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Lorenza Böttner : requiem pour la norme
Paul B. Preciado. Photo : Catherine Opie
Alexandre Baril. Photo : Marjorie Silverman
Chained for Life. Avec la permission de Kino Lorber
Corpuscule Danse. Photo : Mikaël Theimer
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Programmes publics

Vivre à l’intersection de la transitude et du handicap : l’art de Lorenza Böttner comme résistance au cisgenrisme et au capacitisme

Conférence Alexandre Baril 

Vendredi le 14 mai, 12 h 30
En français avec interprétation LSQ
Gratuit, en ligne
YouTube Zoom

Visionner la vidéo de la conférence ici.

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Les travaux s’intéressant aux intersections entre transitude (le fait d’être trans) et handicap et cisgenrisme (ou transphobie) et capacitisme sont rares. Il s’agit pourtant d’un sujet important puisqu’une proportion significative de personnes trans sont handicapées et que les violences subies par ce groupe vivant à l’intersection de deux oppressions sont dévastatrices. Aux États-Unis, 39% des personnes trans vivent avec un handicap ou une maladie chronique et au Canada ces chiffrent sont encore plus élevés. Cette présentation propose : 1) de constituer un état des lieux des travaux sur ces intersections; 2) d’analyser les barrières empêchant la théorisation de ces intersections; 3) d’offrir une analyse intersectionnelle des réalités trans et handicapés. Durant la période de questions et d’échanges avec le public suivant la conférence, il sera possible de discuter de ces intersections dans l’œuvre de Lorenza Böttner.

Alexandre Baril est professeur agrégé à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux, réalisés dans une perspective intersectionnelle, se situent à la croisée des études de genre, queer, trans, du handicap/crip/Mad, de la gérontologie critique et de la suicidologie critique. Auteur prolifique, il a publié notamment publié dans les revues Hypatia; Feminist Review; TSQ: Transgender Studies Quarterly; Sexualities; DSQ: Disability Studies Quarterly; Genre, sexualité & société; Recherches féministes.

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À la manière de Lorenza : diversité fonctionnelle et désobéissance esthétique

Conférence de Paul B. Preciado

Samedi le 22 mai, 12 h 30 HNE
En anglais avec interpration ASL
Gratuit, en ligne sur Zoom

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Au début des années 1980, Lorenza Böttner, alors étudiante à l’École d’art de Kassel, a rédigé une thèse à propos d’artistes non conformes qu’elle a titrée de façon presque satirique : « Handicapé·e·e ? ! ». Questionnant le recours à une catégorie médicale dans le but d’unifier et d’identifier différentes pratiques d’artistes considéré·e·s comme handicapé·e·s, Lorenza a travaillé à créer une nouvelle perspective critique et à renouveler les conditions d’exposition afin que son travail puisse être vu et compris. Qui a le droit de représenter et d’exposer ? Dans quel contexte ont été produit·e·s et exposé·e·s les œuvres, les pratiques et les savoirs de ceux et celles qui ont été considéré·e·s comme « handicapé·e·s » ou de genre « non-binaire » ? Est-ce qu’une image peut conférer ou nier l’agentivité politique du corps ? Comment un corps peut-il construire une image afin de devenir un sujet politique ? Dans quel régime de représentation un corps peut-il se donner à voir en tant qu’humain ? Existe-t-il une distinction esthétique entre une image créée par la main et une autre créée par le pied ? Une telle distinction relève-t-elle plutôt d’un rapport de pouvoir ? À partir de l’art et de la pratique d’activiste de Lorenza Böttner, cette conférence porte sur la relation entre les récits institutionnels de l’histoire de l’art et les minorités somatopolitiques. Elle milite aussi pour une transformation radicale des conditions d’exposition et des discours critiques.

 

Paul B. Preciado est philosophe et commissaire d’exposition. Il est un des penseurs contemporains les plus importants dans les études de genre, des politiques sexuelles et du corps. Boursier Fulbright, il a d’abord étudié à la New School for Social Research de New York, où il a été l’élève d’Agnes Heller et de Jacques Derrida. Puis il est devenu docteur en philosophie et théorie de l’architecture à l’Université de Princeton. Il a occupé les postes de commissaire des programmes publics à documenta 14 (Cassel / Athènes), directeur de recherche au Musée d’art contemporain de Barcelone (MACBA) et a enseigné la philosophie du corps et la théorie transféministe à l’Université de Paris VIII-Saint-Denis et à la New York University. Suivant les traces de Michel Foucault, Monique Wittig, Judith Butler et Donna Haraway, il est l’auteur de Manifeste Contra-Sexuel (2001), Testo Junkie, Sexe, drogues et biopolitique (2008), Pornotopie. Playboy et l’invention de la sexualité multimédia (2011), Un appartement sur Uranus (2019) et Je suis un monstre qui vous parle (2020), tous des références dans le champ de l’art et de l’activisme queer, trans et non-binaire. Il publie ses chroniques régulièrement dans Libération et Médiapart. Il est né en Espagne et vit à Paris.

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En dialogue avec Lorenza Böttner : Requiem pour la norme — répétitions publiques

Corpuscule Danse

Gratuit, à la Galerie
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Vendredi, 4 juin, 16 h 00 à 17 h 00; 17 h 30 à 18 h 30
Samedi, 5 juin, 16 h 00 à 17 h 00; 17 h 30 à 18 h 30

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Antonymes du mot « norme » : aberration, bizarrerie, difformité

Définie par la majorité, la norme est une construction restrictive qui déforme la perception du soi au regard de « ce qui doit être », comme un modèle qui n’existe pas ou un idéal impossible. Si nous faisons tant d’effort pour tendre vers une norme, ne serions-nous pas tous un peu hors-norme?

Dans cette répétition publique, trois danseurs-performeurs s’interrogent sur leur identité au regard d’une norme qui leur échappe. Il propose une performance inachevée et volontairement mouvante puisque dans le hors-norme rien n’est jamais fixé, tout bouge continuellement.

 

Bios

Corpuscule Danse

Fondée en 2000, Corpuscule Danse a pour mission l’insertion et la valorisation de la danse intégrée, qui unit interprète avec et sans handicap, dans le paysage culturel. Constituant un champ d’exploration encore émergent en danse contemporaine, son mandat s’articule autour de la recherche, de la création-diffusion et de l’enseignement (formation, conférences).

Marie-Hélène Bellavance

Artiste multidisciplinaire, Marie-Hélène Bellavance, termine en 2004 son baccalauréat à l’université Concordia en Beaux Arts avec mineure en psychologie. Depuis, elle maintient une pratique rigoureuse sur la scène contemporaine et s’établit comme voix émergente importante dans le réseau artistique Montréalais.

Elle compte déjà plusieurs expositions collectives et solos à son actif, diffusées dans divers espaces culturels et muséaux du Québec. Sa pratique se déploie autour du corps contemporain et de sa capacité innée de résilience. À travers des œuvres picturales, vidéographiques ou installatives elle propose aux spectateurs un espace de transformation face aux différents deuils qui nous traversent et nous habitent.

En 2005 elle fait une première apparition sur la scène en danse avec la compagnie Corpuscule Danse, puis en 2006, co-chorégraphie une première oeuvre qui sera diffusée par Tangente. La pièce, S’ancrer dans la suspension a été invitée à tourner dans les Maisons de la Culture de Montréal l’année suivante lors de l’événement Les Printemps de la Danse.

C’est en 2008 que Bellavance s’adjoint à France Geoffroy à la direction artistique de la compagnie Corpuscule Danse.  Toujours interprète pour celle-ci, elle danse pour les chorégraphes Jemima Hoadley (Londres-2005-2007), Estelle Clareton (2009-2010), Chantal Lamirande (2013-2014), Benoît Lachambre (2016-2020) et Lucie Grégoire (2016-2020).

 

Simon Renaud

Simon Renaud est un artiste basé à Montréal. Originaire de Gatineau, épileptique à temps partiel, jumeau à temps plein, il étudie la danse contemporaine auprès de plusieurs grands artistes et mentors tels que Sylvie Desrosier, Yvonne Coutts et Peter Boneham à The School of Dance à Ottawa.

Il travaille par la suite à titre d’interprète pour de nombreuses compagnies telles que le Toronto Dance Theatre, Dancemakers, Ottawa Dance Directive, Daniel Léveillé Danse, K par K ainsi que plusieurs chorégraphes indépendants canadiens et français tels que Catherine Gaudet, Darryl Tracy, Tedd Robinson et Alban Richard pour ne nommer que ceux-ci.

Il découvre très tôt un besoin de créer son propre travail. Sa manière singulière d’approcher la performance est inspirée par l’architecture, les arts visuels, le cinéma et le mouvement. À travers des univers surréalistes, Simon utilise le corps comme architecture en mouvement pour questionner la solitude et nourrir une réflexion sur l’individualité. L’omniprésence de la lenteur dans son travail est une manière d’inviter le public à apprécier la beauté que l’on retrouve entre l’immobilité et le mouvement, le passé et le futur, pour contempler l’insoutenable et inaccessible moment présent.

Il a eu le plaisir de présenter son travail dans le cadre de plusieurs événements à Toronto (Dancematters, p.s. we’re all here, Summerworks, Artspin, Lo-Fi Dancemakers and She Was), Ottawa (Série Danse 10, Roughcut, ODD is OFF, Hype Frénésie Nuit Blanche, Les vitrines de l’avant-première), Montréal (Vue sur la Relève, OFFTA, Zone Homa), Terre-Neuve (Festival of new dance) et au Nouveau-Brunswick (Atlantic Dance Festival). Simon était un artiste en résidence avec LA SERRE – arts vivants en 2018. Sa pièce L’inanité des bibelots a valu une nomination au Dora Mavor Award à Andrew Hartley pour le prix de la meilleure interprétation masculine et il est récipiendaire d’une résidence à Aarhus (Danemark), en collaboration avec Circuit Est et du Bora Bora Residency Center. Durant l’été 2020 il crée en collaboration avec son frère jumeau, Mathieu Renaud, le collectif artistique Mon noM.

 

Georges-Nicolas Tremblay

Autodidacte en danse formé en arts visuels et théâtre, Georges-Nicolas Tremblay

s’est d’abord affirmé comme créateur. Il a plus d’une douzaine de créations à son actif en plus d’avoir chorégraphié pour des opérettes, des comédies musicales et des vidéoclips. Dans son travail actuel, influencé par son parcours personnel d’affirmation queer, il s’intéresse à l’intégration du texte et du chant à la danse pour approfondir différemment sa passion pour les musicals, ainsi qu’à l’exploration de la collaboration pour renouveler le processus dans un désir de déhiérarchisation et de queerisation de l’art. Il a d’ailleurs creusé ces intérêts lors de sa maitrise en danse à l’UQAM où il s’est penché sur la dramaturgie en danse sous un angle relationnel en remettant en question les dynamiques de pouvoir au sein du processus et leurs possibles impacts sur le résultat.

Comme interprète, il cumule plus de 20 ans de carrière et a dansé, entre autres, pour les chorégraphes Aurélie Pédron, Sylvain Émard, Isabelle Van Grimde, Harold Rhéaume, Hélène Blackburn et Hélène Langevin. Il travaille actuellement pour les compagnies Corpuscule Danse et Je suis Julio (Ariane Boulet, Nate Yaffe). Parallèlement à sa carrière sur scène, il est médiateur en danse (FTA, DLD, ville de Montréal) et enseigne sa vision de la dramaturgie en danse, en plus d’être conseiller artistique et dramaturge pour divers chorégraphes.

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Projection et discussion

Chained for Life avec Angelo Muredda

Mardi 8 juin, 17 h 30
En anglais
Gratuit, en ligne
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Chained for Life, réalis. Aaron Shimberg (2017)
91 min., en anglais

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Joignez-vous au critique de cinéma Angelo Muredda pour une projection et une discussion sur le handicap, la représentation et l’enfreakment.

Cette projection et discussion établiront un dialogue entre le travail de Lorenza Böttner et le film de 2017 Chained for Life (Enchaîné·e·s pour la vie) de Aaron Schimberg, une comédie dramatique métafictionnelle consacrée au tournage d’un film d’exploitation mettant en vedette une actrice non handicapée (Jess Weixler) jouant le rôle d’une aveugle et un acteur qui se distingue par la particularité de son visage (Adam Pearson), jouant la Bête devant la Beauté. En plus d’une parodie frénétique des politiques de représentation du handicap au cinéma et du marché des images de freaksde carnaval et de monstres incompris récurrentes dans l’histoire du cinéma, Chained for Life propose aussi une vision irrévérencieuse des méthodes qu’utilisent les artistes handicapé·e·s (et les artistes non handicapé·e·s qui portent fréquemment leurs différences physiques comme des déguisements) pour jauger l’authenticité, la fluidité et les tensions inhérentes à l’art et à son marché. Au cours de cette conférence et de la conversation que nous animerons, nous aurons recours au film de Schimberg comme référence pour élargir la discussion sur les usages et les abus de la culture du freak show, ainsi que sur l’irrévérence et le jeu comme stratégies créatrices pour les artistes handicapé·e·s afin de résister à l’esthétique normative et projeter la singularité de leurs propres contre-images.

Angelo Muredda est un critique de cinéma, un programmateur et un professeur résidant à Toronto. Ses écrits ont paru dans des médias comme Cinema Scope, le National Post, le Walrus et le Film Freak Central. Il présente la série de conférences en ligne Disability on Film (Le handicap au cinéma) pour le MNJCC (le Miles Nadal Jewish Community Centre). Il est titulaire d’un doctorat en études anglaises de l’Université de Toronto, portant sur les représentations du handicap dans la littérature et le cinéma canadiens. Il enseigne au Département d’anglais du Humber College.

Visionnez la bande annonce :

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Lorenza Böttner : requiem pour la norme

Cette série de programmes publics accompagne l’exposition Lorenza : requiem pour la norme, commissariée par le philosophe Paul B. Preciado. Présentée en galerie du 29 avril au 19 juin 2021.