La pratique de Maryse Goudreau s’étend de la photographie à la vidéo, à l’archive, à la performance et à l’art participatif. Son œuvre explore les aspects oubliés de l’histoire maritime du Québec, particulièrement la campagne gouvernementale des années 1920 qui visait l’éradication des bélugas. En tant que danseur autodidacte, Adam Kinner axe sa recherche sur le potentiel politique du corps en performance à travers la danse. Dans son œuvre Suite canadienne, Kinner réinterprète une brève section du ballet folklorique de Ludmilla Chiriaeff, créé en 1955, qui portait le même titre, et il le fait dans divers espaces institutionnels à travers la ville. Aluminum Lake, une installation sculpturale d’ AN Soubiran, fait référence au pigment colorant utilisé dans les cosmétiques, la nourriture et les médicaments pris par voie orale et le met en relation avec la manière dont le VIH est défini, vécu et représenté.
I Never Think of Alaska est une suite photographique de Lise Latreille. L’engagement à long terme de cette artiste pour sa ville natale de Shawville, au Québec, occupe le centre de son travail. Elle dépeint des paysages ruraux et familiers tout en perturbant le récit linéaire et la photographie documentaire. Le travail du textile chez Geneviève Moisan s’inspire des techniques artisanales traditionnelles, mais elle crée sur un métier Jacquard informatisé. Dark, Foursome, Selfie, Kiss, Gum, À la pointe et Relation concrétisent cette tension hypermoderne entre l’ancien et le nouveau.
L’installation de Shirin Fahimi, The Apparatus of Desubjectification, est issue d’une réflexion théorique qui porte sur la relation entre le sujet et les mécanismes de communication. Sa recherche prend forme dans des diagrammes tracés à la craie et une vidéo. Matthew Ng s’intéresse à l’opposition entre ordre et liberté. Dans son installation Projector paint, il juxtapose diverses formes matérielles, de la lumière à la céramique, afin de mener une réflexion sur l’interface qui existe entre une vision interne et les influences externes, ainsi que sur les canons de l’histoire de l’art.
Le programme contemporain de la Galerie Leonard & Bina Ellen bénéficie du soutien du Conseil des arts du Canada.
La Galerie et les artistes remercient Hexagram ainsi que le CDA pour leur soutien technique.
Produit avec l’appui du Frederick and Mary Kay Lowy Art Education Fund.
les artistes
Ma pratique, en tant que processus visuel de la pensée, traverse la distance entre la recherche théorique et le processus de création artistique par le recours au diagramme. En dévoilant les forces invisibles et les relations qui existent entre perception et intention, je tente de matérialiser une géographie mentale. Le diagramme est un mouvement qui tend vers l’actualisation : il ne se borne pas à l’imitation d’une chose qui existe déjà mais il esquisse les possibilités préalables à l’apparition d’une forme définitive.
L’ŒUVRE
The Apparatus of Desubjectification, 2015
Craie sur mur noir, projection vidéo.
Avec le concours de l’artiste
The Apparatus of Desubjectification explore l’ontologie du sujet en relation avec les mécanismes du langage et de la communication. Ainsi que le suggère le penseur italien Giorgio Agamben, le sujet résulte d’une interaction entre les vivants et les dispositifs. D’autre part, le processus de désubjectivation implique une libération potentielle du discours, ce qui libère, comme Michel Foucault le précise, l’individu de son propre visage, de sa propre identité et de son passé.
EXPLOREZ
- Les concepts de la communication et comment ils sont traités dans cette œuvre;
- Les divers éléments qui constituent cette œuvre et comment ils entrent en relation les uns avec les autres.
POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS
FermerJe touche aux procédés de la photographie, l’archive, la vidéo, le performatif et le participatif. Posant un regard croisé par le sociologique, le politique et l’anthropologique, je développe un archive thématique sur l’identité d’un Québec tournant le dos à sa dimension maritime. Par une approche hybride, je tente de libérer les images de leur relation statique à une histoire officielle, de créer des espaces narratifs, littéraires et où la mémoire est une arme.
LES ŒUVRES
Études du béluga, Beluga Studies, 2014
Épreuves à jet d’encre
Reconstitution des archives 1, Reenactment of the archives 1, 2015
Performance, toile de fond, peinture sur papier, faux plancher, huit costumes
Reconstitution des archives 2, Reenactment of the archives 2, 2015
Épreuves à jet d’encre
Bombardements, 2015
Épreuves à jet d’encre
Avec le concours de l’artiste, réalisé à partir d’images des Archives de la Côte-du-Sud
Grâce au recours à des documents d’archives, Études du béluga, Beluga studies retrace l’histoire de la tentative d’éradication des bélugas par le gouvernement du Québec dans les années 1920. Cette campagne a été lancée alors que le gouvernement s’appuyait sur la croyance erronée que ces mammifères se nourrissaient de poissons nécessaires à la survie de l’industrie de la pêche. Des images de cette période de l’histoire sont associées à des spectacles présentés par une école de garçons située dans la région même où ont eu lieu les « bombardements » de baleines (une des techniques utilisées pour leur éradication). L’artiste utilise ces images dans un processus continu de mise en relation des dimensions sociales, politiques, économiques et anthropologiques du présent.
EXPLOREZ
- La recherche d’archives et le rôle qu’elle joue ici;
- Le recours à la performance et à la participation : comment elles sollicitent le spectateur ou la spectatrice et produisent la signification de cette œuvre.
POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS
marysegoudreauarchive.blogspot.ca
FermerDepuis 2011, mon travail a eu recours à la danse comme voie de recherche portant sur le potentiel radical du corps en performance, dans le but de nous défaire des moules qui conditionnent nos relations et nos appartenances. Généralement associées à la danse tout en traversant les disciplines et les contextes, ces œuvres réclament une descente au cœur de la topographie précaire du non-savoir, de l’absence de souveraineté et du travail sans fin du mouvement.
L’ŒUVRE
Suite canadienne, 2015
Vidéo numérique
Captation vidéo : Emily Gan
Avec le concours de l’artiste
En avril, pendant deux jours, j’ai dansé dans des institutions publiques et privées de la ville : l’hôtel de ville, la cour municipale, la bourse, le conseil des arts, les banques d’investissement, les bâtiments commerciaux et le centre des congrès. J’ai interprété une courte section du ballet folklorique de Ludmilla Chiriaeff, Suite canadienne, qu’elle avait chorégraphiée pour la télévision de la CBC en 1955. Présentant une pièce classique de l’histoire du ballet au Québec, interprétée par un corps sans formation adéquate, cette performance soulève des questions à propos de la propriété intellectuelle, de l’autorisation et de la réinvention des fantasmes culturels.
EXPLOREZ
- L’utilisation que fait l’artiste de la danse et du corps en performance;
- Les implications politiques de la réinterprétation de Suite canadienne.
POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS
adamkinner.wordpress.com
dfdanse.com/article1793
Mon travail de photographe touche les thèmes de la mémoire, de la géographie et de la temporalité. J’explore la relation symbiotique entre l’environnement et l’existence – comment chaque dimension donne forme à l’autre et crée identité, pathos et nostalgie. Mon projet photographique à long terme, réalisé dans ma ville natale de Shawville, au Québec, explore l’alternance des façons d’expérimenter et de décrire le temps et l’espace par la photographie documentaire. Une signature circulaire, poétique et temporelle remplace la structure narrative linéaire à laquelle on pourrait s’attendre.
L’ŒUVRE
I Never Think of Alaska, 2015
Épreuves à développement chromogène
Avec le concours de l’artiste
L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien
La série photographique I Never Think of Alaska crée une tension entre la banalité familière du paysage rural et l’inconnu. Aussi, elle reflète les sentiments d’ambivalence et de malaise reliés à la pensée du foyer. La composition des images représente une carte ou une ligne du temps, et tente d’accéder à d’autres modes d’orientation spatiale et temporelle. Le temps est suspendu – à la fois par la caméra et par le lent déroulement du temps dans cette région du Québec en voie de dépeuplement.
EXPLOREZ
- Comment cette artiste se situe elle-même et questionne sa propre subjectivité dans les photographies documentaires décrivant sa ville natale de Shawville, au Québec;
- Le rôle que joue le récit dans cette œuvre.
POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS
FermerEn m’imprégnant du contexte social d’aujourd’hui et en m’inspirant de réalisations textiles issues du passé, mes productions tissées au métier informatisé Jacquard se trouvent à mi-chemin entre la tradition technique artisanale et le monde technologique du numérique. Elles questionnent la notion de réflexion conceptuelle à travers la pratique matérielle du « faire/fabriquer » (making en anglais) et l’importance nouvelle qu’elle revêt en art actuel ainsi que le rapport entre le monde privé du chez-soi et celui, public et social, que nous proposent la ville et l’Internet.
LES ŒUVRES
Gum, 2014
Tissage Jacquard broché, laine mohair teinte à la main, coton mercerisé, coton, orlec, toile de coton sur un faux-cadre en bois
Dark, 2014
Tissage Jacquard broché, laine mohair, coton mercerisé,coton, orlec, toile de coton sur un faux-cadre en bois
Foursome, 2014
Tissage Jacquard broché, laine mohair, coton mercerisé, coton, orlec, toile de coton sur un faux-cadre en bois
À la pointe, 2014
Tissage Jacquard broché, coton mercerisé, coton toile de coton, sur faux-cadre en bois
Relation, 2014
Tissage Jacquard broché, laine mohair teinte à la main, coton mercerisé, coton, toile de coton sur faux-cadre en bois
Kiss, 2014
Tissage Jacquard broché, chenille de rayonne, coton mercerisé, coton, orlec, toile de coton sur un faux-cadre en bois
Selfie, 2014
Tissage Jacquard broché, chenille de rayonne, coton mercerisé, coton, orlec, toile de coton sur un faux-cadre en bois
Avec le concours de l’artiste
En utilisant comme prétexte la réactualisation des scènes de genre tissées en soie au 19ème siècle et l’approche de la nouvelle matérialité, le travail se tisse la fine ligne entre inconfort et attente, entre présence à soi et définition du non-lieu. Il le fait en précisant l’émergence d’une nouvelle relation à cet autre que l’on rencontre dans l’espace public, en présentant des portraits de personnages, de passants, et en matérialisant leurs relations, si incongrues et hypermodernes puissent-elles être.
EXPLOREZ
- Les techniques artisanales traditionnelles et leur rôle dans cette œuvre;
- Quelles tensions sont produites, quelles questions sont soulevées ?
POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS
FermerJe tire mon inspiration de l’histoire qui met l’art en contexte ainsi que du concept de l’atelier d’artiste. J’introduis et j’assemble les forces contraires de liberté créatrice et d’ordre systématique dans une installation sculpturale. Les interrelations entre les matériaux, les formes et la disposition produisent un récit qui relie les fragments. Le récit change sans cesse d’une vision à l’autre. J’essaie de créer une situation où les formes, figures, symboles et significations se renouvèlent selon les multiples regards portés sur elle.
L’ŒUVRE
Projector paint, 2015
Acier, bois, argile, pâte à modeler, huile sur toile, dessin sur papier, lampes suspendues
Avec le concours de l’artiste
Projector paint explore les fondations de la peinture. Cette œuvre opère l’extraction des éléments qui constituent une peinture – forme, couleur, perspective, histoire, politique – et les présente comme projections dans la forme de l’installation sculpturale. Ces extractions se font sans méthode précise : elles surgissent plutôt d’un processus fluide et intuitif. Ce qui en découle est une représentation physique globale des processus créatifs d’observation, de contemplation et de sensation. Ce que vous voyez est un instantané de cette projection mais, comme les lois physiques qui gouvernent la lumière, elle se prolongera sans cesse dans la pensée.
EXPLOREZ
- Comment cet artiste s’adonne à la déconstruction et à l’analyse de la peinture;
- La notion de projection et son utilisation ici.
Depuis l’annonce d’un diagnostic positif, j’aborde la thématique de la peau tel un « lieu commun ». En tant que frontière du corps, cette enveloppe protectrice, fabriquée ou imaginaire, est en constante mutation à cause des diverses invasions physiques et psychologiques qu’elle subit. Associant les procédures chirurgicales des fruitcake factories des années 1930 aux trithérapies actuelles liées au VIH, mes sculptures de pics à glace et mes installations olfactives évoquant des miasmes occupent métaphoriquement le corps, le rendant perméable, voire mutable.
L’ŒUVRE
Aluminum Lake, 2015
Installation pic à glace
Avec le concours de l’artiste
Aluminum Lake est l’appellation d’un pigment trouvé dans la plupart des aliments, cosmétiques et médicaments pris par voie orale.
Cette installation explore les récits potentiels que génère une sculpture conçue à l’échelle du corps humain. À la mémoire des membres décédés de General Idea, la figure du caniche en plexi présente le VIH comme une situation, et souhaite sensibiliser aux enjeux qu’engendre ce statut.
EXPLOREZ
- La représentation du HIV dans cette œuvre;
- Comment le spectateur ou la spectatrice s’incarne à travers son expérience de l’installation de cet artiste.