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Pistes de réflexion s’adresse à tout public qui désire explorer l’art contemporain et sa mise en exposition.

Cette section propose une mise en contexte des expositions et des activités programmées par la Galerie, ainsi que des informations générales sur les artistes, les collaborateur·trice·s, les projets et les œuvres qui y sont présentés. Ces informations sont complémentées par une sélection de ressources documentaires (liens Internet, références bibliographiques, images, textes, etc.) qui visent à approfondir la compréhension de la pratique des artistes, des œuvres et des approches de commissariat qui les rassemblent. Pistes de réflexion se veut également une plateforme de discussion et d’échange dynamique qui permet de rendre visibles diverses connexions au sein de la programmation de la Galerie, ainsi qu’entre les artistes, commissaires et autres acteur·trice·s culturel·le·s, incluant le public. Se présentant sous différentes formes physiques et virtuelles, le matériel collecté sur cette plateforme constitue une base de données informative et un fonds de recherche accessible aux étudiant·e·s, aux professeur·e·s et à toute personne intéressée par la programmation de la Galerie.

Produit avec l’appui du Frederick and Mary Kay Lowy Art Education Fund

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Pistes de réflexion s’adresse à tout public qui désire explorer l’art contemporain et sa mise en exposition. Cette section propose une mise en contexte des expositions et des activités programmées par la Galerie, ainsi que des informations générales sur les artistes, les collaborateur·trice·s, les projets et les œuvres qui y sont présentés. Ces informations sont complémentées par une sélection de ressources documentaires (liens Internet, références bibliographiques, images, textes, etc.) qui visent à approfondir la compréhension de la pratique des artistes, des œuvres et des approches de commissariat qui les rassemblent. Pistes de réflexion se veut également une plateforme de discussion et d’échange dynamique qui permet de rendre visibles diverses connexions au sein de la programmation de la Galerie, ainsi qu’entre les artistes, commissaires et autres acteur·trice·s culturel·le·s, incluant le public. Se présentant sous différentes formes physiques et virtuelles, le matériel collecté sur cette plateforme constitue une base de données informative et un fonds de recherche accessible aux étudiant·e·s, aux professeur·e·s et à toute personne intéressée par la programmation de la Galerie.

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MOMENTA x Galerie Leonard & Bina Ellen
Là où se rencontrent les eaux
Raven Chacon, For Four (Caldera), 2024. Installation vidéo à 4 canaux, couleur, son, dimensions variables, 6 min 9 s
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3 septembre – 1er novembre 2025

Là où se rencontrent les eaux

Raven Chacon

Commissaire : Marie-Ann Yemsi

Exposition présentée par MOMENTA Biennale d’art contemporain en collaboration avec la Galerie Leonard & Bina Ellen

 

 

MOMENTA est une biennale d’art contemporain dont la mission est d’inspirer une réflexion engagée et sensible sur la société. L’acuité de sa programmation thématique s’exprime par le biais des œuvres d’artistes locaux·ales et internationaux·ales exposées. MOMENTA se déploie dans des lieux significatifs de la scène montréalaise et s’affirme en ce sens comme un évènement incontournable, tant pour la communauté artistique que pour l’ensemble de ses publics.

Dans un monde saturé d’images, certaines font singulièrement défaut. Cette 19e édition de MOMENTA ouvre des perspectives d’expérimentation et de spéculation autour de la nature, des usages et de la production de ces images manquantes. Éloges de l’image manquante interroge aussi bien les enjeux contemporains de l’image que les conséquences actuelles des dynamiques complexes de construction des récits. Quelles histoires sont racontées, comment le sont-elles et par qui ?

Déployée dans une quinzaine de lieux à travers la métropole, la programmation de la Biennale mettra en dialogue 23 artistes de l’étranger et du Canada, représentant 14 pays, ainsi que 4 provinces et 5 communautés autochtones.

Là où se rencontrent les eaux est une exposition de Raven Chacon, compositeur et artiste pluridisciplinaire originaire de la communauté dinée (navajo). Elle rassemble un corpus d’œuvres sonores et performatives récentes qui interrogent la circulation des récits autochtones, leur inscription dans les corps et leur transmission. Par une approche sonore expérimentale, Chacon fait émerger des histoires et des identités marginalisées, révélant ce qui demeure souvent hors champ. L’exposition ouvre un territoire d’écoute active où s’entrelacent justice environnementale, souveraineté autochtone et mémoire collective, traçant une cartographie sensible des luttes et survivances autochtones face aux structures dominantes du pouvoir.

Marie-Ann Yemsi, commissaire

Biographies

Raven Chacon

Raven Chacon est un compositeur, un musicien et un artiste de l’installation né à Fort Defiance au sein de la nation navajo. Artiste exécutant durant vingt-deux ans, son nom apparaît sur plus de quatre-vingts enregistrements de maisons de disques nationales et internationales. Il a exposé et performé, ou ses œuvres ont été performées, au Los Angeles County Museum of Art, à la Whitney Biennial, au festival Borealis, au SITE SANTA FE, au Kennedy Center et dans d’autres lieux. En tant qu’éducateur, il agit à titre de mentor compositeur sénior pour le Native American Composer Apprentice Project. En 2022, il a reçu le prix Pulitzer de musique pour sa composition Voiceless Mass et, en 2023, il a été lauréat de la bourse MacArthur.

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Marie-Ann Yemsi

Marie-Ann Yemsi est une commissaire d’exposition indépendante et une consultante en art contemporain basée à Paris (France). Diplômée en sciences politiques, elle porte une attention particulière aux productions théoriques, critiques et esthétiques du Sud global et développe des programmes artistiques multidisciplinaires à l’intersection des arts visuels, de la performance, de la danse, de la musique et de l’écriture. Ses projets sont particulièrement axés sur les pratiques artistiques collaboratives et les formes expérimentales, mettant en lumière les thèmes de la mémoire, de l’histoire, du genre et de l’identité en lien avec les enjeux politiques, sociaux et écologiques du monde actuel. Elle a assuré le commissariat de nombreuses expositions internationales dont, récemment, l’exposition collective Ubuntu, a Lucid Dream au Palais de Tokyo à Paris, et A World of Illusions de Grada Kilomba à la Norval Foundation au Cap, en Afrique du Sud.

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Katsitsanoron Dumoulin-Bush

Katsitsanoron (Kat) Dumoulin-Bush est Onkwehonwe/Canadien français d’Oshahrhè:’on (Chateauguay), Québec. Iel a obtenu son baccalauréat en linguistique de l’Université Concordia en 2017. Kat a travaillé comme éducateur·ice dans des communautés autochtones à travers le Québec; enseignant les mathématiques, les sciences, la musique, l’éducation spécialisée et la maternelle à Tasiujaq, Eastmain et Kahnawake. Iel a également travaillé à la radio en tant que DJ et journaliste musical. Katsitsanoron se considère comme un artiste et commissaire « non disciplinaire » ; utilisant l’apprentissage expérientiel comme principal moyen pour créer des œuvres et des expositions qui posent et répondent à des questions sur l’identité sexuelle, raciale et interpersonnelle. En tant qu’artiste, iel a effectué des résidences à Artexte (2023) et au Banff Centre (2024); et au centre d’art daphne en tant que stagiaire commissariale pour l’édition 2023 de MOMENTA. Passionnés par les arts et la gestion des arts, iel collabore fréquemment avec le centre d’arts daphne, la Maison de la culture Rosemont-la-Petite-Patrie et le MAC. Kat est actuellement stagiaire en art et design autochtone au MBAM, assistante éducative et médiatrice culturelle à MOMENTA, et membre du conseil d’administration du CACPA.

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Essai

Amplifier la voix de ce qui est sans voix

Je parle de naviguer à contre-courant dans un monde qui présuppose votre destination à cause de votre origine.
—Raven Chacon1

Le travail de Raven Chacon, bien qu’inspiré par les acteur·trice·s et les événements qui marquent l’autochtonité contemporaine et la vie sur notre planète, se déploie au-delà des conventions généralement associées à de la musique et à la production sonore des peuples autochtones. Porté par un amour de la musique né des chants navajos que son grand-père lui chantait, Chacon a poursuivi cette passion par une formation classique comme pianiste et plus tard au sein de groupes de noise. Puis, il a complété des études en arts visuels à l’Université du Nouveau-Mexique et au California Institute of the Arts. Depuis, Chacon a participé à des projets collaboratifs internationaux, il a été le mentor de jeunes compositeur·trice·s autochtones sous l’égide du Native American Composer Apprentice Project et on lui a attribué le prix Pulitzer de musique en 2022 pour sa composition Voiceless Mass.

La prémise de son travail est d’une modestie trompeuse. Des enregistrements de terrain et en studio, ou parfois des performances live, sont présentés en même temps que leurs partitions non conventionnelles. Habituellement, les partitions musicales sont représentées par une portée à cinq lignes, où différents points indiquent les notes de musique, ainsi que par d’autres symboles qui permettent aux musicien·ne·s d’interpréter et de jouer la pièce telle que conçue. Quant à lui, Chacon invente une partition graphique qui remplace la notation traditionnelle par des images et des symboles renouvelés et atypiques. Ses partitions fonctionnent comme des œuvres visuelles, faisant passer la composition d’un état où elle serait uniquement musicale, issue de traditions religieuses et européennes, à une production dont l’esthétique divergente rend possible une multiplicité de lectures et d’interprétations créatives.

Le trajet qui va de la conception d’une pièce sonore à sa réception peut être envisagé comme une série de relais où l’information est transmise par divers médias. Le premier relais commence par l’inspiration qui anime l’acte créateur du compositeur. La partition en est la transcription visuelle. L’interprète, dont la tâche est de donner vie à la partition, la lit comme un livre. Tel est le second relais. À partir de la notation, iel glane les informations sur l’inspiration et le compositeur, puis les transmet au public grâce à sa performance. Comme troisième relais, chaque personne de l’auditoire interprète la performance à travers la seule lentille de leur propre expérience de vie. Souvent, cette suite de relais prend fin ici. Toutefois, au moyen des éléments visuels de l’exposition, Chacon ramène l’attention du public vers son point d’origine : la partition. Puisque la partition est mise à nu en présence des sons, l’artiste et le public partagent à égalité la liberté d’interpréter le graphique et de créer, que ce soit avec les instruments ou avec l’imagination, leur propre réponse. Iels accomplissent ainsi le relais ou en amorcent un nouveau.

Ce cycle donne forme au processus de lecture du travail de Chacon, qui peut être considéré comme une experience antiphonaire : un dispositif sonore question-réponse. La personne qui écoute et qui regarde, se trouve sans cesse à donner forme et à être informée dans une boucle qui alterne entre son et image. Enveloppées par l’œuvre et ses cycles, les interprétations individuelles créent de Nouvelles significations nées de ces nouvelles conditions d’écoute.

Un motif récurrent du travail de Chacon est la juxtaposition du silence et de la cacophonie. Il y a un temps où le son s’absente délibérément, où le silence exige une attention particulière. À d’autres moments, l’accumulation des sons crée la sensation d’un chaos sonore. Des voix fragmentées, le bruit des drones et des tirs d’artillerie se regroupent dans l’exposition et produisent un effet de confusion. À tout instant, l’oreille de l’auditeur·trice ne peut que chercher attentivement quelque chose, quoi que ce soit, pour se situer. Souvent enraciné dans la spécificité du site, dans des lieux considérés comme « vides », le travail de Chacon approfondit les thèmes universels liés aux histoires occultées et aux formes de résistances toujours en cours. En agissant ainsi, il place le public en position de témoin de réalités qui seraient autrement sous-estimées.

Tel est le travail de Raven Chacon : il recompose nos liens à travers les silences et amplifie les voix tues de notre quotidien — le territoire, les vents, les eaux — attirant notre écoute vers les objets et les personnes porteurs d’importants récits, de chants et de sons dont la résilience s’accroît par notre écoute collective.

Katsitsanoron Dumoulin-Bush, Assistant·e à l’éducation à MOMENTA Biennale d’art contemporain, et Prakash Krishnan, Coordonnateur des programmes publics et éducatifs à la Galerie Leonard & Bina Ellen

1. Raven Chacon, « Being in a position », dans Alison Coplan, Katya Garcia-Anton et Stefanie Hessler (Éd.), Raven Chacon: A Worm’s Eye View From a Bird’s Beak, Londres, Sternberg Press, 2024, p. 13.

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ŒUVRES

Still Life No. 3

Still Life No. 3, 2015
24 panneaux de verre avec texte gravé, espaceurs de montage en aluminium, 16 hautparleurs, amplificateurs stéréos, unité de retardement stéréo, piste audio, matrices de lumières DEL à temporisation de couleur

Cette œuvre reprend le Diné Bahaneʼ, le mythe navajo de la création et de l’émergence dans notre monde. À l’aide d’un système programmé de diffusion audio et de délais, le discours d’une femme racontant l’histoire en langue navajo est transmis par plusieurs haut-parleurs interconnectés qui activent des segments futurs et passés du même récit, révélant des moments où l’histoire à long terme se répète elle-même. Alors que les mots émanent des haut-parleurs, les voix se superposent et brouillent la linéarité du récit.

Avec l’aimable concours de l’artiste

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Placez-vous à différents endroits le long de l’installation. Comment votre position dans l’espace affecte-t-elle la réception de l’histoire ?

Comment les récits eux-mêmes changent-ils à travers le temps ? Comment leur réception évolue-t-elle ?

Quelles sont les différents états d’âme, les différentes émotions ou atmosphères que produisent les lumières changeantes ? Est-ce que ces variations modifient votre interprétation de la tonalité générale du récit ?

 

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Storm Pattern

Storm Pattern, 2021
Tissage en fibres de laine et de coton, son stéréo, 182,9 x 316,7 cm, 22 min 54 s

Storm Pattern est une partition sur tissu et une installation qui reproduit des enregistrements de terrain du bruit des drones volant au-dessus du camp Oceti Sakowin à Standing Rock (Dakota du Nord), effectués le weekend de la Thanksgiving pendant le campement. Les drones à leur vitesse moyenne de vol émettant une tonalité de A440, la bande sonore de l’installation retransmet les sons entremêlés de la surveillance et de la contre-surveillance.

Avec l’aimable concours de l’artiste

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Observez la partition. En pensant au site d’enregistrement, comment interprétez-vous les différentes notations graphiques utilisées ? Qu’est-ce que les différents symboles peuvent représenter ?

Quel rôle peuvent jouer les artistes afin de soutenir les mouvements activistes, particulièrement ceux qui concernent les droits territoriaux et la renaissance des Premières Nations ?

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Report

Report, 2001, 2015
Vidéo monobande, couleur, son, 3 min 48 s, partition sur lutrin, 21,6 x 27,9 cm

Report est une pièce musicale composée pour un ensemble qui produit des sons avec des armes à feu de divers calibres. Le potentiel sonore des revolvers, des armes de poing, des carabines et des fusils de chasse est mis en valeur dans une cacophonie de chocs percussifs entrecoupée du temps vide des silences programmés. Dans cette œuvre, les armes à feu — instruments de violence, de justice, de défense et de pouvoir — sont transformées en dispositifs de résistance musicale.

Avec l’aimable concours de l’artiste

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Contrairement aux instruments traditionnels, les armes à feu ne permettent aucun contrôle de volume, d’intensité ou de tonalité. À quelles techniques Chacon recourt-il pour accentuer la musicalité de ces armes détournées en instruments de musique ? En quoi cette œuvre vous met-elle au défi ou soutient-elle votre intention de vous engager à résister dans le contexte actuel du colonialisme ?

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For Zitkála Šá

For Zitkála Šá, 2017–2020
(For Laura Ortman), 2017
(For Barbara Croall), 2018
(For Suzanne Kite), 2018
(For Cheryl L’Hirondelle), 2018
(For Autumn Chacon), 2019
(For Carmina Escobar), 2019
(For Ange Loft), 2019
(For Heidi Senungetuk), 2019
(For Olivia Shortt), 2019
(For Jacqueline Wilson), 2019
(For Joy Harjo), 2020
(For Candice Hopkins), 2020
De la série For Zitkála-Šá, 2017-2020
Lithographies, 27,9 x 21,6 cm (sans le cadre)

Chaque partition est dédiée à une femme autochtone contemporaine qui travaille dans le domaine de la performance musicale, de la composition et de l’art sonore à l’époque contemporaine. Cette série est dédiée à la compositrice et musicienne Yankton Dakota Zitkála-Šá, (1876–1938) qui a enseigné le violon et qui, par la suite, a écrit le livret et les chants du Sun Dance Opera (1913), le premier opéra des Premières Nations des Amériques. Elle a aussi publié de la poésie, des œuvres de fiction et des essais politiques, elle a enseigné, elle a contribué à des organismes communautaires et à la fondation du National Council of American Indians. Les partitions puisent dans une diversité de symboles, incluant la notation musicale occidentale, les géométries tribales et la numérologie, ainsi que d’autres motifs énigmatiques.

Avec l’aimable concours de l’artiste

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Observez chacun des portraits-partitions. Comment les motifs varient-ils ? Comment l’artiste exprime-t-il l’individualité de chaque dédicataire grâce au style de notation ?

En tenant compte de ces différences, comment imaginez-vous le rendu sonore de chaque partition ? Dans quel style peut-elle être interprétée ? Quels instruments pourraient être utilisés ?

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For Four (Caldera)

For Four (Caldera), 2024
Installation vidéo à quatre canaux, couleur, son, 6 min 9 s, dimensions variables

Au cœur d’une caldeira volcanique dans les monts Jemez au Nouveau-Mexique, près du site du laboratoire national de Los Alamos où la bombe atomique a été conçue, quatre chanteuses font face aux points cardinaux. Parcourant l’horizon, elles interprètent les courbes naturelles comme une partition mélodique.

Avec l’aimable concours de l’artiste

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Comment les interventions humaines laissent-elles des cicatrices dans l’environnement et les paysages ?

Existe-t-il d’autres façons pour nous de conserver la mémoire générationnelle du territoire ?

Quelles mélodies pouvez-vous entendre dans votre propre milieu de vie ? Vous est-il possible d’être davantage en accord avec elles ?

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Maneuvering the Apostles

Maneuvering the Apostles, 2024
Installation vidéo à deux canaux, couleur, son, 20 min, dimensions variables

Cette vidéo a été tournée à Nordlys Vind, un des plus grands parcs éoliens d’Europe, qui empiète sur les terres natales du peuple Sámi. Dans Maneuvering the Apostles, la caméra d’un drone est programmée pour voler aussi près que possible des éoliennes en évitant de se faire aspirer par les hélices. Le titre de l’œuvre évoque l’expression « voler Pierre pour payer Paul », qui signifie qu’une dette est contractée pour en acquitter une autre. Dans un tel contexte, les Premières Nations sont forcées de sacrifier des terres ancestrales, des traditions de longue date et leur propre souveraineté en échange de projets d’énergie verte, qui s’avèrent eux-mêmes des solutions à des problèmes engendrés par les systèmes capitaliste et colonialiste qui ont tenté d’éradiquer les Premières Nations. Les images captées par drone sont accompagnées d’une bande sonore d’enregistrements d’oiseaux avec effets de trémolos, ce qui rend compte de l’intrusion des éoliennes dans l’espace de nos relations verticales.

Avec l’aimable concours de l’artiste

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Cette œuvre met en lumière des exemples d’initiatives qui se réalisent sous le couvert des bénéfices (souvent économiques) nationaux et internationaux pour occupier des territoires non cédés des peoples autochtones et de peuples dépossédés de leurs terres. En pensant aux ressemblances entre cette intrusion dans les ciels de Norvège et les pipelines enterrés dans le sol canadien, comment l’art peut-il se mettre au service de l’activisme qui réclame la souveraineté environnementale ?

Pouvez-vous donner d’autres exemples de mouvements environnementalistes ou capitalistes conventionnels qui ont servi de prétexte pour déposséder des peuples autochtones de leurs terres natales ?

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