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IGNITION 8
jenna dawn maclellan, colour card test, de la série photobooth, 2012.
Avec l’aimable permission de l’artiste.
Velibor Božović, My Prisoner, 2012. Arrêt sur image.
Avec l'aimable concours de l'artiste.
Joanne Joe Yan Hui, Poutine at the Canadian Pavilion, 2010 Shanghai World Expo. 2012. Aquarelle.
Avec l'aimable concours de l'artiste.
Barry Doupé et James Whitman, Adorno and Nose, 2011.
Avec l’aimable permission des artistes.
Wren Noble, Madame, Monsieur, 2011.
Avec l’aimable permission de l’artiste.
Chun Hua Catherine Dong, The Husbands and I, 2011.
Avec l’aimable permission de l’artiste.
Marie-Pier Breton, in limbo, 2011. Arrêt sur image.
Avec l’aimable permission de l’artiste.
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IGNITION est une exposition annuelle qui présente le travail d’étudiants de maîtrise au programme Studio Arts de l’Université Concordia et, pour la première fois, au programme de doctorat en Humanities. Cette manifestation est une occasion unique pour une génération d’artistes en devenir de présenter des œuvres d’envergure et interdisciplinaires dans le contexte professionnel d’une galerie au profil national et international. Ces étudiants travaillent en collaboration avec l’équipe de la galerie afin de produire une exposition qui rassemble des œuvres critiques, innovatrices et expérimentales permettant d’explorer et de réfléchir sur divers médias et pratiques. Œuvrant dans une grande variété de médias, les artistes de cette année s’attaquent à des questions et des trames narratives qui sont d’ordre social, culturel et/ou politique, dans des œuvres qui souvent font le pont entre le documentaire et la fiction, le personnel et le relationnel, la performance et l’expérience physique.

Après avoir passé du temps auprès des personnes âgées en région, au Québec, Marie-Pier Breton collabore avec ces derniers pour créer des récits autour des thèmes du vieillissement, de la mort et du passage du temps. La vidéo hautement cinématographique in limbo prend l’image d’un homme et d’une femme sur un plancher de danse comme point de départ pour une réflexion poétique sur ces sujets universels. Dans une veine plus documentaire, la série photographique Madame, Monsieur de Wren Noble dépeint un couple âgé qui, avec le temps, au fil de leur dégénérescence physique et mentale respective, revêt des habits colorés presque identiques. Ces portraits saisissants veulent célébrer la vieillesse tout en fragilisant les attentes traditionnelles vis-à-vis du troisième âge et de la performativité du genre. En référence à la guerre de Bosnie des années 1990, l’installation vidéo My Prisoner de Velibor Božović est une troublante exploration de la mémoire. Combinant des éléments autobiographiques et documentaires, ce projet profondément philosophique s’en prend au caractère malléable de la mémoire et s’interroge sur notre capacité à nous souvenir le passé et à mettre notre mémoire à l’épreuve de la vérité

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Dans son travail basé sur la performance intitulé The Husbands and I, Chun Hua Catherine Dong documente les moments qu’elle a passés avec des douzaines d’hommes blancs canadiens dans des espaces intimes et publics. Elle rend le spectateur complice en lui attribuant un rôle de voyeur, tandis qu’elle retourne avec audace le fantasme exotisant de la femme asiatique « soumise », écorchant au passage la rectitude politique des notions telles que le multiculturalisme, la tolérance et l’appartenance. Expo Daily de Joanne Joe Yan Hui plonge dans l’Exposition universelle de Shanghai en 2010 comme vecteur des conceptions officielles du nationalisme, en juxtaposition avec l’expression subjective d’une identité autobiographique transnationale plus perméable. Cette série de dessins et de textes mi-ludiques, mi-pédagogiques mêle habilement les références aux pratiques de la recherche ethnographique, à la tradition du journal de voyage et au journalisme. a study in greyscale de jenna dawn maclellan est le résultat d’un voyage récent à Cuba, où elle a invité des Cubains à réfléchir sur leur rapport à la mondialisation pendant qu’elle les photographie à l’aide d’un sténopé. Ces portraits flous suggèrent une ambiguïté ouverte, qui reflète la position de Cuba à l’intérieur du marché mondial, autant que la diversité des réponses obtenues par l’artiste.

James Whitman a collaboré avec Barry Doupé pour créer Adorno and Nose, une œuvre musicale comprenant plusieurs chansons de même que des feuilles de musique, des paroles de chanson et des dessins. Ce projet est un hommage à leur processus créatif conjoint qui encourage une stratégie de va-et-vient ludique, flexible, digressive et humoristique. Whitman chantera une sélection de ces compositions collaboratives lors du vernissage d’IGNITION, le 17 mai.

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Le programme contemporain de la Galerie Leonard & Bina Ellen bénéficie du soutien du Conseil des Arts du Canada. La Galerie et les artistes remercient Hexagram pour son soutien technique.

Projets sélectionnés par la commissaire indépendante Véronique Leblanc et Michèle Thériault, la directrice de la Galerie Ellen

LES Artistes

Velibor Božović

Velibor Božović grandit à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine. Alors qu’il est dans la vingtaine, le pays de son enfance sombre dans la guerre, et il passe la durée du siège de Sarajevo à parfaire ses aptitudes à la survie. En 1999, Božović s’installe à Montréal où, pendant huit ans, il travaille comme ingénieur dans l’industrie aérospatiale, une carrière qu’il abandonne pour se consacrer à la photographie. Ses œuvres sont présentées à Cuba, au Canada, aux États-Unis et en Bosnie-Herzégovine. Lauréat du prix Gabor Szilasi (2011) et d’une bourse en photographie de la fondation Roloff Beny (2011), il étudie actuellement en maîtrise au programme Studio Arts à l’Université Concordia.

J’explore l’influence qu’exercent les images sur le souvenir à travers le rôle qu’elles jouent quand dimensions historique, fictive et personnelle interagissent pour se perturber et se transformer l’une l’autre. Je m’intéresse à la fois à l’absence que la photographie sous-entend et aux photos comme refuges de mondes que nous avons perdus.

L’ŒUVRE

My Prisoner, 2012

My Prisoner est une investigation des documents et souvenirs que j’ai conservés d’un moment bien particulier de ma vie. En 1994, je servais dans l’armée bosniaque pour défendre la ville assiégée de Sarajevo, alors qu’au même moment, mon père se trouvait dans un camp de prisonniers de guerre bosniaque. L’armée avait décidé de notre sort à tous les deux : mon père était son prisonnier, j’étais son soldat. Dans My Prisoner, j’explore les images d’archives de notre seule rencontre au cours de la guerre. La séquence est à la fois propagande, document historique et témoignage de mon expérience personnelle. Impossible de dire où commence l’un et où finit l’autre.

EXPLOREZ

  • les éléments qui composent My Prisoner et analysez la façon dont ils interagissent pour créer cette œuvre à multiples facettes;
  • les rôles que jouent la guerre et le souvenir dans My Prisoner.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Velibor Božović, site internet : www.veliborbozovic.com

DIXON KAVANAUGH, Shane (2010). Eastern Europe’s Odd Attractions. The New York Times, Lens Blog, 1er juin. [En ligne], http://lens.blogs.nytimes.com/tag/shane-dixon-kavanaugh/. Consulté le 1er mai 2012.

 

HUNDLEY, Tom (2008). Photographs for the book were a project in themselves. Chicago Tribune, 3 mai. [En ligne], http://articles.chicagotribune.com/2008-05-03/entertainment/0805020162_1_photography-velibor-bozovic-lazarus-averbuch. Consulté le 1er mai 2012.

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Marie-Pier Breton

Marie-Pier Breton est née en 1985 dans les Cantons de l’Est, au Québec. Cette artiste travaille sur le temps, et son œuvre, qui tourne autour du portrait contemporain, traite en particulier des questions d’identité et de vulnérabilité. Elle est titulaire d’un baccalauréat en littérature française de l’Université de Sherbrooke (2008) et d’un baccalauréat en photographie de l’Université Concordia (2011).

Je cherche à créer des œuvres qui donnent une visibilité à des sujets que j’estime sous-représentés ou mal abordés dans les médias, comme la question des aînés. J’explore le thème de l’identité en m’intéressant à ce qui touche à la ritualisation de l’identité sexuelle et au potentiel de celle-ci en matière de performance. Mes recherches portent surtout sur la façon dont les femmes entretiennent le rapport à leur corps au fur et à mesure qu’elles prennent de l’âge, et sur la conservation, par leurs rituels quotidiens, d’une identité féminine.

L’ŒUVRE

in limbo, 2011

Mon travail actuel, qui s’appuie sur de grandes installations vidéo et des films expérimentaux inspirés par l’approche du nouveau documentaire, aborde la relation entre les personnes âgées et leur apparence physique, le soin qu’elles y apportent et leurs rituels de beauté. En créant des atmosphères propices à la méditation autour de l’observation de ces routines et activités quotidiennes, je construis des récits qui révèlent la vulnérabilité de sujets qui doivent faire face à la perte de leur identité.

EXPLOREZ

  • les façons dont cette œuvre emprunte à la réalité et à la fiction;
  • la trame sonore et ce qu’elle apporte à in limbo.

 

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Chun Hua Catherine Dong

Chun Hua Catherine Dong est une artiste de performance née en Chine et qui vit aujourd’hui au Canada. Dans son œuvre, elle s’attache à brouiller les frontières entre personnel et politique, privé et public, art et vie, performance et pratique au quotidien. Ses recherches actuelles portent sur la manière dont la pratique de la performance artistique aborde la performativité de l’identité et la façon dont l’identité performée stratégique et essentialisée redéfinit les notions interreliées des moi publics et privés, de l’identité sexuelle et du pouvoir.

La vie elle-même est une performance. Je perçois cette dernière comme une attitude plutôt que comme un moyen d’expression, une idéologie plutôt qu’un style et une situation plutôt qu’une action. En droit fil avec mes intérêts pour les politiques de l’identité et le féminisme postmoderne, je me sers de mon propre corps pour explorer les ruptures existant dans la société. Mes performances traitent en premier lieu de déterritorialisation et de désessentialisation en abordant mes combats personnels et multidimensionnels associés à l’identité, tant personnelle que sexuelle, et à la sexualité.

LES ŒUVRES

The Husbands and I, 2011

Mes rencontres avec des hommes blancs représentent une confrontation idéologique entre moi-même et le paysage sociopolitique occidental auquel je sens que je n’appartiens pas. En explorant ces moments intimes, je cherche à la fois à reconfigurer le pouvoir établi que les hommes blancs privilégiés incarnent, et à poser la question de savoir si oui ou non, le corps culturellement connoté de la femme chinoise, à la fois en tant que sujet et objet étranger, peut être investi et exploité.

EXPLOREZ

  • les questions que cette œuvre soulève à propos de l’identité;
  • le rôle joué ici par la performance, tant dans la formation de l’identité que dans le questionnement qu’elle suscite.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

Chun Hua Catherine Dong, site internet : chunhuacatherinedong.wordpress.com

AMANI, Golboo (2010). Silent Hunter: Golboo Amani asks Chun Hua Catherine Dong about compliance and aggression in Husbands and I. Front Magazine Winter (2010/2011): 10-11.

BAKER, Cindy (2010). Hourglass Figure. Visualeyez, 18 septembre, [En ligne], http://www.visualeyez.org/2010/09/18/hourglass-figure/. Consulté le 1er mai 2012.

LITHGOW, Michael (2010). 9 Amazing Political Art Projects of 2010. Art Threat Culuture + Politics, 19 décembre, [En ligne], http://artthreat.net/2010/12/9-political-art-projects/. Consulté le 1er mai 2012.

NELSON, Miranda (2010). Performance artist Chun Hua Catherine Dong launches Granville Island arts protest. Straight.com, 8 février, [En ligne], http://www.straight.com/article-286491/vancouver/performance-artist-chun-hua-catherine-dong-launches-granville-island-arts-protest. Consulté le 1er mai 2012.

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Joanne Joe Yan Hui

Joanne Joe Yan Hui est doctorante au programme d’études interdisciplinaires sur la société et la culture de l’Université Concordia. Ses recherches portent sur les concepts d’identité dans la bande dessinée, et en particulier sur la manière dont les arts graphiques traitent des conditions culturelles particulières et historiques des sujets de la migration et de la transnationalité. Parmi ses œuvres récentes, on note Shanghai Daily (2008), roman de voyage illustré en collage, et The Potato Wars: Chinese-Canadian Resistance during the Exclusion Era (2008), une affiche BD choisie pour faire partie de l’exposition DIASPORArt : stratégie et séduction des artistes canadiens de diverses communautés culturelles dans des œuvres de la collection de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada (2009-2010), tenue dans le Salon des ambassadeurs à Rideau Hall, résidence officielle du gouverneur général, alors Michaëlle Jean. Le projet actuel d’Hui, le carnet de voyage illustré EXPO DAILY (2011-2012), a été présenté dans le cadre du Toronto Comic Arts Festival et à la Gendai Gallery.

Ma pratique créative fait appel à des formes visuelles qui enrichissent les représentations populaires et historiques de diverses communautés culturelles, pointant souvent vers les conditions mouvantes de l’expérience subjective et de la production culturelle; hybridité, diaspora et transnationalisme sont les maîtres mots pour décrire de telles conditions. Plus précisément, j’utilise l’imprimé et la bande dessinée pour illustrer des épisodes historiques du militantisme sino-canadien en parallèle à un journal visuel sur les communautés transnationales d’aujourd’hui au Canada et en Chine.

L’ŒUVRE

Expo Daily, 2012

J’ai, pendant deux mois, mené à Shanghai un travail ethnographique de terrain lors de l’exposition universelle organisée dans cette ville en 2010. Depuis mon retour, j’ai enrichi mon matériel initial en mélangeant faits (coupures de presse) et observation ethnographique, théorie littéraire et écriture de mémoire pour produire un carnet de voyage illustré de l’Exposition universelle de Shanghai 2010, pour des résultats très souvent aussi drôles que pédagogiques.

EXPLOREZ

  • l’idée de carnet de voyage et ce qui participe de sa réalisation dans cette œuvre;
  • la nature de l’information véhiculée ici par l’image et le texte.

 

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jenna dawn maclellan

jenna dawn maclellan naît dans les Prairies et grandit dans la communauté de Sioux Lookout, en Ontario. L’artiste vit successivement en France, à Chicago, au Maroc et en Afrique de l’Ouest avant de s’établir à Montréal. Le lieu, l’accessibilité et les rencontres personnelles influencent grandement sa pratique socialement engagée, comme dans ses récentes œuvres de performance nord/sud et how to move a mountain. Elle est actuellement étudiante à la maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia, pour laquelle elle a obtenu une bourse du CRSH. maclellan cherche à installer et explorer des lieux d’échange par des interventions performatives, in situ, et qui visent à donner, échanger et restituer. Chacune de ses œuvres est pensée comme un geste et un exercice en contexte. Cette pratique socialement engagée s’appuie sur des technologies simples avec les matériaux appropriés pour cerner et révéler des récits sociaux complexes. Portée par le désir de rendre possible ce qui ne l’est pas, elle conserve l’esprit de l’amateur, qui chaque fois apprend un rôle et un savoir-faire nouveaux.

L’ŒUVRE

a study in greyscale, 2012

Mon travail actuel vise à mieux comprendre le concept de commerce mondial et ses effets localement, à travers les activités d’importation et d’exportation, avec une attention particulière portée à la situation transitoire ayant maintenant cours à Cuba. En réfléchissant à la phrase de l’artiste Martha Wilson, « We are living in a grey period » [Nous vivons une époque grise]*, je cherche à définir cette grisaille qui entoure la mondialisation en proposant des moyens alternatifs d’échanges grâce à l’engagement public.

*Au cours de son séminaire Performance and Identity à la Galerie Leonard et Bina Ellen en janvier 2012, Martha Wilson a répondu, à une question portant sur ce que devrait être le sujet d’intérêt d’un artiste aujourd’hui, que ce n’était pas clair; c’est alors qu’elle a dit : « We are living in a grey period ». Cette phrase illustre bien mon travail récent, qui explore cette zone grise et sa déclinaison en matière d’échanges mondiaux.

EXPLOREZ

  • la nature des questions que cette œuvre soulève à propos des échanges et du commerce à Cuba;
  • les processus de travail et la relation existant entre l’artiste et les participants à cette œuvre.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

NIMIS, Erika (2010). Dans ce monde on a besoin d’action, pas seulement de compassion, Africultures, [En ligne], novembre, 2010. http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9922. Consulté le 1er mai 2012.

PELLETIER, Sonia (dir.) (2008). ATSA : Quand l’art passe à l’action / When Art Takes Action, Montréal : ATSA, 2008.

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Wren Noble

Née à San Francisco, Wren Noble commence sa carrière en travaillant dans le domaine du cinéma. Après avoir obtenu un baccalauréat en production cinématographique de la New York University, elle devient opératrice de caméra et commence à s’intéresser de plus près à la photographie. En 2009, elle est productrice du Slideluck Potshow new-yorkais, manifestation sans but lucratif, et voyage en Amérique du Nord et en Europe pour organiser et produire des événements photographiques. À la fin 2010, Noble s’installe à Montréal pour étudier en maîtrise à l’Université Concordia, dans le but de pousser plus loin sa pratique artistique personnelle.

En film comme en photographie, je travaille sur des portraits environnementaux qui sont souvent personnels et intimes. L’essentiel de mes réalisations tourne autour des concepts de vieillissement et d’identité, mes propres angoisses y comprises. Pas véritablement documentaires, mes portraits traduisent plutôt une vision subjective des individus et ma relation avec eux.

L’ŒUVRE

Madame, Monsieur, 2011

Madame Brunelle et Monsieur Allie se sont rencontrés il y a neuf ans quand ils ont emménagé dans des chambres voisines de leur résidence-services. Ils ont commencé à s’habiller à l’identique lorsqu’ils sortaient pour leurs marches quotidiennes dans le quartier. Sa mémoire à elle et sa vue à lui déclinant, ils ont progressivement évolué pour former une sorte d’unité, chacun compensant les facultés diminuées de l’autre. Au fur et à mesure qu’ils se tassaient physiquement, même leur identité sexuelle est devenue ambiguë avec leur veste et leur cravate. Les couleurs vives des satins et paillettes qu’ils portent atténuent la masculinité de leurs vêtements, et eux refusent les rôles qu’impose habituellement la vie en couple homme-femme, leur préférant une identité fusionnée.

Par leur tenue voyante, ils nient cette invisibilité qui accompagne habituellement la vieillesse. Le discours culturel dominant sur cette dernière ne laisse que peu de place pour la préservation de l’individualité et de l’indépendance. En ce sens, leur apparence est une attaque directe et délibérée contre ce lent effacement vers l’obscurité.

Ces images rendent visuellement manifestes la dépendance réciproque croissante et l’estompement des frontières entre des individus vivant une relation intime à un âge avancé. Elles constituent une étude sur l’excentricité et la présentation publique. Elles sont aussi le résultat de ma collaboration fructueuse avec ces deux personnes. Nos interactions forment un échange d’exposition et de reconnaissance. Ces gens m’ont permis d’observer l’intimité de leur routine à deux et en retour, j’ai été leur public privé.

EXPLOREZ

  • les limites existant entre observation et intimité;
  • les représentations de l’identité sexuelle, de l’identité et de l’âge dans Madame, Monsieur.

 

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James Whitman avec Barry Doupé

James Whitman vit et travaille à Montréal, au Québec. Il fait surtout des dessins, et parfois d’autres choses. Au fil des ans, il travaille avec des collaborateurs comme 536, Jo Cook, Owen Plummer, The Cartoon Wars, Barry Doupé et The Lions. Ses œuvres sont présentées dans des centres d’artistes autogérés et des galeries, au Canada et à l’étranger.

Le cinéaste Barry Doupé vit à Vancouver. Il est membre du collectif de dessin The Lions, de Jarry et de Crazy Weapon. Ses films sont présentés au Canada et ailleurs, comme à l’Ann Arbor Film Festival, à l’Anthology Film Archives, au Musée d’art contemporain de Lyon, au Pleasure Dome et à la Tate Modern.

Nous développons des mécanismes pour une pratique collaborative, à long terme et ouverte. Ces collaborations ont le potentiel de s’étoffer considérablement avec le temps et peuvent durer des années. Nous travaillons à mettre les choses en mouvement, à préserver leur fluidité et à leur conserver un caractère non établi. Tout peut se dégonfler, voir son propos inversé et devenir son opposé. Tout peut être déboulonné, devenir petit et anodin.

L’ŒUVRE

Adorno and Nose, 2011

Nous nous intéressons aux types de concentrations particulières qui résultent du déplacement de la musique hors des contextes économiques dans lesquels elle s’exprime habituellement.

EXPLOREZ

  • la nature de la collaboration;
  • le ton et le rôle de la performance dans la réalisation de ces œuvres.

POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS

The Lions, site internet : http://www.lionspile.ca/id_page.cfm

CBC (2011). Bus Stop Sheet Music. North by Northwest. CBC Radio, British Columbia. http://www.cbc.ca/nxnw/featured-guests/2011/09/16/bus-stop-sheet-music/. Consulté le 1er mai 2012.

CITY OF VANCOUVER (2011). Adorno and Nose by Doupé and Whitman launches August 15, Communiqué de presse. CelebrateVancouver, http://www.celebratevancouver125.ca/2011/08/adorno-and-nose-by-doupe-and-whitman-launches-august-15/. Consulté le 1er mai 2012.

FEYRER, Julia et Pietro SAMMARCO (dirs.) (2011). Spoox Audiozine 8, [en ligne], http://www.spooxaudiozine.org/. Consulté le 1er mai 2012.

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