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Termes

Dépression

Ayant sondé les concepts de « vulnérabilité́ », de « service » et d’ « investissement » lors des éditions antérieures, le programme Termes se consacre pour l’année 2023-2024 à l’examen du mot « dépression », cherchant à transcender l’interprétation généralement psychologique et pathologique qui prévaut dans le langage courant.

Dérivé́ du latin « deprimere », le mot « dépression » puise ses racines dans le champ de la physique, évoquant l’action de comprimer ou d’exercer une pression vers le bas, et par extension, son résultat : un affaissement, un creux, une inclinaison, voire un recul. Ainsi, la dépression peut être perçue comme l’empreinte d’une interaction de forces, ce qui se courbe ou fléchit sous l’influence du poids, de la pression, d’une intrusion ou de la gravité. Au fil du temps, le terme a trouvé des applications variées dans différents domaines, notamment la géologie (en référence aux fosses topographiques ou océaniques), la météorologie (indiquant une basse pression atmosphérique), l’économie (caractérisant une récession économique prolongée), la médecine et la psychologie (décrivant des troubles complexes de l’humeur et des conditions médicales).

DÉPRESSION – VOLET 2. ÉCONOMIE
HIVER 2024

Le deuxième volet de la série réfléchit à la notion de la « dépression » à travers le prisme de la Grande Dépression des années 1930. Andrée Lévesque, professeure au département d’histoire de l’Université McGill, livre un aperçu de l’ampleur de la crise économique à Montréal, son impact sur le marché du travail, les conditions de vie de la population, ainsi que sur la stabilité sociale. Son essai est suivi d’une série de cinq photographies de l’artiste canadienne Margaret Watkins (1884-1969) documentant les rues de Londres, au Royaume-Uni, et ses habitant·e·s lors de sa visite au début des années 1930. En guise de conclusion, un second texte, signé par Debra Antoncic, historienne de l’art, commissaire et Directrice du Riverbrink Art Museum, décortique le regard de Watkins sur cette ville en mettant particulièrement en lumière ce que ses images nous nous dévoilent sur l’expérience de la Grande Dépression.

Programme semi-annuel

Comment un terme circule-t-il en société, et comment sa dissémination dans le discours contemporain nous renseigne-t-elle sur la manière dont cette société se pense ? De quelles façons certains mots s’installent-ils de manière récurrente dans le langage et la sphère publique au point de devenir des lieux communs ? Termes est un programme discursif et artistique en ligne qui cherche à déplier, un à la fois, des termes englobants et polysémiques couramment employés dans la société contemporaine pour aborder des problématiques sociopolitiques diverses. Si certains termes acquièrent, au fur et à mesure de leurs usages, de multiples acceptions, ils tendent souvent à se généraliser, risquant au fil de leur évolution de voir leurs sens se diluer, devenir confus ou difficile à cerner. Leur persistance dans notre vocabulaire requiert toutefois qu’on s’y attarde avec attention, qu’on les analyse du point de vue de leur valeur étymologique, densité sémantique ainsi que de leur circulation par-delà les frontières disciplinaires.

Dans le cadre du projet Termes, ces mots-clés sont mis en résonance avec la recherche, l’écriture et des œuvres d’art. Pour chaque terme déployé, un·e chercheur·se invité·e en dehors du champ des arts visuels entreprend, à travers la publication d’un texte, de l’examiner dans ses variantes, ses tensions et ses ambiguïtés sous l’angle précis de son domaine d’activité. Ce vocable est ensuite envisagé dans sa rencontre avec une œuvre diffusée sur le site web de la Galerie. Puis, cette œuvre sert à son tour de point de départ à l’écriture d’un second texte issu du champ culturel qui s’alimente à même le premier texte et hors de lui, afin de sonder des aspects du terme dans ses multiples occurrences.