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IGNITION 19
Andrés Salas, Silenciosa, Silenciada [Silencieuse, silenciée], 2023. Vidéo monobande, couleur, son, 20 min ; socle, vase avec fleurs colombiennes, tableau avec la liste des prix d’un café avec les valeurs en dollars du salaire journalier moyen d’un cultivateur de café dans la région de Cachipay, en Colombie. Avec l’aimable concours de l’artiste
Rebecca Ramsey, Sink, 2023. Grès, glaçure, gomme à mâcher, 38,1 x 45,72 x 53,34. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Elisabeth Perrault, Ces géants qui se nourrissent de soleil, 2023—2024. Céramique, soie, coton et fils de fer, 300 x 116 x 100 cm chacune. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Ayodele Mzilikazi, Untitled, 2023. De la série Exploring the HEIGHTS, 2016—. Impression à jet d'encre, 203,2 × 304,8 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste
Zahra Hosseini, Goddess figures, 2023-24. Cyanotypes sur papier, 76,2 x 53,34 cm chacune. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Colin Canary, Goodbye, Norma Jeane, 2024. Acrylique et transfert d’encre sur toile. 152,4 x 76,2 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Armando Cuspinera, Diablitos, 2024. Grès, glaçure à la cendre volcanique et glaçure à la majolique, 12 x 12 cm chacune. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Nina Vroemen, Lessen in Time, 2023. Vidéo monobande, couleur, son, 3 min 13 s. Installation avec table, flacons en porcelaine, papier, iode liquide, flacons de chimie en verre, objets trouvés, dimensions variées ; impressions sur acétate, plombs, ruban adhésif noir., 106,68 x 76,2 cm chacun. Avec l’aimable concours de l’artiste.
Ifeoma U. Anyaeji, Ije nke Mmanwu m (The journey of my masquerade), 2022—. Fils de plastique (sacs en plastique non biodégradables réutilisés), bouteilles, tissus trouvés réutilisés, bois, ficelle, fils métalliques, tiges de métal, feuilles de métal, objets trouvés, bubblies, sable, mise en scène sur le thème de la musique du moment (action non performative), 396,24 x 182,88 x 182,88 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste.
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1er mai – 1er juin 2024

Ifeoma U. Anyaeji, Colin Canary, Armando Cuspinera, Zahra Hosseini, Ayodele Mzilikazi, Elisabeth Perrault, Rebecca Ramsey, Andrés Salas et Nina Vroemen

La 19e édition du programme d’exposition IGNITION présente neuf artistes inscrit·e·s aux cycles supérieurs en arts plastiques et en lettres et sciences humaines à l’Université Concordia, et dont les œuvres portent l’empreinte d’un vécu et expriment des émotions liées à la perte et au désir teinté de regret. Puisant dans des souvenirs intimes comme collectifs, ces artistes explorent et documentent les liens qui les rattachent à leur environnement à travers des démarches complexes et des récits multiformes.

L’un des groupes d’œuvres examine de façon oblique des expériences viscérales et incarnées grâce à des formes hybrides, abstraites et fragmentaires. Les cyanotypes de Zahra Hosseini déconstruisent et réinventent le corps de l’artiste à l’aide de la figure fractale, et témoignent ainsi de son quotidien en tant que personne vivant avec un handicap. Sa série Goddess Figures (2023-2024), qu’elle a créée en imprimant sa peau enduite d’huile directement sur le papier, met en scène des êtres éthérés aux jambes et aux bras distendus, rattachés uniquement par le fond bleu foncé du tirage. Quant aux tableaux de Colin Canary, réalisés à l’aide de couches d’acrylique et de différentes techniques d’impression, ils interrogent la nature vaporeuse de la mémoire. L’artiste transfère sur la toile des archives familiales, des photographies granuleuses qu’il a prises avec un appareil photo numérique ainsi que des images trouvées, donnant lieu à des motifs abstraits répétitifs et vaguement familiers. L’atmosphère inquiétante de ses œuvres évoque une présence mélancolique qui transparaît sous une surface trouble. Tout aussi évocatrice, l’installation céramique Ces géants qui se nourrissent de soleil (2023-2024), d’Elisabeth Perrault, est composée de cinq tournesols de taille imposante. Ces fleurs, généralement reconnues pour leur robustesse et leurs proportions majestueuses, sont ici fanées et flétries. Rompus et dépouillés de leur force, les tournesols fragilisés de Perrault expriment le caractère essentiel de la vulnérabilité, de l’impermanence et de la régénération.

Nina Vroemen, Rebecca Ramsey et Andrés Salas offrent une réflexion sur la porosité et la perméabilité des corps, des systèmes et des paysages. Dans son installation en techniques mixtes Lessen in Time (2023), Vroemen s’attaque à l’univers troublant de la gestion des déchets nucléaires en s’inspirant de son histoire personnelle, de la fiction et des recherches et enquêtes matérielles qu’iel a menées. Avec des contenants façonnés en porcelaine poreuse cuite à basse température, l’artiste expérimente avec l’iode, une substance essentielle à la santé de la thyroïde et qui, consommée au moment d’une catastrophe nucléaire, peut temporairement protéger contre l’irradiation. Ramsey réfléchit pour sa part à l’histoire de l’utilisation de la céramique dans les installations sanitaires et les espaces voués à l’hygiène et à l’approvisionnement en eau, ainsi qu’aux manières dont nous interagissons quotidiennement avec de tels environnements. Ses sculptures dressent des parallèles entre les systèmes de recyclage et de gestion des déchets dans les immeubles comme dans nos corps. Brouillant les frontières entre intérieur et extérieur, entre contenant et contenu, l’artiste nous rappelle le caractère poreux et perméable de notre enveloppe corporelle. Silenciosa, Silenciada [Silencieuse, silenciée] (2023) est un essai vidéo et une installation de Salas, qui documente la transition de sa ferme familiale, à Cachipay, en Colombie, de la caféiculture vers la monoculture florale, moins vulnérable aux insectes ravageurs. L’artiste entremêle dans son récit l’histoire de son grand-père qui a succombé à la maladie de Chagas, une infection transmise par un parasite connu en anglais sous le nom de « kissing bug », ou « punaise du baiser ». Salas fait le récit des perturbations environnementales dont il a été témoin de son vivant dans la région, et dresse le portrait des victimes de première ligne : les travailleur·euse·s de la terre.

Dans Exploring the HEIGHTS (2016-), Ayodele Mzilikazi attire lui aussi l’attention sur les bouleversements qui se sont produits dans le quartier où il a grandi et où il vit encore aujourd’hui. Sa série photographique en cours documente la vie à LaSalle Heights, au sud-ouest de l’île de Montréal. Cette zone résidentielle est historiquement reconnue pour sa population immigrante diversifiée, ses vastes espaces verts, sa communauté tissée serrée et ses logements sociaux abordables. Tentant de saisir les singularités de cet endroit avant qu’il ne soit entièrement transformé par l’embourgeoisement, Mzilikazi met en scène les moments du quotidien – avec ses joies et ses loisirs – qui forment son tissu social.

S’inspirant des techniques ancestrales de tissage et de tressage propres à l’Afrique de l’Ouest, Ifeoma U. Anyaeji emploie des fils fabriqués à partir de sacs de plastique et d’autres matériaux recyclés pour fabriquer des sculptures bigarrées honorant ses origines ethniques igbo. Sa dernière œuvre réinterprète la cérémonie du masque Ijele telle que pratiquée en Igboland, un rite traditionnellement masculin qu’elle dote d’un savoir-faire artisanal associé à la féminité ainsi que d’une conscience écologique. Rappelant les gargouilles qui ornent les cathédrales, les Diablitos (2024), petits diablotins figurant sur chacune des cent tuiles recouvertes d’une glaçure de cendres volcaniques réalisées par Armando Cuspinera, témoignent d’une réflexion sur la diffusion d’images religieuses ou païennes dans différentes cultures et sur des territoires variés. En les alignant côte à côte sur le mur dans un motif rappelant celui d’une mosaïque, Cuspinera met l’accent sur l’érosion graduelle de l’importance culturelle et symbolique de la figure du diable au fil de ses déplacements et des fonctions nouvelles qu’on lui confère.

Profondément introspectives, les œuvres rassemblées dans cette exposition se penchent sur le moment actuel tout en parcourant différentes strates temporelles, historiques et culturelles. Les artistes réinventent le monde, tout en se confrontant aux émotions complexes du deuil et de la perte, et en privilégiant des matériaux malléables et éphémères qui leur permettent de se frayer un chemin dans des terrains souvent hostiles.

– Mojeanne Behzadi et Julia Eilers Smith

IGNITION est une exposition annuelle mettant en valeur le travail d’étudiant·e·s terminant leur maîtrise en Studio Arts et au doctorat en Humanities à l’Université Concordia. Cette manifestation est une occasion pour une génération d’artistes en devenir de présenter des oeuvres ambitieuses et interdisciplinaires dans le contexte professionnel d’une galerie au profil national et international. Ces étudiant·e·s travaillent en collaboration avec l’équipe de la Galerie afin de produire une exposition qui rassemble des oeuvres qui ont une dimension critique, innovatrice et expérimentale menant à une réflexion sur les médias et les pratiques de l’art. IGNITION est d’intérêt pour tous·tes les étudiant·e·s et leurs enseignant·e·s, la communauté artistique et le grand public.

Les projets de la 19e édition d’IGNITION ont été sélectionnés. par Mojeanne Behzadi, conservatrice au Musée d’art contemporain de Montréal, et Julia Eilers Smith, conservatrice de recherche Max Stern à la Galerie Leonard & Bina Ellen.

ARTISTES ET ŒUVRES

Armando Cuspinera

Diablitos, 2024
Grès, glaçure de cendres volcaniques, glaçure de majolique
12 x 12 cm chacune

Avec l’aimable concours de l’artiste

Armando Cuspinera croit à la possibilité de changer le monde en proposant de nouvelles façons d’en faire l’expérience et de le comprendre. Considérant la signification des objets ainsi que leur influence sur nous, l’artiste cherche à les reconfigurer dans le but de transformer notre perception du monde. L’approche multidisciplinaire de Cuspinera intègre à la fois les nouvelles technologies et les disciplines primitives afin de développer une pratique centrée sur la conscience des interconnections, emplie de vie, non détachée d’elle. Selon lui, notre vie est modelée par le langage des objets du quotidien, qui servent de canaux vers les écologies plus vastes que nous habitons : les autres espèces, les écosystèmes et les forces naturelles.

Diablitos est une série de cent « tuiles avec des petits diablotins » faites à la main, la majorité d’entre elles couvertes d’une glaçure de cendres provenant du volcan Popocatepetl. Ce projet tente de réhabiliter et de redéfinir la notion de démon en nos propres termes.

EXPLOREZ

Cette oeuvre fait référence aux stratégies religieuses de la colonisation employées sur divers territoires, incluant les « Amériques », où les dieux des diverses cultures locales ont souvent été démonisés. Pouvez-vous penser à des symboles culturels spécifiques qui ont été diabolisés par les systèmes coloniaux occidentaux ?

Considérez le support de l’oeuvre et le nombre d’éléments qui le constituent. Qu’est-ce que le format de la tuile rend possible, à votre avis ? Réfléchissez à l’aspect sériel dans le travail. Qu’est-ce qui se répète et qu’est-ce qui change ? Que signifie cette répétition ?

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Colin Canary

Scarlet Silhouettes, 2023
Acrylique et transfert d’encre sur panneau de bois
60,96 x 60,96 cm

Seeking Whom He May Devour, 2024
Acrylique et transfert d’encre sur toile
152,4 x 76,2 cm

Ashen Blossom, 2023
Acrylique et transfert d’encre sur panneau de bois
91,44 x 76,2 cm

Goodbye, Norma Jeane, 2024
Acrylique et transfert d’encre sur toile
152,4 x 76,2 cm

Silver Silhouettes, 2023
Acrylique, peinture en aérosol et transfert d’encre sur panneau de bois
121,92 x 91,44 cm

Avec l’aimable concours de l’artiste

À travers plusieurs médias, le travail de Colin Canary explore les couches, la transparence et la nature fragmentaire des souvenirs et des phénomènes, comme le déjà vu, la familiarité avec l’étrangeté et les rêves récurrents. En puisant dans la mémoire, les paysages imaginaires, la poésie et le cinéma, il étudie comment les souvenirs se dilatent, se transmettent et s’obscurcissent au cours du temps, donnant forme à notre subconscient et au récit de notre introspection.

Les toiles présentées explorent les thèmes des expériences de transformation, de l’identité et de la nostalgie. Elles proposent un regard intime sur l’exploration des espaces liminaux, sur le subconscient et l’expérience humaine. Faisant converger le collage, la prose poétique et des paysages oniriques surréalistes, les images implosives de Canary déclenchent la tension, submergent leur contexte pour illustrer la dissolution des souvenirs et des expériences de transmutation. En mettant l’accent sur la réparation/résurrection de la fragmentation et de la perte, Canary se demande comment nous pouvons apprendre du fait de revivre et de répéter. Au coeur de ses oeuvres, les statuettes en décomposition agissent comme des augures ou des jeteuses de sort, indiquant la voie à suivre ou rappelant à la personne qui regarde d’où elle vient.

EXPLOREZ

Par le tri d’anciens tirages photographiques extraits des albums familiaux et de photographies personnelles récentes, Canary inclut des traces de visages flous, de membres et de fleurs en décomposition. Comment l’artiste associe-t-il ces éléments ?

Pensez aux éléments d’histoires personnelles inscrites dans ces toiles. Pouvez-vous identifier des silhouettes d’yeux, de dents, de chair et de cheveux parmi les variations des différentes couleurs ? Selon vous, que cherche l’artiste à évoquer chez le public ?

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Zahra Hosseini

Goddess figures, 2023-2024
Cyanotypes on paper
76.2 x 53.34 cm each

Courtesy of the artist

As a person with a disability, Zahra Hosseini focuses on bringing visibility to impaired bodies. Believing that the social model of disability isn’t enough to fully capture the individual experience of living with impairment, and as an artist with a unique body, she aims to highlight the diverse lifestyles of people sharing similar conditions.
Preferring the minority model of disability, which views the latter as a natural and neutral aspect of human diversity, this series conceptualizes the body as a matrix. It evokes personal narratives, while exploring the notion of bodily contact, resistance, and the complex realms of touch.

EXPLORE

By pressing her body directly onto paper and moving across its surface, the artist translates the moment of touch into imagery. Explore the ways in which Hosseini’s cyanotypes depict body movements and interact with spaces and surfaces.

Consider the impression technique used by the artist to make images. How does she engage with the surface of the paper? How does she capture the essence of touch and collision through direct movement on and with the surface? How does the artist challenge our perception and prejudice around disability?

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Ayodele Mzilikazi

Fresh Linen, 2024
101,6 × 152,4 cm

Football Kids, 2024
101,6 x 152,4 cm

Backyard Winter, 2024
101,6 x 152,4 cm

Late Night Shift, 2024
76,2 x 114,3 cm

The Running Kid, 2024
71,12 × 63,5 cm

La rosée, 2024
101,6 × 152,4 cm

Untitled, 2024
203,2 × 304,8 cm

De la série Exploring the HEIGHTS, 2016
Impressions numériques
Avec l’aimable concours de l’artiste

En ayant recours au portrait photographique, et en revisitant et en rephotographiant des espaces, Ayodele Mzilikazi enregistre la nature évolutive des espaces à l’intérieur d’un récit plus large qui documente les changements urbains dans le but de préserver l’héritage local. Mzilikazi invite les spectateur·trice·s à apprécier la richesse de la vie quotidienne et la relation intime qui existe entre les personnes et leur environnement. Se situant au coeur des pratiques contemporaines de la photographie urbaine et du documentaire, son projet a pour but de susciter la discussion sur la création de lieux, l’identité communautaire, et les dangers inhérents à la gentrification.

Exploring the HEIGHTS est un corpus d’oeuvres qui illustre un des quartiers les plus vibrants de Montréal, mettant en lumière sa beauté naturelle, son architecture et la vitalité de sa communauté. Ce projet photographique célèbre le caractère unique du quartier ainsi que l’interaction entre les éléments urbains et naturels.

EXPLOREZ

Mzilikazi est retourné à plusieurs reprises au lieu où il a passé son enfance, pour prendre des photos au fil des ans. Comment ses images contribuent-elles à la commémoration de ce qui peut disparaître ou de ce qui disparaîtra au cours du processus de la gentrification ? Que tente-t-il d’inscrire dans la mémoire des spectateur·trice·s ?

Pensez à vos espaces communautaires. Quelles transformations pouvez-vous observer dans votre voisinage ? Ces changements ont-ils été lents ou rapides ? Quels éléments ont disparu, lesquels demeurent ?

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Elisabeth Perrault

Ces géants qui se nourrissent de soleil, 2024
Céramique, soie, coton, fils métalliques
Dimensions variées

Avec l’aimable concours de l’artiste

Elisabeth Perrault crée des installations sculpturales où les textiles et la matière organique prennent la forme d’allégories surréelles. À la base de son processus créatif, elle a recours à des techniques manuelles de transformation de la matière, que l’on nomme habituellement artisanat. En approfondissant l’association traditionnelle des arts textiles avec la féminité et la domesticité, elle insuffle à son travail un lien maternel et élabore son univers comme une célébration des femmes.

L’installation sculpturale de Perrault, Ces géants qui se nourrissent de soleil, comporte plusieurs tournesols faits de céramique et de tissus. Alors que les fleurs sont souvent associées à la fragilité, les tournesols inspirent force et résilience. Ajoutant une seconde peau, le matériau textile utilisé révèle une certaine intimité, une vulnérabilité et une sensibilité.

EXPLOREZ

En brisant intentionnellement les pièces de céramique qui composent ces fleurs majestueuses, l’artiste met au défi nos perceptions de la force et de la fragilité. Cette oeuvre invite à accueillir notre propre vulnérabilité comme une source de beauté et de transformation.

Observez les matériaux et la structure des sculptures de Perrault. Identifiez les couches qui constituent l’oeuvre. Comment ses différents éléments cohabitent-ils ? Pensez à la résistance du tissu doux et transparent. Comment l’artiste pousse-t-elle les limites des matériaux qu’elle utilise ?

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Rebecca Ramsey

Subtle Body, 2023
Grès, glaçure, armature en acier, tuiles faites à la main, panneau de mousse, ciment, mortier
30,48 x 15,24 x 76,2 cm

Sink, 2023
Grès, glaçure, gomme à mâcher
38,1 x 45,72 x 53,34 cm

Water Feature, 2023
Grès, glaçure, tige d’acier, pompe, eau, tissuéponge, rouille
43,18 x 50,8 x 152,4 cm

Porous Circuit, 2023
Grès, glaçure, acier, crochets de rideaux en bronze moulé, tissu-éponge, rouille
Dimensions variées

Infinity Towel, 2023
Grès, glaçure, tissu éponge, silicone
20,32 x 60,96 x 38,1 cm

Avec l’aimable concours de l’artiste

Inspirée par les objets en céramique qui facilitent les rituels hygiéniques quotidiens, At the Bottom of the Sink there is a Black Hole est une série de sculptures qui proposent une réflexion sur l’intériorité à la fois des corps et des habitations.

Dans la maison comme dans le corps, la circulation est intrinsèquement liée à la production de déchets. Des dispositifs hygiéniques comme le lavabo, la baignoire et la toilette relient la maison à l’ensemble de la ville. Dans ce projet, la maison et le corps deviennent tous deux une métaphore l’un pour l’autre. Intimement interreliés, ils se révèlent l’un l’autre et agissent comme des modèles pour comprendre de plus vastes cycles de transformation et de circulation dans le monde naturel.

EXPLOREZ

Par l’élaboration de sculptures céramiques, Rebecca Ramsey explore les relations entre les systèmes circulatoires des cours d’eau, des corps des mammifères et de l’architecture. Oscillant entre le familier et l’étrange, son travail fait converger la sculpture des corps et les espaces architecturaux. À la fois généreux et provocants, ces objets proposent une réflexion sur le paradoxe de vivre séparé·e du monde tout en y étant contenu·e.

Quelles connections au corps humain pouvez-vous identifier à travers ces sculptures ? Observez les ouvertures qui existent dans chacune. À quel moment ces sculptures paraissent-elles creuses, à quel moment paraissent-elles pleines ? À quel moment refusent-elles la contention ?

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Andrés Salas

Silenciosa, Silenciada [Silencieuse, silenciée], 2023
Vidéo monobande, couleur, son, 20 min; socle, vase avec fleurs colombiennes, tableau avec la liste des prix d’un café avec les valeurs en dollars du salaire journalier moyen d’un·e cultivateur·trice de café dans la région de Cachipay, en Colombie
Dimensions variées

Avec l’aimable concours de l’artiste

En explorant comment les technologies émergentes influencent et sont influencées par les réseaux culturels et les écosystèmes de la vie, Andrés Salas tente de rendre visibles les moyens par lesquels l’extraction module l’existence.

Silenciosa, Silenciada est un projet créé par Salas lors de son retour à la vieille plantation de café de sa famille dans le village de Cachipay, en Colombie. Le film se déroule selon un double récit : d’une part, il raconte l’histoire de la maladie de Chagas (la schistosomiase) qui affectait le grand-père de l’artiste; d’autre part, il explore l’expansion de l’habitat du triatome (ou punaise américaine, « kissing bug ») et ses relations avec la pratique de la monoculture dans la région. L’oeuvre documente les processus artisanaux et presque oubliés de la cueillette, de l’écaillage et du séchage des grains de café, de même que la transition vers la monoculture par la culture et l’exportation du feuillage floral dans la région.

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Pensez à la manière dont l’histoire de la famille de l’artiste s’entremêle à chacun des espaces qu’elle habite — la ferme, la terre, l’écosystème. Étudiez comment le privé et le politique s’entremêlent dans cette oeuvre. Comment l’artiste passe-t-il d’un récit à la première personne à une vision plus large ?

Pensez à votre histoire personnelle. Comment est-elle liée au lieu où vous vivez, aux lieux où vous avez vécu ?

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Ifeoma U. Anyaeji

Ije nke Mmanwu m [Le voyage de ma mascarade], 2022–
Fils de plastique (sacs en plastique non biodégradables réutilisés), bouteilles, tissus trouvés, bois, ficelle, fils métalliques, tiges de métal, feuilles de métal, objets trouvés, bubblies, sable, mise en scène sur le thème de la musique du moment (action non performative)
396,24 x 182,88 x 182,88 cm

Avec l’aimable concours de l’artiste

Ayant recours à un processus non conventionnel d’« eco-craft-art » (éco-artisanat), Ifeoma Anyaeji développe ce qu’elle nomme un « plasto-art ». Elle mène des expérimentations intuitives avec des sacs de plastique non biodégradable jetés et les transforme en fils extensibles. En ajoutant ses habiletés à une ancienne pratique nigériane de la coiffure, connue comme technique d’enfilage (« Ikpa isi owu » en langue igbo), à la vannerie et au tissage traditionnels d’Afrique de l’Ouest, Anyaeji propose une réflexion sur la perte de telles traditions en tressant ensemble les expériences personnelles et les influences culturelles. Grâce à son travail imprégné de métaphores locales, elle crée spontanément des oeuvres d’art conceptuelles et organiques qui documentent des formes et des espaces de l’architecture locale.

Ije nke Mmanwu m est une sculpture colorée, organique et conceptuelle qui fait référence à la mascarade Igbo Ijele (Igbo Ijele Masquerade), aussi connue comme le Roi des Mascarades en pays igbo. Par son apparence cérémonieuse, l’oeuvre transporte les spectateur·trice·s dans le domaine de la philosophie et de la créativité sacrée propre à la culture igbo.

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Large de six pieds et haute de treize pieds, la sculpture est faite en réutilisant des sacs de plastique non biodégradable jetés et des bouteilles transformés en fils plastiques (plasto-yarns). Y sont aussi incorporés des objets trouvés comme du bois et des métaux.

Observez les couleurs et les formes qui constituent l’oeuvre. À quelles formes architecturales et à quelles structures domestiques font-elles référence ? Pensez à la tonalité environnementaliste de cette sculpture. Qu’est-ce que cela vous dit de la position politique de l’artiste sur la valeur et l’utilité ?

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Nina Vroemen

Lessen in Time, 2023
Vidéo monobande, couleur, son, 3 min 13 s Installation avec table, flacons en porcelaine, papier, iode liquide, flacon de chimie en verre, objets trouvés, impressions sur acétate, plombs, ruban adhésif noir.
Dimensions variées

Avec l’aimable concours de l’artiste

La recherche de Nina Vroemen se penche sur les aspects toxiques de l’âge nucléaire et la hantise persistante des écologies militarisées. L’artiste considère la nucléarisation comme un problème hantologique qui défie l’espace et le temps, réfléchissant à l’action des matériaux et aux moyens par lesquels l’art peut activer une pensée écologique.

En 1993, un groupe d’experts se sont rassemblés au Nouveau Mexique afin de développer un plan pour avertir les humains du futur, dans 10 000 ans, de la menace que représentent les sites d’entreposage des déchets nucléaires. Lessen in Time est une installation qui comprend une projection vidéo incluant des extraits des textes produits lors de cette rencontre, vingt-cinq béchers de porcelaine d’où suinte de l’iode et un triptyque de rayons X. Chaque fiole de céramique représente quatre-vingts des deux mille bombes nucléaires que l’on a fait exploser depuis 1945 sous couvert d’essais militaires.

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Vroemen considère les radiations comme une menace invisible qui traverse les murs, imprègne les corps et les environnements et reste dangereuse pendant plus de dix mille ans. En examinant la toxicité imperceptible, l’artiste nous incite à réfléchir à notre responsabilité face à la violence lente et systémique. Selon vous, comment les déchets nucléaires et les écologies militarisées affectent-ils notre vie quotidienne ? Pouvez-vous voir leurs conséquences ou sont-elles invisibles à l’oeil nu ?

Identifiez les différents éléments et la variété de matériaux qui constituent l’oeuvre. Quelles sont leurs propriétés ? Quelles sont leurs interactions ? Comment l’agentivité de certains matériaux dans l’installation révèle-t-elle ou dissimule-t-elle les menaces nucléaires passées et futures ?

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