IGNITION est une exposition annuelle mettant en valeur le travail d’étudiant.e.s terminant leur maîtrise en Studio Arts et au doctorat en Humanities à l’Université Concordia. Cette manifestation est une occasion pour une génération d’artistes en devenir de présenter des oeuvres ambitieuses et interdisciplinaires dans le contexte professionnel d’une galerie au profil national et international. Cette année, en raison des circonstances exceptionnelles, les étudiant.e.s ont travaillé en collaboration avec l’équipe de la Galerie afin de produire une présentation en ligne. Celle-ci rassemble des oeuvres qui ont une dimension critique, innovatrice et expérimentale menant à une réflexion sur divers médias et pratiques artistiques. IGNITION est d’intérêt pour tous les étudiant.e.s et enseignant.e.s, la communauté artistique et le grand public.
Produit avec l’appui du Frederick and Mary Kay Lowy Art Education Fund
1er Avril – 1er mai 2020 (en ligne)
Janice Ka-Wa Cheung, Elliott Elliott, Christopher Johnstone, David Lafrance, Ahreum Lee, Diyar Mayil, Iso E. Setel, Mariane Stratis, Jiyang Zhang
Projets sélectionnés par Eunice Bélidor et Michèle Thériault
COMMENTAIRE DE EUNICE BÉLIDOR
Comme dans toutes les sélections du projet Ignition, les artistes retenu.e.s pour l’édition de cette année ne répondent pas à une seule thématique. Toutefois, ils.elles ont été choisis en raison de leur intérêt pour des sujets pouvant se relier l’un à l’autre et se rattacher aux enjeux actuels. On dirait que cette sélection a été faite il y a fort longtemps : au moment où j’écris ces mots, je suis consciente que l’exposition a été annulée à cause de la fermeture de l’Université Concordia dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. Réfléchissant au travail de commissaire, je ne peux que me demander si notre sélection aurait été la même, sachant maintenant que la présentation se fera en ligne. Qu’est-ce que signifie le fait de penser une exposition en relation avec l’espace physique qu’elle occupera, puis d’avoir à conserver plus ou moins la même conception, mais sur un support numérique ?
Le travail de commissariat nous amène souvent à rassembler les œuvres selon des idées ou des thèmes similaires, de façon à ouvrir le public à de nouvelles significations. Pour Ignition 16, j’ai regroupé les artistes retenus sous trois thèmes :
La physicalité, ou comment les artistes interprètent le corporel, ce qui est / possède un corps physique. Diyar Mayil traite de la façon dont diverses formes de dépossession s’incorporent en nous. Janice Ka-Wa Cheung utilise des miroirs réels et numériques pour nous forcer à repenser notre désir primaire de voir une parfaite image de soi. Les films de Jiyang Zhang se penchent sur la maladie physique et présentent des formes humaines pour réfléchir sur la solitude et l’ambivalence.
Les archives, ou comment les artistes présentent ou créent des archives personnelles et publiques. Mariane Stratis se remémore le cimetière du Faubourg Saint-Antoine (1799-1854), toujours enfoui sous le square Dorchester. Christopher Johnson fouille dans le parcours de son arrière-grand-père comme travailleur à contrat pour analyser sa coupure ancestrale de la terre, faisant face à une identité canadienne en constante mutation. Ahreum Lee offre des archives de sa relation numérique non seulement avec sa mère, mais avec la maternité. Lee produit aussi des archives communautaires en rassemblant des hashtags qui incluent des mots se reliant à « mother » pour que le public comprenne ses relations familiales fortement médiatisées. Elliott Elliott a recours à des notations dessinées pour effectuer un enregistrement visuel du marquage au fil de la pensée.
L’environnement : personne ne peut entamer la nouvelle décennie sans partager des inquiétudes au sujet de l’environnement. Iso E. Setel se concentre sur le site de Love Canal à Niagara Falls, dans l’État de New York, un vaste site d’enfouissement de déchets toxiques qui deviendra, au cours des années 1970, le lieu de naissance d’un mouvement réclamant la justice environnementale. David Lafrance construit des paysages par fragments dans le but de décrire notre relation directe et virtuelle à la nature et à l’environnement.
Par ces temps difficiles, je suis très reconnaissante d’être en mesure de participer à la présentation du travail des artistes, et je remercie Michèle de sa collaboration étroite au cours du travail de sélection.
COMMENTAIRE DE EUNICE BÉLIDOR
Comme dans toutes les sélections du projet Ignition, les artistes retenu.e.s pour l’édition de cette année ne répondent pas à une seule thématique. Toutefois, ils.elles ont été choisis en raison de leur intérêt pour des sujets pouvant se relier l’un à l’autre et se rattacher aux enjeux actuels. On dirait que cette sélection a été faite il y a fort longtemps : au moment où j’écris ces mots, je suis consciente que l’exposition a été annulée à cause de la fermeture de l’Université Concordia dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. Réfléchissant au travail de commissaire, je ne peux que me demander si notre sélection aurait été la même, sachant maintenant que la présentation se fera en ligne. Qu’est-ce que signifie le fait de penser une exposition en relation avec l’espace physique qu’elle occupera, puis d’avoir à conserver plus ou moins la même conception, mais sur un support numérique ?
Le travail de commissariat nous amène souvent à rassembler les œuvres selon des idées ou des thèmes similaires, de façon à ouvrir le public à de nouvelles significations. Pour Ignition 16, j’ai regroupé les artistes retenus sous trois thèmes :
La physicalité, ou comment les artistes interprètent le corporel, ce qui est / possède un corps physique. Diyar Mayil traite de la façon dont diverses formes de dépossession s’incorporent en nous. Janice Ka-Wa Cheung utilise des miroirs réels et numériques pour nous forcer à repenser notre désir primaire de voir une parfaite image de soi. Les films de Jiyang Zhang se penchent sur la maladie physique et présentent des formes humaines pour réfléchir sur la solitude et l’ambivalence.
Les archives, ou comment les artistes présentent ou créent des archives personnelles et publiques. Mariane Stratis se remémore le cimetière du Faubourg Saint-Antoine (1799-1854), toujours enfoui sous le square Dorchester. Christopher Johnson fouille dans le parcours de son arrière-grand-père comme travailleur à contrat pour analyser sa coupure ancestrale de la terre, faisant face à une identité canadienne en constante mutation. Ahreum Lee offre des archives de sa relation numérique non seulement avec sa mère, mais avec la maternité. Lee produit aussi des archives communautaires en rassemblant des hashtags qui incluent des mots se reliant à « mother » pour que le public comprenne ses relations familiales fortement médiatisées. Elliott Elliott a recours à des notations dessinées pour effectuer un enregistrement visuel du marquage au fil de la pensée.
L’environnement : personne ne peut entamer la nouvelle décennie sans partager des inquiétudes au sujet de l’environnement. Iso E. Setel se concentre sur le site de Love Canal à Niagara Falls, dans l’État de New York, un vaste site d’enfouissement de déchets toxiques qui deviendra, au cours des années 1970, le lieu de naissance d’un mouvement réclamant la justice environnementale. David Lafrance construit des paysages par fragments dans le but de décrire notre relation directe et virtuelle à la nature et à l’environnement.
Par ces temps difficiles, je suis très reconnaissante d’être en mesure de participer à la présentation du travail des artistes, et je remercie Michèle de sa collaboration étroite au cours du travail de sélection.