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NELSON HENRICKS.
TIME WILL HAVE PASSED. LE TEMPS AURA PASSÉ.
Nelson Henricks, Unwriting, 2010.
 Image tirée de la vidéo.
Avec l’aimable concours de l’artiste.
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NELSON HENRICKS. TIME WILL HAVE PASSED. LE TEMPS AURA PASSÉ. est la première exposition-bilan de cet artiste au Canada. Le commissaire Steve Reinke présente une sélection d’œuvres réalisées entre 1994 et 2010.

Au cours des vingt dernières années Nelson Henricks a produit des vidéos monobandes et des installations dont plusieurs participent des deux modes de présentation. Lorsque Henricks s’établit au Québec en 1994, il a déjà à son actif de nombreuses réalisations vidéographiques. En poursuivant des études en cinéma à Concordia, il intègre le film à son travail et crée une série d’œuvres hybrides combinant le film et la vidéo ainsi que le français et l’anglais. Henricks a exploré un ensemble de problématiques dans un travail dont le montage peut être dense : les images, le texte, le son et la voix ont une existence propre bien qu’ils soient entremêlés les uns aux autres de façon précise et compacte. Ou dans un travail dont le montage est plus simple et direct, rappelant les débuts de la vidéo d’art. Ces problématiques touchent aux dilemmes de l’autoportrait, à l’impossible lourdeur de l’écriture, de la parole et de la littérature, au passage du temps et à l’incarnation physique, ainsi qu’à l’autoréflexivité de l’art au sein des pratiques artistiques post-conceptuelles.

En 2004, dans Satellite, Henricks introduit de nouvelles stratégies en matière d’installation vidéo, en particulier en ce qui a trait au montage. Il se met à assembler ou à composer des images ainsi que des textes et des phrases poétiquement concis tout en gardant l’oreille/l’œil ouvert sur le rythme et le contrepoint. De manières répétées dans l’œuvre de Henricks, l’impossibilité de la communication linguistique – de lire et d’écrire – est résolue par un refus du langage. Mais ce refus de la représentation linguistique ne se résout pas par un recours à l’image. Il trouve plutôt réconfort dans le son, qu’il s’agisse d’un simple bourdonnement ou vrombissement, ou encore de bruits créant un effet de percussion. Le rythme est d’une importance primordiale dans l’œuvre de Henricks; c’est le rythme du devenir animal, du refus de la signification tant linguistique que picturale, du refus de la conscience elle-même au profit d’une expérience pure et immédiate.

EXPLOREZ

  • L’identité et la façon dont elle est abordée et construite dans le travail de Henricks.
  • La voix et sa fonction narrative dans ces œuvres.
  • La mémoire, l’histoire personnelle et le passage du temps. Comment se révèlent-ils et en quoi sont-ils importants dans ces œuvres ?
  • Le langage et l’écriture : leur importance et les diverses façons dont ils sont utilisés.
  • La représentation et la signification, et les relations entre les deux dans cette œuvre.
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QUELQUES QUESTIONS

  • Examinez la composition visuelle de ce corpus d’œuvres. Plus précisément, étudiez l’utilisation du gros plan dans un grand nombre des pièces présentées. Comment fonctionne-t-elle dans ces œuvres ? Quel est son effet ?
  • Pouvez-vous identifier différents types de techniques de montage dans les œuvres présentées ici ? En quoi le montage est-il important dans chacune des œuvres et que révèle-t-il ?
  • Le son, parfois très simple, parfois remarquablement complexe, est un élément important du travail de Henricks. De quoi est-il composé ? Comment est-il construit ? Quel est son rôle ?
  • Comment Henricks explore-t-il le potentiel de la narration dans son travail et qu’est-ce que son exploration propose, résout et reflète ? Que découvre-t-il ?
  • Examinez la présentation du travail de Henricks dans la Galerie et le type d’enchaînement ou de flux des œuvres mis en place par le commissaire, Steve Reinke, en collaboration avec Nelson Henricks. Selon vous, quel est son fonctionnement et qu’est-ce que ce dernier vous enseigne à propos de chacune des œuvres et de ce corpus dans son ensemble ?
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POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

nelsonhenricks.com

Davis, John. Nelson Henricks: Undertones. Toronto: Gallery 44 et Images Festival, 2008.

Henricks, Nelson. American Psycho (Drama): Sigmund Freud vs. Henry Ford. Dans Lux: A Decade of Artists’ Film and Video. Toronto: YYZBOOKS et Pleasure Dome, 2000.

Henricks, Nelson. Colleen Gray: Gray Matter. Dans Caught in the Act: An Anthology of Performance Art by Canadian Women. Toronto: YYZBOOKS, 2004.

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Henricks, Nelson. Dogs. Dans Shari Hatt Dogs: 1999-2004. Lethbridge: Southern Alberta Art Gallery, 2004.

Henricks, Nelson. Mentana Sexy. Dans So, to Speak. Montréal: Artextes Éditions, 1999.

Hoolboom, Michael. Nelson Henricks: Ironic Nostalgia. Dans Practical Dreamers: Conversations with Movie Artists. Toronto: Coach House Books, 2008.

Moumblow, Monique. Nelson Henricks. Montréal: VOX image contemporaine/contemporary image, 2009.

Prioul, Didier, et Louise Déry. Espaces intérieurs : le corps, la langue, les mots, la peau. Québec: Musée du Québec, 1999.

Reinke, Steve, dir. Nelson Henricks. Time Will Have Passed. Le temps aura passé. Montréal : Galerie Leonard & Bina Ellen, 2010.

Ross, Christine. Je vais vous raconter une histoire de fantômes : vidéos de Nelson Henricks. Montréal: Oboro, 1995.

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Produit avec l’appui du Frederick and Mary Kay Lowy Art Education Fund.

Commissaire : Steve Reinke

Exposition produite par la Galerie Leonard & Bina Ellen avec l’appui du Conseil des Arts du Canada.

LE COMMISSAIRE

Steve Reinke

Steve Reinke est vidéaste, écrivain et commissaire. Il est reconnu pour ses vidéos qui explorent la forme du monologue et qu’il a présentées dans de nombreux festivals notamment l’International Film Festival Rotterdam, le Sundance Film Festival, le New York Video Festival et le London Film Festival. On retrouve ses œuvres dans les collections du Museum of Modern Art (New York), du Centre Georges Pompidou (Paris), du Musei d’Art Contemporani de Barcelona et du Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa). Il a co-dirigé plusieurs ouvrages dont By the Skin of Their Tongues: Artist Video Scripts (YYZBOOKS, 1997), Lux: A Decade of Artists’ Film and video (YYZBOOKS, 2000), The Sharpest Point: Animation at the End of Cinema (YYZBOOKS, 2005) et, en 2007, un recueil de ses scénarios, Everybody Loves Nothing (Coach House Books). Il a été commissaire d’expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe. Reinke détient un baccalauréat en arts visuels (BFA, 1986) de la York University et une maîtrise (MFA, 1994) du Nova Scotia College of Art and Design. En 2006, le Conseil des Arts du Canada lui décernait le Prix Bell d’art vidéographique. Il est actuellement professeur agrégé en théorie et pratique de l’art à l’Université Northwestern à Evanston, Illinois. Il réside à Chicago et à Toronto.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Steve Reinke, site internet officiel : www.myrectumisnotagrave.com

Hoolboom, Michael. Steve Reinke : My Rectum Is Not a Grave. Dans Practical Dreamers: Conversations with Movie Artists. Toronto: Coach House Books, 2008.

Metcalfe, Robin. Boîte noire: les vidéos Steve Reinke. Parachute 100 (2000) : 87-98.

Reinke, Steve. Everybody Loves Nothing: Video 1996 – 2004. Toronto : Coach House Books, 2004.

Reinke, Steve, dir. Lux : A Decade of Artists’ Film and Video. Toronto : YYZBOOKS et Pleasure Dome, 2000.

Reinke, Steve, et al. The George Kuchar Experience. Toronto : Pleasure Dome, Video Data Bank, et YYZBOOKS, 1996.

Reinke, Steve, et Nelson Henricks, dirs. By the Skin of their Tongues : Artist Video Scripts. Toronto : YYZBOOKS, 1997.

Reinke, Steve, et Philip Monk. Steve Reinke : The Hundred Videos. Toronto : Power Plant, 1997.

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L'ARTISTE

Nelson Henricks

Nelson Henricks est vidéaste, écrivain, musicien et commissaire. Il est né en Alberta et après des études au Alberta College of Art s’installe à Montréal en 1991 et obtient un baccalauréat en études cinématographiques de l’Université Concordia. Sa production vidéographique est liée à l’activité d’écriture. Ses vidéos ont été présentées au Canada et à l’étranger, et en 2000 ont fait l’objet d’une présentation solo au Museum of Modern Art de New York dans la série Video Viewpoints. Il a co-dirigé avec Steve Reinke l’anthologie By the Skin of Their Tongues: Artist Video Scripts (YYZBOOKS, 1997). Ses textes sont parus dans les revues Esse, Parachute, Fuse, Public et dans les ouvrages So, to Speak (Éditions Artexte, 1999), Lux: A Decade of Artists’ Film and Video (YYZBOOKS, 2000) et Caught in the Act: An Anthology of Performance by Canadian Women (YYZBOOKS, 2004). Il a en outre été commissaire de programmes vidéo à Montréal et à Toronto dans lesquels il a souvent mis de l’avant la vidéo québécoise. Il enseigne depuis 1995 à l’Université Concordia et périodiquement à l’Université du Québec à Montréal, à l’Université McGill et à l’Université de Montréal. En 2002, le Conseil des Arts du Canada lui décernait le Prix Bell d’art vidéographique et, en 2005, il recevait du Alberta College of Art and Design le Board of Governors’ Alumni Award of Excellence. Henricks réside à Montréal.

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LES ŒUVRES

Unwriting

Unwriting, 2010
Installation vidéo à quatre canaux synchronisés, 12 min

Unwriting (Pencil Line), 2010
Impression au jet d’encre sur papier

Combinant textes, gestes performatifs et photographies, Unwriting est une installation vidéo à quatre canaux dont le point de départ est l’écriture et l’angoisse de la page blanche. L’écart entre la pensée et la parole est exploré à l’aide de machines à écrire, de microphones et d’appareils radio. Les technologies de la communication sont porteuses d’un paradoxe fondamental : si elles nous relient les uns aux autres, elles contribuent aussi à nous diviser et à nous séparer. Henricks conçoit les intervalles de communication manquée et les échecs comme des espaces productifs propices à la création et à l’invention. En définitive optimiste, Unwriting célèbre la simple beauté de rendre une idée par des mots et le potentiel expressif des phénomènes non verbaux.

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Map of the City

Map of the City, 2006
Installation vidéo à deux canaux synchronisés, 21 min
Impressions au jet d’encre sur papier

Map of the City est une installation vidéo à deux écrans qui explore un univers où le bâtiment est assimilé au livre. Entreprise dans le cadre d’une résidence de six mois à Rome, cette œuvre propose de voir la ville comme un environnement textuel nécessitant lecteurs et écrivains. L’espace urbain y est comparé à une bibliothèque. L’œuvre s’inspire des chapelles et des cathédrales, qui agissent à titre de représentations tridimensionnelles et immersives de la Bible. Des citations tirées de l’Évangile selon Thomas et de la Bible y sont entremêlées avec des textes originaux, des photographies et des sonorités technologiques. La ville est vue comme une accumulation de gestes et de désirs qui surpassent ceux des vies individuelles.

Nelson Henricks, Map of the City, 2006. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Map of the City, 2006.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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Substance (Triple X)

Substance (Triple X), 2003
Impression au jet d’encre sur papier

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Happy Hour

Happy Hour, 2002
Installation vidéo à trois canaux synchronisés, 20 min
Impressions au jet d’encre sur papier

Happy Hour a pour point de départ deux photographies : la première en est une de moi à l’âge de douze ans, le matin de Noël. Je suis assis sous l’arbre, à côté d’une pile de cadeaux. Je viens d’ouvrir un présent : un réveille-matin numérique. Je pose pour la caméra en brandissant l’appareil qui allait me réveiller pour aller à l’école, au travail et à l’université pendant les vingt années suivantes. La deuxième photo, prise alors que j’avais 38 ans, est une reconstitution de la première. Le vieillissement, la perte de l’innocence, l’inversion entre le plaisir (la joie spontanée) et le travail (le bonheur reconstruit), la mémoire révisionniste, ainsi de suite. Je choisis de ne pas formuler ces thèmes verbalement et j’ai plutôt créé une composante vidéo qui en amplifie les sens fugaces.

Nelson Henricks, Happy Hour, 2002. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Happy Hour, 2002.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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My Heart the Optometrist

My Heart the Optometrist, 2001
Vidéo, 1 min

Je suis myope. Quand je vois un potentiellement beau garçon de loin, je le perçois comme étant absolument superbe. Puis, à mesure qu’il s’approche, il se met à accumuler des défauts qui le dépossèdent graduellement de sa beauté, parfois au point de perdre tout attrait.

Nelson Henricks, My Heart the Optometrist, 2001. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, My Heart the Optometrist, 2001.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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Fuzzy Face

Fuzzy Face, 2001
Installation vidéo, 30 min

Dans cette vidéo jouée en boucle, Henricks, que l’on voit en gros plan, la peau recouverte d’une substance luisante et collante, applique méthodiquement des boules de coton sur son visage. En l’espace d’environ quinze minutes, son apparence se transforme graduellement en celle d’un animal d’une espèce étrange et indéterminée, tenant à la fois de l’ourson en peluche et de la bête mythique. Le geste consistant à porter la main au visage se répète durant toute la vidéo, mais à mi-chemin, l’action est exécutée en sens inverse : les boules de coton sont retirées et le visage réapparaît, intact, au terme d’une seconde métamorphose. (Renée Baert)

Nelson Henricks, Fuzzy Face, 2001. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Fuzzy Face, 2001.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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Handy Man

Handy Man, 1999
(extrait)
Vidéo, 3 min

La vidéo l’Homme à tout faire examine la fenêtre comme un lieu de voyeurisme et de surveillance. Avec sa caméra Hi8, Henricks a documenté deux travailleurs dans sa cour intérieure. Le regard secret et furtif de la caméra traite le corps masculin comme un objet érotique. Ce tournage constitue la base de ce vidéo qui tente d’impliquer le spectateur dans le processus de l’exhibitionnisme et du fétichisme de l’image. Homme à tout faire fait partie d’une trilogie d’oeuvres qui explore une des métaphores principales de la vidéo : la fenêtre.

Nelson Henricks, Handy Man, 1999. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Handy Man, 1999.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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Time Passes

Time Passes, 1998
Projection vidéo, 6 min 30 s

Avec une caméra Super8, Henricks emploie la photographie accélérée pour documenter l’intérieur et l’extérieur de son appartement. Inspirée par l’oeuvre de Virginia Woolf, cette vidéo utilise l’écriture comme métaphore pour parler de la notion de temporalité et de fugacité.

Nelson Henricks, Time Passes, 1998. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Time Passes, 1998.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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Crush

Crush, 1997
Projection vidéo, 12 min

Crush est l’histoire d’une homme qui veut se transformer en animal et cela, raconter par l’homme lui-même et par un ou deux observateurs. Il emploie une variété de techniques pour se transformer en bête. Il coupe des parties de son corps. Il fait des exercices. Il nage. Il veut retourner vers l’eau pour légèrement activer l’évolution. Est-il devenu fou, ou est-il seulement fatigué d’être un humain?

Alors que le narrateur pénètre ses obsessions privées, nous commençons à percevoir la logique distorsionnée qui guide sa descente. La trajectoire qu’il définit nous permet de réfléchir aux corrélations entre le corps et l’identité, à l’obsession de notre culture avec le corps idéal et à ce que cela signifie, d’être humain.

Nelson Henricks, Crush, 1997. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Crush, 1997.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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Shimmer

Shimmer, 1995
Projection vidéo, 7 min

Regarder un paysage et en imaginer un autre. Toucher un corps et l’oublier. Voir l’hiver et imaginer un désert. Le cinéaste évoque ici un territoire en fragile mouvance où les liens entre les choses, les émotions et les lieux se font et se défont. (Nicole Gingras)

Nelson Henricks, Shimmer, 1995. Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

Nelson Henricks, Shimmer, 1995.
Image tirée de la vidéo, avec l’aimable concours de l’artiste.

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