Joignez-vous à Beatriz Santiago Muñoz et à l’anthropologue portoricaine Yarimar Bonilla dans leur discussion sur la politique radicale, la construction du sens et le capitalisme raciste et colonialiste dans les Caraïbes. Afin de lancer la conversation, l’événement débutera par la projection de Gosila (2018) de Santiago Muñoz, tourné à la suite de l’ouragan Maria. Il s’agit d’une des quatre œuvres présentées à la Galerie dans le cadre de l’exposition Désordre poétique.

Yarimar Bonilla occupe le poste de directrice du Center for Puerto Rican Studies au Hunter College. Elle enseigne aussi au Department of Africana, Puerto Rican and Latino Studies du Hunter College ainsi qu’au programme de doctorat en anthropologie au Graduate Center de la City University of New York. Elle a publié Non-Sovereign Futures: French Caribbean Politics in the Wake of Disenchantment (2015), coédité Aftershocks of Disaster: Puerto Rico Before and After the Storm (2019) et créé le Puerto Rico Syllabus Project. De plus, Yarimar est une intellectuelle renommée et une intervenante majeure à propos de la politique caribéenne et latinx. Sous le titre « En Vaivén » (Va-et-vient), elle tient une chronique mensuelle dans le quotidien portoricain El Nuevo Día, elle apporte aussi une contribution régulière à des médias tels que le Washington Post, The Nation, le Jacobin et le New Yorker. Elle est souvent invitée à la National Public Radio et à des émissions d’actualités telles que Democracy Now! Ses recherches actuelles — pour lesquelles elle a obtenu une bourse Carnegie de 2018-2020 — porte sur le plan de relance à Porto Rico après le passage de l’ouragan Maria et sur l’analyse des traumatismes politiques et sociaux que la tempête a dévoilés.

Frantz Voltaire occupe la fonction de président du Centre International de Documentation et d’Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-Canadienne, qu’il a fondé en 1981. Né en Haïti en 1948, il a étudié l’histoire et les sciences politiques à l’Université du Chili, à l’Université de Montréal et à l’Université du Québec à Montréal. Il a enseigné à l’Université du Chili, à l’Université de Montréal, à l’Université du Québec à Montréal, à la Universidad Nacional Autónoma de México et à l’Université d’État d’Haïti. Il a publié de nombreux livres, dont Une brève histoire des communautés noires du Canada (2007), Le problème de l’habitat en Haïti (2008) et le Pouvoir Noir en Haïti (1998). Il a aussi réalisé les documentaires primés Une histoire de la Banque (2015), Les chemins de la mémoire et Port-au-Prince, ma ville (2000).

Ces visites récurrentes constituent un espace dédié aux arabophones qui leur permet de se rencontrer et de s’engager dans des échanges critiques sur l’art contemporain et la conception des expositions. Nous sommes heureux d’accueillir Lynn Kodeih et remerçions chaleureusement Emma Haraké d’avoir initié ce programme en langue arabe en 2017 et l’avoir mené avec conviction et convivialité. Emma continuera a participer au projet d’histoire orale  ممتلكات Mumtalakat .

Lynn Kodeih est une artiste, une chercheure et une éducatrice née à Beyrouth, au Liban, résidente de Tiohtià:ke/Montréal depuis 2020. Détentrice d’un master en théâtre et en performance de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, Kodeih étudie actuellement en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal au niveau de la maîtrise. Elle a enseigné à l’Académie libanaise des beaux-arts ainsi qu’à l’Université Saint-Joseph deBeyrouth, et a été directrice des programmes académiques du Mathaf Arab Museum of Modern Art, à Doha, au Qatar. Ses travaux associent l’écriture, la vidéo et la performance. Elle s’intéresse aux concepts d’espace, de frontière, d’errance et d’appartenance. Kodeih est cofondatrice de polycephaly, une plateforme de recherches et d’échanges sur l’art et la politique.

En écho à la structure tripartite du film, Lloréns en effectuera une mise en contexte selon les points de vue historique, anthropologique et décolonial. Afin de faire ressortir l’action signifiante du cadrage dans l’élaboration de récits qui portent sur les lieux, la vie et les gens de Porto Rico, Lloréns attirera l’attention sur la dissonance et la tension qui se manifestent entre la narration effectuée par le film et ses propres observations scientifiques à propos de la complexité de la vie dans un Porto Rico du XX^e siècle soumis à une modernisation accélérée. D’une durée de quatre-vingt-dix minutes, l’événement commencera par le visionnement du film de vingt minutes, qui sera suivi par le commentaire de Lloréns et une période de questions.

Les recherches et les écrits de la professeure Hilda Lloréns visent à élucider les intersections entre la race, le genre, la classe socioéconomique, les pratiques sociales du pouvoir et les inégalités structurelles dans plusieurs domaines de la vie culturelle, sociale et environnementale. Ses objets de recherche incluent les productions culturelles et les représentations nationales, la migration et la diaspora, ainsi que l’environnement et l’écologie dans les Amériques. Elle a abondamment publié à propos de ces thèmes dans des revues universitaires autant que dans des magazines pour large public en ligne et imprimés. Parmi ses publications savantes, on peut retenir Imaging the Great Puerto Rican Family: Framing Nation, Race and Gender during the American Century (2014) et Making Livable Worlds: Afro-Puerto Rican Women Building Environmental Justice (2021). Hilda Lloréns est professeure associée d’anthropologie et des questions marines à l’Université du Rhode Island.

La numérisation de One Film/Three Scripts est due à la collaboration du Visual Collections Repository (VCR) de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia.