melanson est retournée au même lieu et l’a photographié sur une longue période de temps. Pensez aux nombreux espaces où vous retournez souvent. Réfléchissez à la manière dont votre relation à ces espaces et ces espaces eux-mêmes ont évolué à travers le temps. Comment se superposent-ils ? Qu’est-ce que ce phénomène révèle ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Site web de l’artiste allimelanson.com

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Pablo Pérez Díaz

Consacré à la photographie documentaire, mon travail prend sa source dans les interactions humaines, la marche et la contemplation.

Les divertissements facilement accessibles, rapides et constants produisent un nuage dense mais diffus autour de notre regard. Nous marchons sur le chemin du plaisir, trébuchant sur les stimulis, le temps nous manque. Regarde, respire.

Comment un sujet fonctionne-t-il lorsque transposé sur la surface photographique? Vérité, mémoire — qu’est-ce qui est enregistré, remémoré ou archivé?

ŒUVRES

Igual pero diferente, 2020-2023
Épreuves à développement chromogène

Avec l’aimable concours de l’artiste

Le temps et le récit de l’adolescence. Recherche photographique sur l’ennui.

Après la crise mondiale de 2008, une génération de jeunes Espagnols prit conscience que l’abondance rêvée n’arriverait jamais. Impuissants et faisant face à la précarité du marché de l’emploi, une génération d’adolescent·e·s passe son temps à errer dans les rues à ne rien faire, démotivés.

Marcher, parler, fumer.

L’ennui peut constituer l’espace révolutionnaire nécessaire pour faire une pause et construire une nouvelle réalité à partir de l’instant présent.

EXPLOREZ

À l’aide de ses photographies, Pérez Díaz documente l’état de désœuvrement. À notre époque d’hyperstimulation, la fabrication de l’image et sa consommation sont à la fois alimentées et exploitées par l’ennui. Quels types de photos réalisez-vous ou visionnez-vous dans des moments de démotivation ?

Pérez Díaz combine trois catégories d’images composées dans une grille — des portraits, des espaces extérieurs et des détails équivoques — entrecoupées par des blancs. Quelles formes de regard et de pensée la présentation en grille suscite-t-elle? Dans la vie quotidienne, où trouvez-vous de telles grilles ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Site web de l’artiste https://pabloperezdiaz.com/

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Paras Vijan

Mes archives photographiques, je les vois comme une accumulation, un collage du temps qui offre d’infinies possibilités de recontextualisation. À travers le processus de montrer et de visionner les photographies, des images disparates acquièrent un potentiel communicatif insoupçonné. Cependant, cette sorte de conversation photographique s’avère dénuée d’expression verbale. Mon travail explore ces limitations de la photographie.

ŒUVRES

Honestly, 2023
Diptyque, épreuves numériques à jet d’encre sur papier d’archive
127 x 96,52 cm chacune

Story-teller, 2023
Épreuve numérique à jet d’encre, graphite et peinture à l’huile sur papier d’archive
138,43 x 111,76 cm

Looking at photographs, 2022
Vidéo, 80 min

Avec l’aimable concours de l’artiste

La photographie joue souvent un tour à la personne qui regarde. Mon travail cherche à susciter la réflexion sur les récits potentiels qui surgissent de la recontextualisation, sur la nature contradictoire de la photographie, inhérente à sa capacité de communiquer des récits et à son inaptitude à discerner les faits de la fiction. Mon œuvre Honestly (2023) déconstruit le tour que joue la photographie à son public. Story-teller (2023) étudie des photographies comme début et fin d’un récit, là où le contexte spatiotemporel reste caché à l’extérieur du cadre de l’image.

EXPLOREZ

Observez comment Vijan souligne les marges dans Story-teller. Qu’est-ce que ces interventions ajoutent aux images et comment constituent-elles des commentaires de la composition?

Vijan décrit sa pratique comme conversationnelle. En regardant Looking at photographs, comment pouvez-vous suivre le dialogue entre les images? Quelle forme et quel ton chaque échange adopte-t-il?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Instagram de l’artiste www.instagram.com/parasvijan

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