PROGRAMMES PUBLICS
De l’autre côté de la clôture : géographies racisées et gestes de réappropriations
Demi-journée d’étude avec Suzy Basile, Rémy-Paulin Twahirwa, et Nayla Naoufal. Animée par Edith Brunette et François Lemieux
Dimanche 8 novembre, 13 h 00 – 16 h 00
Gratuit, en ligne
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Dans le cadre de l’exposition Aller à, faire avec, passer pareil
Lire la suiteLa notion de territoire porte en elle la marque d’une fracture, celle du capitalisme qui sépare l’humain du solet de l’État qui enclos ce dernier. Pour les peuples autochtones comme pour les personnes racisées, cette expérience fracturée est encore renforcée par les migrations forcées, les enfermements ciblés et une destruction accentuée des milieux de vie. Ces arrachements sans privilèges ont généré leurs résistances propres, ouvrant des voies de traverse vers une réappropriation de nos terrains de vie – en-deçà de la propriété, de l’État et de l’extraction.
Au cours de cette rencontre, nous explorerons la question de notre attachement au territoire en partant des enjeux vécus par les personnes autochtones et autres personnes racisées– notamment ceux de la dépossession politique, de l’incarcération massive et du racisme environnemental. Nous nous intéresserons également aux actions concrètes et inspirées des activismes autochtones et antiracistes, pour voir comment elles permettent de tisser d’autres formes de relation à la terre et à nos espaces de vie, en marge des modalités appropriatives, coloniales et extractivistes du modèle euro-occidental.
Cette demi-journée de réflexion collective sera activée par les présentations de trois invité.e.s : Suzy Basile, professeure à l’École d’études autochtones de l’UQAT originaire de la communauté Atikamekw de Wemotaci; Rémy-Paulin Twahirwa, organisateur communautaire et doctorant en sociologie à la London School of Economics; et Nayla Naoufal, auteure, critique, chercheuse indépendante, et membre du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et l’écocitoyenneté à l’UQAM. Elle sera animée par Edith Brunette et François Lemieux, dans le cadre de leur exposition Aller à, faire avec, passer pareil.
Bios
Suzy Basile est originaire de la communauté Atikamekw de Wemotaci. Elle détient un baccalauréat et une maîtrise en anthropologie; en 2016 elle a soutenu une thèse de doctorat en sciences de l’environnement à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Cette thèse porte sur le rôle et la place des femmes Atikamekw dans la gouvernance du territoire et des ressources naturelles. Elle est depuis professeure à l’École d’études autochtones de l’UQAT, au campus de Val-d’Or. En 2017, elle a mis en place un Laboratoire de recherche sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones – Mikwatisiw et depuis le 1erjanvier 2020, elle est titulaire d’une Chaire de recherche du Canada sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones. Depuis 2010, elle est membre du comité directeur du Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones (DIALOG). Depuis le 1erjuin 2016, elle est membre du Comité d’éthique de la recherche (CER) de l’UQAT en tant que représentante autochtone. Depuis 2019, elle siège sur le conseil d’administration et sur le comité d’éthique du Fonds de recherche du Québec – Société et culture.
La professeure Basile s’est impliquée dans le processus de développement du Protocole de recherche de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (2005, 2014). Elle a développé les Lignes directrices en matière de recherche avec les femmes autochtones publiées par l’Association des femmes autochtones du Québec en 2012 (2eédition en cours d’élaboration). Elle a également publié et codirigé divers ouvrages sur le sujet de l’éthique de la recherche avec les peuples autochtones. Elle a participé activement à la création de la Boîte à outils des principes de la recherche en contexte autochtone: éthique, respect, équité, réciprocité, collaboration et culture parue en 2014 (1reédition) et en 2018 (2eédition).
Artiste, autrice et chercheuse, Edith Brunette s’intéresse aux discours qui forgent et défont les pouvoirs, ainsi qu’à l’éventail des modes d’engagement politique – en particulier dans le champ de l’art. Cultivant des formes collectives de pratiques, ses projets récents ont notamment porté sur l’ethos entrepreneuriale, l’agentivité politique des artistes et la prise de parole en période de crise sociale. Ils ont été présentés dans de multiples galeries et centre d’art au Canada.
Cofondatrice de l’organisation militante Journée sans culture, elle a coédité diverses publications à l’intersection de l’art et du politique (Troubler la fête, rallumer la joie!, 2017 ; Le Merle, 2015, 2017), en plus de contribuer comme autrice à différentes revues et livres sur l’art. Doctorante en études politiques à l’Université d’Ottawa depuis 2017, elle est récipiendaire des bourses de la Fondation Pierre-Elliott Trudeau (2019) et J.-A. Bombardier du CRSH (2018).
François Lemieux réalise des expositions, fait des livres, fabrique des objets et des images de façon collective et anti-disciplinaire. Sa pratique porte attention aux manières de prendre soin de ce qui nous relie. Il édite depuis 2011 une série de publications mêlant arts, écritures et idées politiques : Le Merle — Cahiers sur les mots et les gestes. Ses collaborations artistiques incluent : Aller à, faire avec, passer pareil (2020) ; Sur les soins (2020) ; On ne répond pas à la question — Contre toute attente, on procède ; Un soleil difficile (2017) et Cuts Make the Country Better (2015). Il est co-fondateur du collectif Journée sans culture et enseigne les arts visuels sur une base ponctuelle.
Née à Beyrouth, Nayla Naoufal vit à Tiohtià:ke/Montréal, où elle écrit sur l’art et travaille comme chercheure indépendante en arts et humanités environnementales, traductrice et travailleuse culturelle. Elle s’efforce de contribuer à la création de pratiques situées de soin, de démarches décoloniales et de manières alternatives d’habiter le monde. Nayla collabore en particulier avec des artistes Autochtones au Québec, en Norvège et dans le monde, et avec des artistes creusant des concepts-pratiques touchant à l’environnement. Elle met en œuvre également une pratique de traductrice et de rédactrice attentive au choix des mots – qui façonnent les représentations du monde social – intégrant une écriture inclusive et anti-raciste. Elle a un bagage interdisciplinaire (formation en biologie et en danse, expérience en journalisme, recherche et éducation, doctorat en sciences de l’environnement obtenu à l’UQAM). En tant que coordonnatrice à l’engagement artistique du MAI (Montréal, arts interculturels), Nayla travaille avec et pour des artistes sous-représenté.e.s. Elle est membre du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et l’écocitoyenneté à l’UQAM.
Rémy-Paulin Twahirwa est impliqué dans différentes causes visant la justice sociale, notamment les droits des personnes (im)migrantes et réfugiées. En tant qu’organisateur communautaire et chercheur, il a développé une expertise sur les enjeux touchant la discrimination, le racisme et les inégalités socioéconomiques. Diplômé en sciences sociales à l’Université du Québec à Montréal (M.A. Science politique) et à l’Université de Laval (B.A. Études internationales), Rémy-Paulin Twahirwa est actuellement doctorant en sociologie à la London School of Economics. Son projet de recherche porte sur les centres de détention au Canada et au Royaume-Uni.
FermerLits de Procuste
Performance par Edith Brunette et François Lemieux
Dimanche 28 février, 17 h 30 – 18 h 30
Gratuit, diffusion en direct sur YouTube
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Procuste est le nom d’un aubergiste de l’Antiquité qui, selon le mythe, allongeait les voyageurs en quête d’un toit sur un lit lui servant de gabarit. Les corps trop grands étaient sciés et les corps trop petits, écartelés. Les lits de Procuste, ce sont tous ces dispositifs qui ont inversé les fonctions et qui exigent de leurs hôtes qu’ils s’adaptent à leur mesure, plutôt que l’inverse. Edith Brunette et François Lemieux font de ce principe leur maître-mot, le temps d’une performance faite sur mesure pour ces temps confinés.
« Mais ce que mon terrier a de plus agréable, c’est sa tranquillité; à vrai dire, elle est trompeuse, elle peut être soudainement interrompue et ce serait la fin de tout, mais précisément elle est encore là… il y fait à la fois chaud et frais, maintes fois, je m’étire et me roule de plaisir dans une galerie. » (Franz Kafka, Le terrier, traduit de l’allemand par Jean-Pierre Verdet)
La diffusion en direct de la performance fut enregistrée à l’aide d’une caméra 360 degrés. Les spectateur.trice.s pouvaient naviguer dans la vidéo en cliquant sur l’image et en maintenant le bouton gauche de leur souris enfoncé.
Dans le cadre de l’exposition Aller à, faire avec, passer pareil
FermerLANCEMENT DE L’OUVRAGE ET TABLE RONDE
Lundi 22 mars, 14 h 30 – 17 h 00
En français et anglais
Gratuit, en ligne
Zoom, Youtube
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Dans le cadre de l’exposition Aller à, faire avec, passer pareil
Lire la suiteLancement de l’ouvrage Aller à, faire avec, passer pareil et table ronde avec les artistes, auteurs, et graphiste.
Contre le risque que la catastrophe en cours ne plombe l’imaginaire politique, il importe de s’en saisir pour réinventer nos manières de vivre. Mais par quel bout (re)prendre un monde en état de déliquescence ? Quelles sont les formes d’habiter qui nous restent, dans un monde miné par la destruction des écologies et les déracinements ? À l’occasion du lancement de la publication Aller à, faire avec, passer pareil, joignez-vous à nous pour une conversation autour de ces questions avec les autrices et auteur Marisa Berry Méndez, Suzanne Beth, Erik Bordeleau, Dalie Giroux, Amélie-Anne Mailhot et Diane Roberts, la designer graphique Karine Cossette, et les éditrice et éditeur Edith Brunette et François Lemieux.
Bios
Depuis plus de dix ans, Marisa Berry Méndez travaille comme défenseure des droits des migrant.e.s. Après avoir obtenu une maitrise en études ethniques et migratoires, elle a œuvré au sein du Conseil canadien pour les réfugiés en tant que responsable du développement de la campagne pour les droits des travailleur.euse.s migrant.e.s. Elle fait maintenant partie d’Amnistie internationale Canada francophone où elle est chargée de la campagne pour les droits des travailleur.euse.s essentiel.le.s migrant.e.s qui porte sur l’intersection du statut d’immigration précaire et du travail précaire au Québec.
La pratique de Suzanne Beth se déploie entre recherche, écriture et images. Après un doctorat consacré aux films du cinéaste japonais Ozu Yasujirô, elle se dédie à des projets développés en lisière des terres académiques. Avec le Japon en tête et le souci de la durée, elle s’intéresse aux pratiques d’entretien du monde matériel comme immatériel, qui enrayent sa dévastation.
Erik Bordeleau est chercheur affilié à l’INRS (Montréal) et à la Stockholm School of Economies. li a publié de nombreux livres et articles à l’intersection de la philosophie politique, de l’art contemporain, du cinéma, de la finance et de la théorie des médias. li enseigne des séminaires en cryptoéconomie critique à la School of Disobedience au théâtre Volksbühne (Berlin) et avec Saloranta & De Vylder, il développe La Sphère, une plateforme p2p pour les arts vivants.
Artiste, autrice et chercheuse, Edith Brunette s’intéresse aux discours qui forgent et défont les pouvoirs, ainsi qu’à l’éventail des modes d’engagement politique – en particulier dans le champ de l’art. Elle-même cultive dans son travail des formes collectives de pratiques et de réflexion. Depuis 2017, elle mène une recherche doctorale en études politiques à l’Université d’Ottawa, qui lui vaut d’être récipiendaire des bourses de la Fondation Pierre-Elliott Trudeau (2019) et J.-A. Bombardier du CRSH (2018). www.edithbrunette.net
Karine Cossette est une artiste, graphiste et chercheuse. Sa pratique, par le biais de la photographie, la collecte, l’écriture et le design, s’intéresse aux enjeux liés à la consommation, tant dans son déploiement matériel que dans sa façon de marquer nos esprits. Elle a obtenu une maitrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM (2018) et ses projets incluent : Mutants (2005-13); Voir des choses (2014-18); Boites (2018) une résidence et publication numérique pour Dazibao; Lampes (2019) à la Galerie Leonard & Bina Ellen, programme Sightings. Comme graphiste elle réalise, entre autres, le design de : la revue PDF (2015-19) éditée par David Tomas; la publication Parallaxe (2019) du réalisateur François Delisle et de la photographe Anouk Lessard; du programme Termes (2020 –) à la Galerie Leonard & Bina Ellen; et de la publication Aller à, faire avec, passer pareil (2021) édité par Edith Brunette et François Lemieux.
Dalie Giroux est professeure et autrice, elle enseigne la théorie politique à l’Institut d’études féministes et de genre et à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa depuis 2003. Elle a publié récemment L’œil du maître. Figures de l’imaginaire colonial québécois (Mémoire d’encrier, 2020), Le Québec brûle en enfer. Essais politiques (M, 2017), La généalogie du déracinement. Enquête sur l’habitation postcoloniale (PUM, 2019), et Parler en Amérique. Oralité, colonialisme, territoire (Mémoire d’encrier, 2019, prix Spirale-Eva-Le-Grand 2018-2019). Elle dirige également la collection Terrains vagues aux Presses de l’Université de Montréal.
François Lemieux réalise des expositions, fait des livres, fabrique des objets et des images de façon collective et anti-disciplinaire. Sa pratique porte attention aux manières de prendre soin de ce qui nous relie. Il édite depuis 2011 une série de publications mêlant arts, écritures et idées politiques : Le Merle – Cahiers sur les mots et les gestes (www.lemerle.xyz). Ses collaborations artistiques incluent : Sur les soins (2020); On ne répond pas à la question – Contre toute attente, on procède; Un soleil difficile (2017) et Cuts Make the Country Better (2015). Il est co-fondateur du collectif Journée sans culture et enseigne les arts visuels sur une base ponctuelle.
Amélie-Anne Mailhot est chercheuse postdoctorale à l’UQAM. Elle est l’autrice d’une thèse de doctorat intitulée L’«art pour manger» : explorations du complexe de l’autonomie alimentaire innue comme mémoire de liberté politique dans les lieux de friction des habitations politiques du Nitassinan. Ses recherches portent sur les pratiques de subsistance et de soin qui agissent à rebours des utilisations extractives et coloniales des territoires et de leurs habitant.e.s.
Diane Roberts est doctorante en Études interdisciplinaires à l’Université Concordia de Montréal, boursière Pierre Elliott Trudeau (2019) et détentrice d’une bourse d’études supérieures du Canada Joseph-Armand-Bombardier (2020). Elle est l’initiatrice du Arrivais Legacy Project (www.arrivalslegacy.com) et en est la principale animatrice d’ateliers depuis seize ans. Les racines de l’art du conte et des formes multidisciplinaires (un mélange de chant rituel, de danse, de conte, d’art vivant et de théâtre) motivent sa pratique des arts en tant que metteure en scène, dramaturge
et animatrice culturelle. Sa méthode de travail suscite et développe un vocabulaire commun entre les artistes autochtones et ceux d’autres origines, partageant nos façons de faire et notre perception de nous-mêmes en tant qu’artistes dans une société mondialisée.
ALLER À, FAIRE AVEC, PASSER PAREIL
Cette série de programmes publics accompagnent l’exposition Aller à, faire avec, passer pareil des artistes Edith Brunette et François Lemieux.