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LE RETRAIT
Olivia Boudreau, Le retrait, 2018. Image fixe tirée de la vidéo. Avec l'aimable concours de l'artiste
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Olivia Boudreau, Le retrait, 2018. Vidéo HD, 53 min 30 s

Présentation hors les murs

30 mai au 9 juin 2018

Vernissage
Mardi 29 mai de 17 h 30 à 19 h

Lieu
5445 avenue de Gaspé, espace 603

Interprète : Florence Blain-Mbaye
Adaptation et partition : Jimmie Leblanc
Caméra : Julien Fontaine
Prise de son et mixage : Matt R. Sherman et Casey Brown
Aide à la coordination : Pierre-Philippe Côté

Horaire

Mercredi 30 mai : 12 h – 17 h
Jeudi 31 mai : 12 h – 19 h
Vendredi 1 juin : 12 h – 17 h
Samedi 2 juin : 12 h – 17 h
Mercredi 6 juin : 12 h – 17 h
Jeudi 7 juin : 12 h – 19 h
Vendredi 8 juin : 12 h – 17 h
Samedi 9 juin : 12 h – 17 h

Le retrait est une installation vidéo sonore récente de l’artiste Olivia Boudreau.

Une jeune femme assise dans la quasi-obscurité au milieu d’un grand espace indéterminé joue l’Erbarme Dich de Bach. Œuvre pour la voix, elle est interprétée dans une version pour hautbois. L’interprète joue la pièce et s’arrête quelques instants comme interrompue pour bientôt reprendre du début et ainsi de suite sur une cinquantaine de minutes.

On retrouve dans Le retrait le plan fixe qui a caractérisé les performances et les performances vidéos d’Olivia Boudreau dès 2004 et durant une dizaine d’années. En 2012, La brèche (2012) puis Femme allongée (2014) introduisent le montage et la narration que l’artiste explore dans ses œuvres subséquentes Il faut tomber (2016) et La chute (2017) auxquels vient se joindre la parole. Dans cette composition qui s’impose d’un seul bloc, Boudreau renoue avec le travail dans la durée exigeant du spectateur un regard et une écoute soutenus. La mise à l’épreuve est partagée par la performeuse dans son acte et geste répété de recommencement. Chaque tentative, légèrement plus courte que la précédente (quelques notes sont omises chaque fois) s’accumule dans une économie qui évolue dans la soustraction et tend vers le dépouillement.

Le retrait nous invite à scruter l’image, car nous devons travailler à bien distinguer l’identité précise de la musicienne, voire du lieu, qui nous échappe dans la semi-obscurité. La vidéo nous habite simultanément d’émotion par la langueur des notes jouées et rejouées. L’affect et la construction (ou sa déconstruction) du visible sont inextricablement liés et dans le temps long de la vidéo, son épaisseur transpercée d’arrêts abrupts, des brèches s’ouvrent à travers lesquelles la subjectivité et ses variations peuvent s’exercer.

L’Erbarme Dich est une lamentation chantée et mise en musique empreinte de l’échec d’une absence de foi et de la profonde douleur qui l’accompagne. Il s’agit du reniement de l’apôtre Pierre qui refuse à trois reprises de reconnaitre son lien avec Jésus. Cette aria fait partie de La Passion selon Saint-Matthieu de Jean-Sébastien Bach.

En 2014, la Galerie présentait L’Oscillation du visible. Olivia Boudreau. L’exposition regroupait les œuvres réalisées par Boudreau de 2004 à 2014.

L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, Montréal Grandé Caméra, Micro-scope ainsi que le Projet 1606 de Saint-Adrien.