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HANNAH CLAUS
tsi iotnekahtentiónhatie (Tiohtià:ke)
Hannah Claus, the language of the land [le langage du territoire], 2024. Image numérique. Avec l’aimable concours de l’artiste.
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19 novembre 2025 – 7 février 2026

tsi iotnekahtentiónhatie (Tiohtià:ke)

Hannah Claus

Commissaire : Nicole Burisch

Artiste

Hannah Claus

Hannah Claus (Kenhtè:ke | Mohawks de Tyendinaga, Baie de Quinte) est une artiste visuelle kanien’kehá:ka et anglaise qui explore les relations matérielles et sensorielles pour exprimer l’épistémologie et l’ontologie kanien’kehá:ka. Lauréate de la bourse Eiteljorg (2019) et du Prix Giverny (2020), Claus a récemment participé à des expositions collectives, dont Contextile : Biennale d’art textile contemporain (Guimarães, Portugal) et l’exposition itinérante nord-américaine Perler, radicalement. Sa récente exposition personnelle, tsi iotnekahtentiónhatie éntie nonkwá:ti – là où coulent les eaux – rive sud, est actuellement présentée à la Galerie de la Maison du Canada (Londres, Angleterre). Elle est professeure associée en arts visuels à l’Université Concordia, à Tiohtià:ke | Montréal.

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Tiohtià:ke/Montréal

La ville et l’île communément appelées aujourd’hui Montréal ont une longue histoire humaine qui précède l’arrivée des colons français qui ont colonisé ces terres et leur ont donné ce nom. Les récits oraux de divers peuples autochtones ainsi que les preuves archéologiques situent cet endroit, d’un point de vue historique, comme un lieu de diplomatie et de rencontre entre de nombreux peuples autochtones, notamment les Kanien’kehá:ka, les Wendat, les Anishinaabe et les W8banakis. De cette histoire découlent de nombreux noms donnés à ce lieu de rencontre, notamment Tiohtià:ke, abréviation du mot kanien’kéha Teionihtiohtià:kon qui signifie « là où le groupe s’est divisé/séparé ». Parmi les autres noms, on trouve Mooniyaang en anishinaabemowin, Molian en aln8ba8dwaw8gan [langue W8banakaise] et Te ockiai en wendat. L’île elle-même est connue sous le nom de Kawé:note Teiontiakon en kanien’kéha, qui signifie « l’endroit où les gens se séparent » (Blanchard, 1982).

Le nom « Montréal » proviendrait d’abord de Jacques Cartier qui, en 1535, gravit la montagne centrale de l’île et la baptisa « le mont Royal », puis de l’historiographe François de Belleforest qui, en 1575, utilisa pour la première fois la forme Montréal pour désigner la ville. Ce nom resta le plus populaire même après la fondation officielle du village de Ville-Marie en 1642. Samuel de Champlain a également fait référence à l’île sous le nom d’Isle de Mont-réal en 1632, remplaçant ainsi le nom qu’il utilisait auparavant, lille de Vilmenon.

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  • Comment décririez-vous votre relation avec Tiohtià:ke/Montréal en tant que ville ? En tant qu’île ?
  • Quels sont ses monuments qui vous tiennent à cœur et pourquoi ?
  • En quoi les œuvres présentées dans l’exposition s’inspirent-elles des nombreuses histoires et géographies de ce lieu ?
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Kaniatarowanenneh

Kaniatarowanenneh, qui signifie « grande voie navigable », est l’un des noms que les Kanien’kehá:ka et les Skarù:ręˀ (Tuscororas) ont donné au fleuve Saint-Laurent. De nombreuses autres communautés autochtones ont donné d’autres noms au fleuve, reflétant leur propre langue et leur relation avec celui-ci, notamment Magtogoek (« le sentier ») en anishinaabemowin, Wepìstùkwiyaht sīpu en innu-aimun, Kchitegw (« grand fleuve ») en aln8ba8dwaw8gan et Lada8anna en wendat.

La rivière a joué et continue de jouer un rôle important en tant que moyen de liaison entre les communautés, en plus d’être un site clé pour la chasse, la pêche et la cueillette. Les nombreuses îles qui parsèment le cours d’eau ont également été utilisées pour le traitement du poisson pêché ainsi que comme cimetière. Du début du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, elle a également été l’une des principales portes d’entrée du la traite des fourrures en Amérique du Nord, qui a fini par jouer un rôle important dans le développement colonial et l’expansion de ce qui allait devenir soi-disant « le Canada ». Kaniatarowanenneh abrite également de nombreuses espèces marines, notamment des loutres de rivière, des bélugas, 14 espèces de baleines et divers poissons. Le long de ses rives, les oiseaux migrateurs font leurs haltes saisonnières et 80 % de la population du Québec vit le long de ses rives et de ses affluents. Cinquante pour cent des municipalités tirent leur eau potable du fleuve. Il détient également le titre du plus grand estuaire du monde.

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  • Comment Claus exprime-t-elle ses relations avec Kaniatarowanenneh à travers ses œuvres ?
  • En suivant les traces de la rivière d’une œuvre à l’autre (Kanaiatariio [belle grande rivière], 2024 à chant pour l’eau [Kaniatarowanen – othorè:ke nonkwá:ti], 2025 à réflexion sur pierre de rivière [Blue Nordic], 2003 à the language of the land, 2024 [le langage du territoire], réfléchissez à l’histoire de la rivière et à votre relation avec elle. Comment pouvons-nous également rendre grâce à tout ce qu’elle nous apporte ?
  • Quelles relations entre le ciel, la terre et l’eau ces œuvres évoquent-elles et où vous situez-vous dans celles-ci ?
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La Confédération Haudenosaunee

Signifiant « Peuple de la Longue Maison », la Confédération Haudenosaunee (Rotinonshón:ni en Kanien’kéha) était, à ses débuts, composée de cinq Premières Nations issues de la grande loi de paix (Kaianere’kó:wa en Kanien’kéha) négociée par le Grand Pacificateur.

D’est en ouest, ces nations comprennent les Kanien’kehá:ka (Mohawk) – Le peuple du silex, les Onʌyoteˀa·ká· (Oneida) – Le peuple de la pierre dressée, les Onoñda’gega’ (Onondaga) – Le peuple des collines, les Guyohkohnyoh (Cayuga) – le peuple du grand marais, et Onöndowa’ga:’ (Seneca) – le peuple de la grande colline. En 1722, Skarù:ręˀ (Tuscarora) – le peuple qui porte des chemises – est devenu le sixième membre.

La grande loi de paix, consignée sur un wampum perlé, comprend une constitution de 117 articles détaillant les droits et les responsabilités des peuples qu’elle régit, inspirés des enseignements du Grand Pacificateur. Les dirigeants qui proposaient de nouvelles lois devaient tenir compte de leur impact sur la population pendant sept générations, sous peine de perdre leur siège. Seules les mères de clan pouvaient nommer un nouveau dirigeant, et les conseils des hommes et des femmes de chaque clan avaient le pouvoir de proposer des lois.

Chaque nation est composée de membres issus de différents clans. Dans le système matrilinéaire, les enfants héritent du clan de leur mère. Les neuf clans comprennent les trois animaux terrestres que sont le cerf, le loup et l’ours, les trois animaux aquatiques que sont la tortue, le castor et l’anguille, et les trois animaux célestes que sont la bécassine, le faucon et le héron.

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  • Comment Claus évoque-t-elle les cosmologies haudenosaunee dans ses œuvres ? Où trouve-t-on dans son œuvre des allusions aux pratiques, à l’histoire, aux récits de la création, etc. des peuples autochtones ?
  • Comment les œuvres d’art, y compris les œuvres contemporaines, peuvent-elles être utilisées pour célébrer et commémorer des cérémonies, des relations et des histoires ? Comment cela se traduit-il dans les œuvres de Claus ?
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Wampum

Les ceintures wampums, traditionnellement fabriqués à partir de perles de coquillage, étaient et continuent d’être utilisés par certaines communautés autochtones sur l’Ile de la Tortue à des fins cérémonielles, ornementales et commerciales. Le mot est dérivé d’une abréviation de wampumpeake ou wampumpeake, combinant le pluriel des mots blanc et ficelle en massachusee unontꝏwaok (langue massachusett). Les motifs de perles qui formaient la forme des ceintures ont été utilisés pour documenter et raconter diverses histoires, traditions et lois des Haudenosaunee, notamment les 117 articles de la grande loi de paix. Le mot kanien’kéha pour wampum est kahionni, qui signifie « rivière faite à la main ».

Parmi les ceintures wampum importantes pour l’histoire des Haudenosaunee, on peut citer la ceinture Hiawatha, qui symbolise l’unité des cinq nations originelles de la Confédération Haudenosaunee, ainsi que le Circle Wampum, composé de 50 brins égaux représentant les 50 chefs, tous égaux et unis. Un brin central représente le peuple. Les deux brins entrelacés formant le cercle extérieur représentent la Grande Paix et la Grande Loi. En 1701, un grand conseil de paix a été organisé à Montréal entre les nations Anishinaabe et Haudenosaunee : le traité qui en a résulté a été commémoré par la ceinture wampum « un plat à une cuillère », représentant un plat unique, symbolisant la terre à partager en son centre.

Un autre wampum important est le traité du wampum à deux rangs (Teiohate Kaswenta en kanien’kéha). Conclu en 1613, il s’agit d’un traité vivant entre les Haudenosaunee et le gouvernement néerlandais, et du premier traité de paix de ce type entre les Onkwehón:we (Premiers Peuples) et les Européens. Le traité confirmait un accord de respect mutuel envers les cultures de l’autre. La ceinture est composée de deux lignes parallèles de perles violettes, entrecoupées de bandes blanches : une ligne violette représentant un canot Haudenosaunee et l’autre un voilier européen, tous deux naviguant côte à côte sans interférence ni ingérence d’un bateau à l’autre. L’analogie étant que si on a un pied dans chaque bateau, on chavire. Les trois lignes blanches parallèles symbolisent la paix, l’amitié et la perpétuité.

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  • Où trouve-t-on dans les œuvres de Claus des références au wampum et aux ceintures de wampum ? Observez son utilisation de la répétition et des lignes parallèles dans ses œuvres.
  • De quelle manière ces œuvres font-elles référence à des lieux géographiques, des événements historiques et des traités réels ?
  • Comment l’art peut-il servir de document vivant ?
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Œuvres

Liste

1. Kanaiatariio [belle grande rivière], 2024
Audio, 1 min 13 s Chantée et composée par Ionhiarò:roks McComber
Avec l’aimable concours de l’artiste

2. chant pour l’eau [Kaniatarowánen – othorè:ke nonkwá:ti], 2025
Acrylique, fil, perles de verre, impressions numériques sur film Jetview, colle PVA 701 × 365 cm Compositrice du chant : Ionhiarò:roks McComber
Avec l’aimable concours de l’artiste

3. iakoròn:ien’s [le ciel tombe autour d’elle], 2020
Vidéo monobande, 5 min (en boucle) Technicien vidéo : Raohserahà:wi Hemlock
Avec l’aimable concours de l’artiste

4. flatrocks 1, flatrocks 2, flatrocks 3, flatrocks 4, 2024
Impressions numériquesmontées sous feuilles d’acrylique 137 × 91,5 cm chacune
Avec l’aimable concours de l’artiste

5. réflexion sur pierre de rivière [Blue Nordic], 2003
Vidéo monobande avec son, pierres de rivière, 5 min 40 s
Avec l’aimable concours de l’artiste

6. skystrip, 2006 [bandeciel]
Impression numérique sur bannière en polypropylène, fil, pierres de rivière 165 × 183 × 609 cm
Avec l’aimable concours de l’artiste

7. dish, 2025 [bol]
Acrylique, aluminium, perles de verre, fil, impressions numériques sur film Jetview, colle PVA 305 × 305 × 305 cm
Avec l’aimable concours de l’artiste

8. the language of the land, 2024 [le langage du territoire]
Impression numérique montée sous feuille d’acrylique 152 × 244 cm
Avec l’aimable concours de l’artiste

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Ressources complémentaires

Bibliographie

Berthelette, Scott. « Réseaux des routes de traite des fourrures ». L’Encyclopédie canadienne, 7 février 2006. Consulté le 10 novembre 2025. https://thecanadianencyclopedia.ca/en/article/fur-trade-routes.

Blanchard, David. « … To the Other Side of the Sky: Catholicism at Kahnawake, 1667-1700 » Anthropologica 24, no 1 (1982) : 88. https://doi.org/10.2307/25605087.

Bonaparte, Darren. « Kaniatarowanenneh: River of the Iroquois ». The Wampum Chronicles. Consulté le 10 novembre 2025. https://www.wampumchronicles.com/kaniatarowanenneh.html.

Cardenas, Yenny Vega. « Rights for the Saint Lawrence River ». Earth Law Center, 16 octobre 2018. Consulté le 10 novembre 2025. https://www.earthlawcenter.org/blog-entries/2018/10/rights-for-the-saint-lawrence-river.

Claus, Hannah. « Hannah Claus Interview ». Entretien réalisé par Dion Smith-Dokkie. Initiative For Indigenous Futures, 2017. Consulté le 10 novembre 2025. https://indigenousfutures.net/wp-content/uploads/2018/02/Transcript_Hannah-Claus-Interview.pdf.

Duhamel, Karine. « Le wampum à deux rangs ». Musée canadien pour les droits de la personne, 14 novembre 2018. Consulté le 10 novembre 2025. https://humanrights.ca/story/two-row-wampum.

Foster, John E., et William John Eccles. « Traite des fourrures au Canada ». L’Encyclopédie canadienne, 23 juillet 2013. Consulté le 10 novembre 2025. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/fur-trade.

Jacobs, Dean M., et Victor P. Lytwyn. « Naagan ge bezhig emkwaan: A Dish with One Spoon Reconsidered ». Ontario History 112, no 2 (2020). https://doi.org/10.7202/1072237ar.

SNAP Québec. « Conservation du Saint-Laurent ». Consulté le 10 novembre 2025. https://snapquebec.org/notre-travail/saint-laurent/

Art Canada Institute – Institut de L’art Canadien. « Ceinture wampum à deux rangs 1613 ». Consulté le 10 novembre 2025. https://www.aci-iac.ca/fr/livres-dart/lart-de-guerre-au-canada/oeuvres-phares/ceinture-wampum-a-deux-rangs/.

Ganondagan State Historic Site. « Wampum ». Consulté le 10 novembre 2025. https://www.ganondagan.org/wampum.

Oneida Indian Nation. « Wampum : Memorializing the Spoken Word ». Consulté le 10 novembre 2025. https://www.oneidaindiannation.com/wampum-memorializing-the-spoken-word/.

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