Contre-récits et autres constructions fallacieuses
27 août – 12 octobre 2019
Commissaire : María Wills Londoño, en collaboration avec Audrey Genois et Maude Johnson
En partenariat avec MOMENTA | Biennale de l’image – 16e édition
Discussion
Samedi 7 septembre, 12 h 00 – 16 h 00
María Wills Londoño avec Elisabeth Belliveau, Karen Paulina Biswell, Jonathas de Andrade, Patricia Domínguez, Chun Hua Catherine Dong, Meagan Musseau, Miguel Angel Rios, et Victoria Sin
Dans le cadre des activités publiques de MOMENTA 2019
Événement Facebook
Vernissage
Samedi, 7 septembre, 16 h 30 – 18 h 30
L’artiste brésilien Jonathas de Andrade s’intéresse aux enjeux culturels et identitaires en explorant, à travers une pratique fondée sur la recherche et la documentation, la mémoire collective et les récits historiques. Au moyen d’œuvres photographiques, vidéographiques ou installatives, il investit les points aveugles et les omissions des récits dominants véhiculés par des réalités sociétales, politiques et idéologiques du monde contemporain. Les perspectives historiques, les documents et les archives alimentent les interventions de l’artiste, qui met en relief les constructions systémiques découlant des relations de pouvoir. Usant fréquemment de l’ambigüité comme stratégie pour mobiliser un débat critique, de Andrade s’attache à rendre visible les rapports de domination et la violence inhérente de ces discours.
Lire la suiteDans l’exposition Contre-récits et autres constructions fallacieuses, de Andrade propose l’installation photographique Eu, mestiço (2017) et la vidéo O Peixe (2016). Eu, mestiço prend pour point de départ le livre Race and Class in Rural Brazil (1952), fruit d’une recherche anthropologique universitaire qui visait à identifier les manifestations récurrentes du racisme et, plus largement, à révéler une genèse structurelle du racisme au Brésil.
À la manière des films ethnographiques que les anthropologues réalisent pour documenter les cultures et les traditions étudiées, O Peixe dépeint ce qui semble être un rituel parmi les pêcheurs d’un village côtier brésilien. Devant la caméra, un pêcheur attrape un poisson, qu’il serre ensuite dans ses bras jusqu’à ce que celui-ci rende son dernier souffle.
Avec ces deux corpus, de Andrade aborde certains paradoxes liés à la corporalité, ayant trait à la violence. O Peixe examine les relations de pouvoir et les dynamiques de domination que l’être humain entretient à l’égard de l’animal, mais également envers ses semblables. L’œuvre se joue de la plausibilité en offrant un portrait délibérément exoticisant de l’Autre. Pour sa part, Eu, mestiço complexifie les questions de représentation et de présence. L’installation fait état de la situation actuelle du racisme au Brésil tout en réévaluant les méthodes et les résultats de l’étude derrière Race and Class in Rural Brazil et les problèmes que cette dernière soulève et conditionne. Le rapport théâtral et performatif au cœur des œuvres génère une distance permettant la réappropriation critique et la dislocation d’une violence « corporalisée » : une possible déchosification.
FermerJonathas de Andrade est né à Maceió et vit à Recife dans le nord-est du Brésil une région qui fait souvent l’objet de son travail.
La vie des choses
5 septembre – 13 octobre 2019
Sous le thème La vie des choses, MOMENTA 2019 explore le caractère, voire la personnalité, que revêt l’objet traduit par l’image. La biennale se penche, certes, sur les relations entre les personnes et les choses, mais elle étudie également les problématiques liées à la notion de pouvoir, lequel serait attribué aux êtres vivants aux dépends des « non vivants » qui, eux, en seraient dépourvus. À travers le regard de 39 artistes en provenance de 20 pays, la biennale examine les contextes économiques, sociaux et culturels dans lesquels la production matérielle est omniprésente.
Cette proposition poétique est énoncée par la commissaire María Wills Londoño, et développée en collaboration avec Audrey Genois et Maude Johnson. Ensemble, elles ont souhaité enrichir la réflexion sur la complexité et l’ambivalence de nos relations aux objets, lesquels encombrent notre planète et nous aliènent tout en traduisant paradoxalement les composantes de notre identité.