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Sédiment : les archives comme base fragmentaire
Louis Henderson, Bring Breath to the Death of Rocks, 2018. Super 16 mm transféré sur vidéo HD, couleur, son, sous-titres anglais, 28 min. Avec l'aimable concours de l'artiste.
Filipa César, Spell Reel, 2017. Documentaire, 96 min, couleur. Avec l’aimable concours de l’artiste et de Video Data Bank, School of the Art Institute of Chicago, www.vdb.org
Pamila Matharu, INDEX (SOME OF ALL PARTS), 2022. Vidéo numérique, 10 min 58 s. Avec l’aimable concours de l’artiste
Krista Belle Stewart, Seraphine, Seraphine, 2014. Vidéo, N&B et couleur, son, 38 min 57 s. Édition 1/5. Collection de la Galerie Leonard & Bina Ellen, Université Concordia Achat, 2017 (017.08)
Sandra Brewster. Token (Medicinal Herbs), de la série Token, 2019. Épreuves pigmentaires d’archive. Avec l’aimable concours de l’artiste et de Galerie Olga Korper, Toronto
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4 février – 1er avril 2023

Sédiment : les archives comme base fragmentaire

Sandra Brewster, Filipa César, Justine A. Chambers, Louis Henderson, Pamila Matharu, Krista Belle Stewart.

Commissaire : Denise Ryner

Traduction : André Lamarre

Produit avec l’appui du Frederick and Mary Kay Lowy Art Education Fund

 

Pour aborder le projet Sédiment. Les archives comme base fragmentaire, la commissaire Denise Ryner propose une métaphore géologique dans le but de comprendre comment les artistes de cette exposition travaillent avec les archives, avec les documents qu’elles hébergent, en tenant compte des circonstances de leur constitution. Étant donné que toutes les œuvres de l’exposition sont axées sur le temps dans leur forme et dans leur contenu, incluant les images en mouvement et les documents audio, et qu’elles sont issues d’une réflexion sur les récits personnels et l’histoire politique, cette métaphore géologique vous invite à libérer votre interprétation de l’histoire d’une séquence préétablie d’événements sociaux et politiques.

Penser le temps géologique permet de modifier sa perspective sur l’histoire moderne et le moment contemporain. S’étendant à l’échelle de milliards d’années, éclipsant ainsi la vision impérialiste et capitaliste du progrès et de tout le développement mondial, le temps géologique sous-tend et déconstruit le temps standardisé de l’histoire moderne et son objectif d’universalisation. Creusez sous la surface de n’importe quelle frontière nationale contemporaine et découvrez par couches successives la stratification expansive qui témoigne de l’existence de mondes et d’événements entièrement différents qui précèdent depuis longtemps les manœuvres politiques des couches supérieures. Une fois conçus comme géologiques, les expériences, les souvenirs et les émotions, ainsi que les corps qui les hébergent, prennent des dimensions élémentaires et indissociables qui font preuve d’une portée et d’une résistance qui outrepassent les pouvoirs qui tentent de les recouvrir, de les contenir ou de les contrôler.

En visitant l’exposition, gardez en tête l’image géologique proposée par Ryner et situez les méthodes des artistes et la forme de leurs œuvres dans cette conception du temps, du mouvement et de la composition orientée sur notre planète. Pouvez-vous identifier les composants primaires et centraux à partir desquels les œuvres se construisent ? À quel moment ces éléments demeurent-ils souterrains et quand font-ils surface ? De même que les couches profondes, les strates en mouvement donnent forme à la planète et enregistrent son histoire, quels éléments communs pouvez-vous identifier en reliant les œuvres à partir des différentes archives et histoires, et des divers lieux que chaque artiste explore ?

Commissaire

Denise Ryner

Denise Ryner est une autrice et commissaire indépendante qui a œuvré à Berlin et à Vancouver. De 2017 jusqu’en mai dernier, elle a été la directrice-commissaire du centre d’artistes Or Gallery, à Vancouver, où elle a mis sur pied un cycle de programmation dynamique présentant des expositions, des symposiums et des publications, notamment le projet discursif Unmoored, Adrift, Ashore, créé en collaboration avec Anselm Franke, Jamie Hilder et Jordan Wilson, et diffusé dans le cadre de la série « Classroom » sur la plateforme internationale Art & Education. Ses intérêts de recherche, d’écriture et de commissariat actuels comprennent l’agentivité des lieux, ainsi que les proximités et les contre-courants transnationaux en tant que contextes de production culturelle. Parmi ses projets récents, citons Sensing of the Wound: Whess Harman and Pamila Matharu (Or Gallery, Vancouver) et Ceremony: Burial of An Undead World (HKW, Berlin) co-commissarié avec Anselm Franke, Elisa Giuliano, Claire Tancons et Zairong Xiang.

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Essai

Le temps défait à travers l’archive

Le temps défait à travers l’archive
Denise Ryner

J’ai compris trop tard que la brèche ouverte par la traversée de l’Atlantique ne saurait être comblée par un nom, que ce qui me rapprocherait le plus d’une terre maternelle, ce seraient des chemins sillonnés par des inconnu·e·s.

—Saidiya Hartman[1]

Il y a davantage de Cap-verdien·ne·s vivant à l’étranger qu’au pays. Ce film servait à leur annoncer que leur pays existait, qu’il était indépendant et qu’ils et elles pouvaient y retourner.

—Sana Na N’Hada, Berlin, le 28 novembre 2012[2]

Les diasporas et les chemins parcourus en exil façonnent des contre-courants et des géographies distinctes. Plutôt que de contribuer à l’altérisation et à la domination, les objets et documents rassemblés et produits par les communautés issues de l’exil et de la migration constituent des archives qui témoignent d’une présence, d’un enracinement et d’une résistance.

Ainsi, non seulement ces archives documentent l’histoire d’un peuple, elles forment aussi des contre-lieux, s’éloignant de leur rôle traditionnel, celui de cartographier des balises historiques selon une chronologie linéaire, pour faire advenir les futurités noires, africaines et autochtones autour desquelles peut se construire une solidarité décoloniale revendiquant la souveraineté.

[…]

L’intégralité de l’essai peut être lue sur la page de l’exposition et téléchargée dans la section Textes et documents de ce site. Une version imprimée est également disponible en galerie.

 

[1] Tiré de Saidiya Hartman, Lose Your Mother: A Journey Along the Atlantic Slave Route, New York, Farrar, Straus & Giroux, 2007, p. 9. Toutes les traductions sont libres.

[2] Cité dans Filipa César, Tobias Hering et Carolina Rito (dir.), Luta Ca Caba Inda: Time Place Matter Voice 1967–2017, Berlin, Archive Books, 2017, p. 231.

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Artistes

Sandra Brewster

Token Reflections, 2018
Audio, 49 min 38 s

Token (Mat)
Token (Handkerchief)
Token (Oxford Dictionary 2)
Token (Medicinal Herbs)
De la série Token, 2019
Épreuves pigmentaires d’archive

Avec l’aimable concours de l’artiste et de Galerie Olga Korper, Toronto

BIO

Travaillant à Toronto, Sandra Brewster a recours au dessin, à la vidéo, à des œuvres élaborées à partir de photographies et à l’installation. Elle concentre ses thèmes sur l’identité et la représentation, l’idée du mouvement par la représentation d’un geste, de paysages particuliers utilisés comme métaphores, ainsi que par la manipulation d’anciennes photographies afin de contribuer à recentrer les gens sur eux-mêmes et l’« histoire » de leurs déplacements d’un lieu à un autre. L’essentiel de son travail évoque la migration des Caribéen·ne·s à partir de leur région d’origine, mettant en lumière la constitution d’une identité qui se compose de différents éléments géographiques et temporels. Ses récentes expositions ont eu lieu, entre autres, au Museum of Contemporary Art Chicago (2022-2023), à la Power Plant Contemporary Art Gallery de Toronto (2022), aux Rencontres d’Arles (2022), à la Hartnett Gallery de Rochester (2022), au Musée des beaux-arts de l’Ontario, à Toronto (2018–2022), à la Or Gallery de Vancouver (2019), au Musée d’art de Rouyn-Noranda (2023) et au California African American Museum (2023). Sa sculpture publique A Place to Put Your Things a été présentée au Harbourfront Centre, à Toronto, de 2022 à 2023.

EXPLOREZ

Réfléchissez à la présentation que Brewster fait des objets de ses interlocuteurs à la fois au moyen des photographies et des entretiens audios. Quelle vision différente des objets ces médias vous offrent-ils ?

Un objet fétiche (a token) est un objet personnel conservé ou offert en tant que signe ou symbole, qui contient davantage que ce que son apparence physique révèle à première vue. Écoutez les entretiens et regardez de près les photographies. Quels sentiments, quels souvenirs et quels récits sont-ils reliés aux objets ?

Brewster insiste sur le déplacement des objets du quotidien appartenant à ses congénères de la diaspora caribéenne dans le contexte d’une galerie. Quel est le statut de ces objets une fois encadrés dans le processus d’une exposition ? Comment leurs histoires se comparent-elles aux autres méthodes utilisées par les institutions occidentales dominées par les Blancs pour formater l’héritage culturel et l’histoire ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Site web de l’artiste https://sandrabrewster.com

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Filipa César

Spell Reel, 2017
Un film assemblé par Filipa Cécar avec Anita Fernandez, Flora Gomes, Sana na N’Hada et al.
Allemagne/Portugal/Guinée-Bissau
Vidéo HD, N&B et couleur, son
Sous-titres anglais, 96 min*

Avec l’aimable concours de l’artiste

*Horaire de projection

Mardi au vendredi : 12 h 30, 14 h 15, 16 h 00
Samedi : 12 h 00, 13 h 45, 15 h 25

BIO

Artiste et cinéaste, Filipa César s’intéresse aux frontières fluides qui existent entre le cinéma et sa réception, la politique et la poétique de l’image en mouvement ainsi que les pratiques archivistiques. Depuis 2011, César a participé à des recherches collectives sur la pratique militante du cinéma par le mouvement de libération africaine en Guinée Bissau à travers la production et la réalisation d’ateliers, d’archives, de films, de performances, de publications et de rassemblements communautaires. Avec ses « cine-kins » (elle nomme ainsi sa famille cinématographique), elle a cofondé la Mediateca Onshore à Malafo. César a lancé son premier long métrage d’essai Spell Reel à la Berlinale de 2017. Son film Quantum Creole a été présenté à la Berlinale de 2020. La projection de ses films et ses expositions ont eu lieu entre autres au Gasworks de Londres, au Flaherty Seminar et au MoMA, à New York, au Harvard Art Museum de Boston, au Haus der Kulturen der Welt de Berlin, et à la Galerie für Zeitgenössische Kunst Leipzig.

EXPLOREZ

Quel rôle l’environnement naturel joue-t-il dans les images et les commentaires de Spell Reel ? À quel moment les films et la nature se croisent-ils ?

La redécouverte et la restauration de films constituent des exemples de l’action du cinéma militant. En vous basant sur ce que vous voyez dans la vidéo, comment pensez-vous que le cinéma devient militant ? Qui est responsable de cette transformation ? À qui s’adresse ce cinéma ? Comment est-il présenté au public et comment est-il reçu ?

Comment César superpose-t-elle le passé et le présent dans ses images ? Lors des projections publiques en Guinée-Bissau, comment le passé et le présent se croisent-ils chez les membres du public, les cinéastes Crato, Gomes et N’Hada, ainsi que d’autres interlocuteurs ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

« Entretien avec Filipa César et Sonia Vaz Borges ».
Cinéma du reel. 11 mars 2022. https://blogs.mediapart.fr/cinema-du-reel/blog/110322/entretien-avec-filipa-cesar-sonia-vaz-borges-realisatrices-de-mangrove-school

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Justine A. Chambers

Heirloom, 2023
Performance

BIO

Justine A. Chambers est une chorégraphe, une danseuse et une enseignante qui vit et travaille sur les territoires non cédés de la Côte Salish des nations Sḵwx̱wú7mesh, Musqueam et Tsleil-Waututh. Sa pratique basée sur le mouvement pense la chorégraphie comme pratique empathique ancrée dans la création collaborative, l’observation attentive et le corps conçu comme le lieu d’incorporation cumulative d’archives. Privilégiant la sensation plutôt que la vision, elle travaille à partir de danses existantes – les chorégraphies sociales présentes dans la vie de tous les jours. Elle est la mère de Max Tyler-Hite.

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Chambers considère le corps comme un réceptacle d’archives. Quelles formes d’information pouvez-vous imaginer qu’un corps peut enregistrer ? De quelle manière cette information peut-elle être stockée ? Et comment la danse l’invoque-t-elle et la rend-elle sensible ?

Étudiez comment Chambers utilise l’espace ainsi que le mode de transmission qu’elle expérimente. Comment se positionne-t-elle elle-même et comment positionne-t-elle le public en relation avec l’espace de l’exposition et l’architecture environnante ? De quel endroit le public reçoit-il sa performance ? De quel endroit cette performance est-elle réalisée ?

Chambers est curieuse des comportements dont l’origine est incertaine. Qu’est-ce qui définit une situation d’apprentissage ? De quelles façons un savoir peut-il être transmis par des voies informelles, non verbales ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Site web de l’artiste https://justineachambers.com

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Louis Henderson

Bring Breath to the Death of Rocks, 2018
Super 16 mm transféré sur vidéo HD, couleur, son ; sous-titres en anglais, 28 min

Avec l’aimable concours de l’artiste

BIO

Louis Henderson est un cinéaste et un écrivain qui expérimente différentes façons de travailler avec des gens pour affronter et questionner notre condition globale actuelle définie par le capitalisme raciste et les récits toujours présents du projet colonial européen. Les films et les installations de Henderson ont été diffusés dans divers festivals internationaux, des musées et des biennales et sont distribués par LUX et Video Data Bank. Ses écrits ont été publiés dans des livres et des périodiques à la fois imprimés et en ligne. Henderson poursuit actuellement des études doctorales à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Ses recherches explorent les paysages fluviaux de l’Est de l’Angleterre et de la Guyane en effectuant des « reprises narratives en spirale » (« spiral retellings ») des travaux de Wilson Harris et de Nigel Henderson. Il vit et travaille à Paris et Berlin et est membre du Sylvia Wynter Reading Group.

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Examinez et comparez les différents espaces où le chercheur de Henderson travaille et qu’il traverse. Quel type de recherche ces espaces suscitent-ils ?

Dans la bande sonore, Henderson assemble des extraits de lettres du révolutionnaire haïtien Toussaint Louverture, de la pièce historique Monsieur Toussaint (1959) du philosophe Édouard Glissant et du poème épique anticolonial Cahier d’un retour au pays natal (1939) d’Aimé Césaire. Qu’est-ce que la fiction, la correspondance, le théâtre et la poésie apportent à la recherche historique ? Comment projettent-ils l’histoire dans le temps présent ?

La notion d’archives implique que les documents des événements appartenant au passé sont systématiquement entreposés en lieu sûr. Comment Henderson suggère-t-il l’idée d’une révolution en marche ? En plus du temps historique linéaire, pouvez-vous identifier d’autres temporalités en jeu ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

« Pour un cinéma de l’hallucination. Entretien avec Olivier Marboeuf et Louis Henderson ». Liberté 330 (printemps 2021) : 70–74. https://www.erudit.org/fr/revues/liberte/2021-n330-liberte05931/95398ac/

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Pamila Matharu

INDEX (SOME OF ALL PARTS), 2022
Vidéo numérique, 10 min 58 s

Avec l’aimable concours de l’artiste

BIO

Pamila Matharu est d’origine Panjabi, d’ascendance indienne (du Jalandhar et du village de Bhanolangha dans le district de Kapurthala, précédant la partition de Lahore), née à Birmingham, en Angleterre, arrivée au Canada en 1976 et occupant le territoire du Traité no 13, Tkarón:to/Toronto. Approchant l’art contemporain dans la posture d’une pédagogie critique et appliquant une lecture féministe interdisciplinaire et intersectionnelle dans une action de contre-archiviste, le travail de Matharu s’exprime par un large éventail de formes, dont l’art de l’installation, la pratique sociale et les médias expérimentaux. Ses récentes expositions individuelles et collectives ont eu lieu, entre autres, chez Artexte (Montréal), à Optica (Montréal), au Agnes Etherington Art Centre (Kingston, Ontario), à la Or Gallery (Vancouver), aux One Archives, USC Libraries de Los Angeles, au Musée d’art contemporain de Toronto, à la Art Gallery of Burlington (Burlington, Ontario), à la Durham Art Gallery (West Grey, Ontario), au Cooper Cole at ART TO (Toronto), à la A Space Gallery (Toronto), à la galerie d’art de l’Université de York (AGYU Toronto) et au Musée des beaux-arts de l’Ontario (Toronto). Matharu est titulaire d’un baccalauréat en Arts visuels et d’un baccalauréat en Enseignement des arts de l’Université de York.

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Dans Index, Matharu agence des documents trouvés, rejetés par les institutions, des objets achetés en lignes, des articles éphémères collectionnés à travers les années, de même que ses propres œuvres. Pouvez-vous formuler des raisons qui vous amèneraient à constituer vos propres archives ? Comment ce processus peut-il se comparer aux archives institutionnelles officielles ?

Qu’est-ce qui attire votre attention alors que les images descendent en cascade le long de l’écran ? Y a-t-il là un récit à suivre, une ligne historique nette ? Quels liens établissez-vous ?

Dans le titre de l’œuvre, Matharu joue avec le dicton « the whole is greater than the sum of all parts » (le tout est plus grand que la somme de toutes ses parties), remplaçant sum par some (ce qui donne : le tout est plus grand que certaines de ses parties). Qu’est-ce que choix du mot some vous suggère-t-il ? Comment donne-t-il forme à votre compréhension de l’échelle et de l’intention des archives de Matharu ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

« Communing with (Art) Ancestors. Entretien entre Sky Gooden et Pamila Matharu. » C Magazine 114 (hiver 2020) : 15-22. https://cmagazine.com/articles/communing-with-art-ancestors

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Krista Belle Stewart

Seraphine, Seraphine, 2014
Vidéo, N&B et couleur, son, 38 min 57 s
Édition 1/5

Collection de la Galerie Leonard & Bina Ellen, Université Concordia
Achat, 2017 (017.08)

BIO

Citoyenne de la nation Syilx, actuellement établie à Berlin et à Vienne, Krista Belle Stewart travaille surtout avec la vidéo, la photographie, la sculpture et la performance, mettant au jour des récits personnels et politiques inhérents au matériel archivistique tout en questionnant leur articulation à l’histoire institutionnelle. Ses expositions individuelles récentes ont eu lieu, entre autres, au Kunstverein Grafschaft Bentheim, à Neuenhaus, en Allemagne (2022); au Goethe Institut de Seattle (2021); au Musée d’art contemporain de Toronto (2020); à la Nanaimo Art Gallery, en Colombie-Britannique (2019) et au Kunstlerhaus Bethanien, à Berlin (2019). Ses participations à des expositions de groupe incluent celles du 58th Carnegie International, à Pittsburgh (2022); de l’Eva International, à Limerick, en Irlande (2021); de la Bonniers Konsthall, à Stockholm (2020); ainsi que du CTM Festival de Berlin (2020). Des projections et des performances ont été présentées par la Haus der Kulturen der Welt, à Berlin (2022), le MoMA’s Doc Fortnight, à New York (2021) et le UnionDocs de Brooklyn (2019). Elle a obtenu une maîtrise en arts visuels de la Milton Avery Graduate School of the Arts du Bard College, à Annandale-On-Hudson, dans l’État de New York, et poursuit des études doctorales en pratique à la Academy of Fine Arts à Vienne, en Autriche.

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Dans sa vidéo, Stewart extrait des éléments de deux sources d’archives gouvernementales qui concernent sa mère, Seraphine Stewart, la première réalisée par une société nationale de radiodiffusion et la seconde résultant d’une enquête nationale. Quelles formes de mémoire ces sources représentent-elles ? À quelles perspectives et quelles expériences historiques donnent-elles un cadre ?

Pensez à votre rôle en tant que spectatrice ou spectateur à qui on présente ces deux sources côte à côte. Qu’est-ce qu’il vous reste à regarder, à écouter et sur quoi réfléchir entre le documentaire et le témoignage enregistré ?

Seraphine Stewart donne ses réponses ou ses réactions aux questions qu’on lui pose à la fois dans la docufiction et le témoignage enregistré par la Commission. Quels sont les objectifs de ces questions et comment les réponses leur réagissent-elles ? Qu’est-ce qui reste comme non-dit et à quel moment le silence s’impose-t-il ?

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Krista Belle Stewart en conversation avec Dory Nason, 2015 https://vimeo.com/119578977

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Bibliographie

Liste

Bernabé, Jean, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant. Éloge de la créolité. Paris : Gallimard, 1993.

Césaire, Aimé. Cahier d’un retour au pays natal. Montréal : Éditions Guerin, 1990.

Ferdinand, Malcom. Une écologie décoloniale : Penser l’écologie depuis le monde caribéen. Paris : Éditions de seuil, 2019.

Glissant, Édouard. « Pour l’opacité ». Dans Poétique de la relation, 203-210. Paris: Gallimard, 1990.

Hamidi, Nawel, Darryl Leroux et Pierrot Ross-Tremblay, dir. « Premiers peuples: cartographie d’une libération ». Dossier, Liberté 321 (Automne 2018).

Hartman, Saidiya V. À perte de mère – Sur les routes atlantiques de l’esclavage. Traduit par Maboula Soumahoro. Paris : Les presse du réel, 2023.

Marboeuf, Olivier. Suite décoloniales : s’enfuir de la plantation. Rennes : Éditions du Commun, 2022.

Sarr, Felwine et Bénédicte Savoy. Restituer le patrimoine africain : vers une nouvelle éthique relationnelle. Paris : Éditions de Seuil, 2019.

Vergés, Françoise. La Mémoire enchaînée. Questions sur l’esclavage. Paris : Albin Michel, 2006.

Wallcott, Rinaldo. « La mémoire du spoken word ». Traduit par Philippe Néméh-Nombré. Liberté 330 (Printemps 2021) 28–32.

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